Fribourg: 2e Conférence annuelle du Conseil central islamique de Suisse (CCIS)

Un millier de participants pour une kermesse bon enfant

Fribourg, 15 décembre 2012 (Apic) Un millier de personnes ont pris part à la 2e Conférence annuelle de Conseil central islamique de Suisse le 15 décembre 2012 à Forum Fribourg. Entre kermesse familiale, réunion de prière et meeting politique, la rencontre s’est déroulée dans une ambiance bon enfant. Mêmes les prêches plus ou moins virulents n’ont pas réussi à enflammer le public.

La plupart des musulmans sont venus en famille, les Maghrébins côtoyant les Turcs, les gens des Balkans, d’Afrique de l’est, voire d’Indonésie. Les femmes sont d’un côté, les hommes de l’autre comme il se doit, mais la langue la plus parlée est incontestablement le suisse-allemand. Deux niqabs, quelques barbus en djellabas, on est loin d’une foule de musulmans en colère.

Les discours sont en suisse allemand, en allemand ou en anglais, seule prière se fait dans la langue du prophète. En choisissant le thème de la justice, le Conseil central islamique de Suisse a joué l’apaisement. Certes les prêches morigènent l’Occident corrompu, le laïcisme, l’individualisme et l’hégémonie américaine pour valoriser la justice selon l’islam, mais le ton reste ’œcuménique’. On se plaint des injustices subies, sans prétendre vouloir engager un combat de civilisation.

Nicolas Blancho, président du CCIS, en complet cravate, dans son discours en suisse-allemand s’inspire de l’humoriste ’anarchiste’ bernois Mani Matter pour se plaindre de l’interdiction des minarets ou du port du voile. L’interdiction de la venue du prédicateur saoudien Mohammed Al-Arifi n’est citée qu’en passant. Blancho accuse la presse de déformer l’image des musulmans en Egypte et ailleurs, mais plaide enfin pour le vivre ensemble. Les applaudissements sont polis et peu nourris.

Chanter Allah en allemand

Vient le tour du chanteur Mohamed Yasbah, un jeune Allemand, bonnet enfoncé jusqu’au yeux, look de rappeur barbu qui chante (en play-back à cause d’un sévère refroidissement) sous les projecteurs des airs pop-rock dans lesquels il raconte dans la langue de Goethe son amour pour Allah. Entretemps les plus pieux se sont déplacés pour la prière jusqu’à la ’mosquée’, une trentaine de tapis disposés dans le hall d’entrée à côté d’un château gonflable où les enfants s’en donnent à cœur joie, du stand de hot-dogs et des librairies religieuses. Un après-midi tranquille où chacun est content d’être là. On a connu des manifestations charismatiques bien plus exubérantes ! C’est très calme commente le gendarme à l’extérieur. ’Bismillah’, au nom du Dieu clément et miséricordieux. (apic/mp)

15 décembre 2012 | 18:12
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
CCIS (22), Islam (394)
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