Neuchâtel: L’Eglise protestante neuchâteloise (EREN) cherche à vendre le Louverain

Un Centre de jeunesse et de formation créé dans les années 60

Neuchâtel, 28 février 2012 (Apic) Bâti en bordure de forêt, sur les hauteurs du Val-de-Ruz, dans le canton de Neuchâtel, le Centre de jeunesse et de formation du Louverain est à vendre. L’Eglise protestante neuchâteloise (EREN), vu l’état précaire de ses finances, veut trouver un repreneur d’ici l’été pour se défaire de ce que d’aucuns considèrent comme un «gouffre financier».

Le numéro de mars 2012 de «La Vie Protestante Neuchâtel-Berne-Jura» (VP) révèle que «vu l’état de ses finances, l’Eglise protestante neuchâteloise cherche à vendre le Louverain et se démène pour trouver un repreneur».

Construit par l’EREN et inauguré en 1967 dans l’élan des académies laïques et des mouvements de jeunesse, le Centre de formation et de jeunesse du Louverain est aujourd’hui en sursis, écrit le mensuel protestant. Malgré les nombreux efforts déployés durant la dernière décennie pour assurer sa rentabilité, le Louverain est devenu une charge toujours plus lourde pour son propriétaire, confronté aujourd’hui à une situation financière très délicate.

Un Centre sous perfusion financière de l’EREN

En 2006, l’EREN s’était donné quatre ans pour trouver une solution. Différentes pistes avaient été explorées: transformer le bâtiment pour le rendre compatible à des personnes handicapées, en faire un outil pour favoriser l’intégration de personnes en difficulté (chômeurs en fin de droit, jeunes ne trouvant pas de places d’apprentissage, etc.) ou encore en centre hôtelier. Mais toutes se sont heurtées, soit à une offre suffisante (marché du logement adapté au handicap saturé), soit aux inconvénients inhérents au lieu, peu accessible, ou au bâtiment, qui devrait être réaménagé.

Sous perfusion, souligne la VP, l’établissement a reçu de 2007 à 2010 une subvention de l’EREN de 182’000 francs par an, suite à la création d’une société anonyme, «Le Louverain SA», à qui le Synode de l’EREN a confié l’exploitation du bâtiment. Dotée d’un capital-actions de 463’000 francs détenu à 96% par l’EREN, cette société à but non lucratif a pour mission de maintenir et dynamiser la clientèle existante, tout en réduisant les coûts d’exploitation. Certes, son conseil d’administration a présenté des comptes «proches de l’équilibre», note la VP, mais il a toutefois fini par démissionner en bloc à l’été 2011. Il a pris cette décision suite au refus de l’EREN de soutenir des travaux dans l’immeuble par une garantie d’un million de francs.

«L’Eglise est trop frileuse et manque de vision»

Matthias von Wyss, qui dirigeait alors le conseil d’administration de la société «Le Louverain SA» et qui avait déployé une énergie considérable pour redresser le navire, regrette que l’Eglise n’ait pas cherché le dialogue. Et de souligner qu’il y avait la possibilité d’un prêt bancaire. «On aurait pu minimiser les risques, mais l’Eglise est trop frileuse et manque de vision», déplore-t-il, convaincu que ce lieu garde sa place comme centre d’activités pour de nombreux protestants.

Depuis 2011, l’EREN et «Le Louverain SA» sont liés par un partenariat sous forme d’achat de prestations. Un contrat prévoit que le Louverain applique aux clients de l’EREN des tarifs préférentiels, financés par un forfait annuel d’environ 25’000 francs par an. Pierre Bonanomi, membre du Conseil synodal (CS), évoque deux pistes: soit trouver de nouveaux investisseurs qui rachèteraient des parts de l’ordre de 50’000 francs par actionnaire, l’EREN restant actionnaire minoritaire, soit vendre. Toujours en charge de la gestion de l’exploitation avec Paul Steiner, Matthias von Wyss continue de s’y investir et fait visiter le Louverain aux différents repreneurs potentiels. Membre du CS, Claire-Lise Mayor-Aubert se montre optimiste et espère avoir une proposition concrète à présenter lors du synode du 6 juin: «On a des possibilités offertes dans un cadre institutionnel et les chances sont bonnes».

Plusieurs salles accueillantes pour 8 à 150 personnes et du matériel audiovisuel sont à la disposition de la clientèle. L’équipement hôtelier comprend 31 chambres au confort simple pour un total de 73 personnes, dont 2 à mobilité réduite. Une cuisine familiale ou gastronomique est servie selon les désirs des hôtes. Le Louverain dispose ainsi d’un cadre idéal à l’occasion d’événements professionnels, associatifs ou privés, que cela soit pour un module de formation ou un séminaire, une assemblée générale, une retraite, un camp de vacances ou une fête de famille. (apic/com/vp/be)

28 février 2012 | 12:13
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
EREN (10), Neuchâtel (103)
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