Le prêtre Marko Rupnik est accusé d'agressions sexuelles sur des religieuses | © KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi
International

Trois nouvelles plaignantes dans l'affaire Rupnik

Cinq nouvelles plaintes contre le Père Marko Rupnik dont trois inédites, ont été présentées au Dicastère pour la doctrine de la foi à Rome. Le célèbre mosaïste jésuite est accusé d’abus sexuels, spirituels et psychologiques à l’encontre d’au moins 20 femmes sur une période de plusieurs dizaines d’années.

L’affaire Rupnik a éclaté dans les médias internationaux en décembre 2022. Le Père slovène se trouvait alors à la tête du Centre Aletti, un important atelier de mosaïque à Rome. Des blogs et des sites web italiens avaient rapporté les témoignages de femmes adultes assurant avoir subi une emprise du prêtre-artiste ayant débouché sur des abus spirituels et sexuels.

Le 9 juin 2023, le Père jésuite était renvoyé de la Compagnie de Jésus «en raison de son refus obstiné d’observer le vœu d’obéissance». Puis, en octobre 2023, à cause de «graves problèmes dans le traitement de l’affaire du Père Rupnik et d’un manque de proximité avec les victimes» signalés par la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le pape François décidait de «renoncer à la prescription» des faits, pour permettre la tenue du procès. Le pontife avait ainsi demandé au Dicastère pour la doctrine de la foi de réexaminer les plaintes afin d’entamer une nouvelle procédure.

Représentées par l’avocate Laura Sgrò

Ce nouveau délai a permis à cinq femmes victimes présumées et à leur avocate Laura Sgrò de présenter leurs témoignages le 3 avril 2024, rapporte l’agence de presse italienne Ansa. Trois d’entre elles le font pour la première fois.

Les deux autres, les anciennes religieuses Mirjam Kovac (qui dit avoir subi des abus spirituels et psychologiques mais pas sexuels) et Gloria Branciani, avaient déjà fait part de leurs accusations lors d’une conférence de presse à Rome, le 21 février dernier, précise le National Catholic Register.  Elles étaient déjà accompagnées par Me Sgró, l’une des avocates italiennes les plus en vue, connue pour être également l’avocate de Pietro Orlandi, le frère d’Emanuela, la jeune femme disparue du Vatican dans les années 1980.

Mirjam Kovac avait alors déclaré: «Les institutions, au lieu de tirer des leçons de notre expérience pour revoir leur propre façon d’agir, continuent de s’enfermer dans le silence, dans un silence que nous percevons comme un mur de caoutchouc qui rebondit sur toute tentative de remédier à cette situation malsaine.»

A la suite à ces nouvelles plaintes déposées début avril, le Bureau de presse du Saint-Siège a informé que l’affaire suit son cours. «Suite à l’ordre reçu du pape à la fin du mois d’octobre, le dicastère a contacté ces derniers mois les institutions impliquées à divers titres dans l’affaire, afin de récolter toutes les informations disponibles sur le cas». (cath.ch/ncr/lb)

Le prêtre Marko Rupnik est accusé d'agressions sexuelles sur des religieuses | © KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi
10 avril 2024 | 16:01
par Lucienne Bittar
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!