Synode: pas de «punition» pour ceux qui s'expriment dans les médias
Il n’y a pas de «gendarme» qui distribuerait des «punitions» aux membres du Synode sur l’avenir de l’Église qui s’expriment dans les médias, a assuré Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication, le 6 octobre 2023. La veille, Mgr Müller avait accordé un entretien à une chaîne de télévision américaine.
Malgré les appels du pape François à faire une «pause de silence» durant les travaux du Synode, le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite du dicastère pour la Doctrine de la foi, s’est exprimé le 5 octobre sur la chaîne de télévision américaine EWTN. «Nous devons attendre de savoir dans quelle direction cela va aller et quelles seront les décisions derrière le décor. C’est toujours le problème», a déclaré le cardinal Müller dans cet entretien d’une dizaine de minutes filmé en marge de l’assemblée synodale.
L’ancien préfet, qui concède cependant que les premières discussions sont «très bonnes», souligne également que la «nature de l’assemblée» a changé puisque les votes sont désormais ouverts aux laïcs et non plus réservés aux évêques.
Son intervention a été qualifiée par certains journaux de geste de «défiance» lancé au pape, alors que le règlement intérieur du Synode stipule que «chacun des participants est tenu à la confidentialité et à la discrétion tant sur ses propres interventions que sur celles des autres participants».
Un appel au discernement de chacun
Sans commenter les propos du prélat allemand, Paolo Ruffini a renvoyé chacun des membres au «discernement personnel». Il ne s’agit pas «de punir ou de ne pas punir», a-t-il affirmé, défendant la demande de discrétion du pontife argentin formulée à l’ouverture du Synode. Selon nos informations, il n’y a pas eu aujourd’hui de rappel à l’ordre public quant à la prise de parole dans des médias, suite à l’entretien du cardinal Müller.
De très nombreux thèmes abordés
Dans la matinée de ce 6 octobre, les participants ont repris les congrégations générales après une journée de partage en groupes de langue – circuli minores – la veille. Autour des tables rondes de la salle Paul VI, 18 rapports de groupes ont été lus, et 22 interventions individuelles de 3 minutes chacune ont eu lieu, a indiqué Paolo Ruffini.
Les membres du Synode, qui pratiquent cette méthode d’échange depuis deux ans, ont évoqué de nombreux thèmes, tels la formation de tous, aussi bien clercs que laïcs, l’imbrication entre le rôle des ministres ordonnés et celui des laïcs, notamment des femmes, le phénomène de la migration, le risque d’un accaparement du pouvoir, le cléricalisme et les abus, et l’Église souffrante dans certaines parties du monde, comme en Ukraine. Tous ces thèmes ont été abordés dans une ambiance très fraternelle et sous des angles très concrets, ont assuré les représentants du Synode.
Dans l’après-midi, les «pères et mères synodaux» devaient poursuivre les lectures des rapports et les interventions libres. Lors d’un briefing précédent, Paolo Ruffini avait rappelé que cette assemblée n’était «qu’une étape» du chemin synodal initié en 2021 au niveau local. Le «rapport de synthèse» qui sera rédigé par les participants ne sera pas un «document final» et ne sera pas «délibératif», a-t-il répété. (cath.ch/imedia/lb)
Le Synode est appelé à bâtir «une Église qui a Dieu en son centre et qui, par conséquent, ne se divise pas à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur», a déclaré le pape François lors de la messe de lancement du Synode sur l’avenir de l’Église, sur la place Saint-Pierre, le 4 octobre 2023.