Défilé du mouvement d'extrême-droite "Corps national" | © The National Corps Party 2020
International

Ukraine: la guérilla contre l'Eglise orthodoxe canonique se poursuit

En Ukraine, la guérilla contre l’Eglise orthodoxe canonique (EOU-PM) se poursuit. Les militants de l’Eglise orthodoxe autocéphale (EOd’U), qualifiée de «schismatique», tentent toujours de s’emparer d’édifices religieux appartenant à l’Eglise rattachée au Patriarcat de Moscou, dénonce l’Eglise orthodoxe russe.

Le 26 septembre 2020, au village de Belitchi, dans l’arrondissement d’Ivanitchevsk, en Volhynie (nord-ouest de l’Ukraine), des militants de l’EOd’U, relevant du Patriarcat œcuménique de Constantinople, ont tenté de s’emparer de l’église Saint-Michel, appartenant à la communauté de l’Eglise canonique, en forçant les serrures. Le dimanche 27 septembre, fête de l’Exaltation de la Croix du Seigneur, les fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ont dû prier sous la pluie, devant les portes fermées de l’édifice.

Pression pour transférer les églises à la structure non canonique

L’archiprêtre Pavel Melnik, recteur de l’église Saint-Michel, dessert cette paroisse depuis plus de trente ans. Il y a un an, quelques représentants de l’Eglise orthodoxe non canonique, issus du village de Belitchi, ont cherché à le persuader de rejoindre la nouvelle structure ecclésiastique et de lui transférer l’église, mais le prêtre a refusé. Bien que minoritaires, les partisans du transfert de la paroisse à la nouvelle structure ont persuadé les autorités régionales d’accorder la personnalité juridique de la paroisse de l’Eglise canonique à la juridiction de l’EOd’U le 16 mai 2019.  

Selon le recteur de l’église Saint-Michel, les documents qui ont permis à l’administration d’entériner le transfert à la nouvelle structure contiennent de nombreuses falsifications. La plainte déposée par la communauté religieuse de l’Eglise orthodoxe ukrainienne spoliée est actuellement examinée par un tribunal. Le procès est prévu pour le 13 octobre 2020.

Cible des militants nationalistes

 A Zolotchev, dans la région de Lviv, en Galicie orientale (Ukraine occidentale), un prêtre et des fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont à nouveau, depuis la fin septembre 2020, victimes de harcèlement de la part de jeunes militants nationalistes. Ces derniers invitent le prêtre et sa famille à quitter la ville en criant «Dégage dans l’Eglise orthodoxe russe!».

En juillet 2020, les médias avaient déjà fait part de faits de ce genre à Zolotchev, visant le prêtre Maxime Yoenko, prêtre du diocèse de Lviv. Son portail a été tagué et couvert d’insultes et de symboles nazis. Un rassemblement a été organisé près de sa maison s’en prenant à l’Eglise canonique. Par la suite, des militants masqués ont détruit à coups de marteau la clôture de la maison.

Début août, le »Corps national» de Lvov, une organisation d’extrême-droite, a revendiqué l’attaque contre la maison du prêtre de Zolotchev, qu’il a menacé de nouvelles représailles. (cath.ch/mospat/be)

Défilé du mouvement d'extrême-droite «Corps national» | © The National Corps Party 2020
2 octobre 2020 | 16:53
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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