Mgr Jean-Marie Lovey a visité des patients de l'hôpital de Sion | © Raphaël Zbinden
Suisse

Valais: une aumônerie d'hôpital vivante et dynamique

Mettre en lumière l’aumônerie d’hôpital dans le diocèse de Sion. Tel a été l’objet de la rencontre avec les médias organisée par l’évêché le 19 décembre 2018 à l’hôpital de Sion. Les participants ont rappelé l’aspect essentiel de cette pastorale quelque peu oubliée, mais au cœur de la foi chrétienne.

«Ca fait toujours plaisir de voir l’évêque», lance Rudolf un grand sourire aux lèvres. L’émotion est palpable dans la chambre d’hôpital, face à ce Haut-Valaisan d’une huitantaine d’années qui, malgré sa maladie, dégage un humour décapant et une intense joie de vivre. Mgr Jean-Marie Lovey ressort visiblement touché de ce chaleureux moment de partage. Car l’accompagnement spirituel est toujours un enrichissement mutuel, comme le notent les intervenants de la conférence de presse qui suit la visite de l’évêque à quelques patients âgés de l’hôpital de Sion.

La personne dans toutes ses dimensions

Dans cet établissement public, le service d’aumônerie est tout sauf le parent pauvre de l’éventail de soins apportés à la personne. «Les aumôniers sont des membres à part entière de l’équipe interdisciplinaire qui s’occupe des patients», assure Hélène Hertzog, directrice des soins du Centre hospitalier du Valais romand (CHVR), dont l’hôpital de Sion fait partie. L’infirmière de formation a une vision «holistique» des soins à apporter aux personnes. L’être humain y est considéré dans ses dimensions aussi bien physique qu’émotionnelle, relationnelle ou spirituelle. Elle assure qu’une telle approche, en particulier dans un canton où la religion compte beaucoup, «fait énormément de bien aux malades».

Confiés à Hippocrate et au Christ Médecin

Mgr Lovey rappelle que la foi chrétienne entretient une relation particulière avec les exclus et les malades. L’aumônerie d’hôpital est l’un des canaux de prédilection pour rejoindre ces «périphéries» si chères au pape François, explique-t-il. Une proximité dont les personnes ont aujourd’hui plus que jamais besoin. «Notre culture et société modernes, qui vouent un vrai culte à la santé, produisent peut-être ce qu’elles veulent surmonter: l’angoisse devant la maladie, la finitude, la mort, relève l’évêque de Sion. Cette mise en avant d’un état de bien-être total comme un idéal génère des exclusions, celles des malades, des infirmes, des personnes âgées, ou proches de la mort…»

Abondant dans le sens d’Hélène Hertzog, Mgr Lovey rappelle que l’être humain est un tout et qu’il s’agit de porter une double attention, à la vie concrète et à la vie spirituelle. «Le processus de guérison est confié conjointement à l’art d’Hippocrate et au Christ Médecin».

Gratuité du temps

Christophe Pont, responsable de l’aumônerie au CHVR depuis septembre 2018, relève que l’essentiel est d’être d’abord ouvert à l’humain. Les 11 personnes engagées et les 7 bénévoles travaillent sans prosélytisme et dans le respect des convictions et des appartenances religieuses de chacun. Le service d’aumônerie fonctionne de manière œcuménique, avec l’apport d’un diacre protestant. Quand cela leur est demandé, les agents pastoraux peuvent mettre des personnes non chrétiennes en contact avec des représentants de leur religion.

Les responsables du diocèse de Sion et du Centre hospitalier du Valais romand ont présenté le service d’aumônerie | © Raphaël Zbinden

Christophe Pont met également en avant la «gratuité du temps» dont disposent les aumôniers, en comparaison au personnel de santé, qui est souvent très occupé. Il leur arrive de passer plus d’une heure avec des personnes angoissées. «Les patients apprécient de pouvoir parler avec quelqu’un qui n’est pas du domaine médical et qui leur parle d’autre chose que de leurs problèmes physiques», renchérit Hélène Herzog.

Dieu à hauteur d’homme

Pour Mgr Lovey, la pastorale de la santé est l’un des signes les plus tangibles de la venue du Royaume de Dieu. Jésus a bien dit «J’étais malade et vous m’avez visité». Dans ce ministère de présence qu’est l’accompagnement des personnes en souffrance, on «prend le risque de rencontrer le Christ», note l’évêque de Sion.

Christophe Pont souligne l’importance de ce travail à la période des fêtes et plus particulièrement pendant l’Avent. «Noël, comme la maladie, peuvent être des temps pour se reconnecter à quelque chose. En cette période qui nous rapproche de la naissance de Jésus, les traces de la présence de Dieu se découvrent au cœur d’une existence humaine, avec un Dieu à hauteur d’homme». (cath.ch/rz)


Développement hospitalier

La rencontre avec les médias a également été l’occasion d’évoquer certains développement en cours dans le secteur hospitalier valaisan, auxquels les services d’aumônerie devront s’adapter. Le principal changement concernera l’ouverture, au printemps 2019, de l’hôpital de Rennaz, dans le Chablais valaisan. L’établissement regroupera la majorité des activités de soins aigus de l’ensemble hospitalier L’Hôpital Riviera-Chablais (HRC). La structure est intercantonale (Vaud-Valais) et concernera donc les deux diocèses de Sion et de Lausanne, Genève et Fribourg. RZ

Mgr Jean-Marie Lovey a visité des patients de l'hôpital de Sion | © Raphaël Zbinden
19 décembre 2018 | 17:26
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 3 min.
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