Francesca Chaouqui est accusée d'avoir trahi la confiance du Saint-Siège (Photo:EPA ANSA Massimo Percossi/Keystone)
Vatican

Vatileaks 2: Francesca Chaouqui se dit victime d’une machination

Experte en relations publiques nommée par le pape François et désormais accusée dans le procès «Vatileaks 2», l’Italienne Francesca Chaouqui s’estime victime d’une «machination» ourdie par certains responsables du petit Etat qui veulent sa condamnation. Lors d’une nouvelle audience de quatre heures devant le Tribunal du Vatican, dans l’après-midi du 24 mai 2016, la femme enceinte de plus de huit mois a nié avoir transmis des informations ultra-confidentielles à un journaliste italien.

Lors de la 16e audience du procès sur le vol et la diffusion de documents confidentiels sur les finances du Saint-Siège, le vice-commissaire de la Gendarmerie vaticane Gianluca Gauzzi a de nouveau été entendu. Il a particulièrement assuré que Francesca Chaouqui avait été arrêtée le 31 octobre 2015 pour avoir transmis au journaliste italien Gianluigi Nuzzi un document sur le Vatican asset management, à savoir l’organisme de gestion – jamais mis en place – des investissements du petit Etat. «Un document ultrasecret», a renchéri un autre gendarme, Stefano de Santis.

Document ultra-confidentiel confondu avec une invitation?

A quelques jours d’accoucher, Francesca Chaouqui a soutenu devant le tribunal qu’elle était la victime d’une machination organisée par ceux qui souhaitaient la faire condamner, évoquant en particulier la figure du substitut de la Secrétairerie d’Etat. Selon la jeune femme, Mgr Angelo Becciu ferait partie de ceux qui, au Vatican, «poussent et veulent» que le procès se termine avec sa condamnation et l’ont cataloguée dès le début de sa collaboration au Vatican. Francesca Chaouqui a montré du doigt la Secrétairerie d’Etat qui, selon elle, aurait transmis à la presse de informations négatives la concernant. Des accusations jugées offensantes par le président du tribunal et le procureur.

Francesca Chaouqui a également nié avoir transmis un document sur le Vatican asset management, revenant sur la déposition faite au jour de son arrestation. Elle a assuré avoir alors confondu avec une simple invitation à une réception qu’elle organisait au Vatican, transmise à Gianluigi Nuzzi, l’auteur du livre Chemin de croix sur les dérives financières du Vatican.

Google ne donnera pas les mots de passe

Les hommes de la Gendarmerie vaticane, quant à eux, sont revenus sur plusieurs échanges d’emails et de messages téléphoniques entre les principaux accusés, Francesca Chaouqui et le prélat espagnol Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques et ancien secrétaire de la commission chargée par le pape de plancher sur la réforme du système financier et administratif du Vatican, la COSEA. Ils ont indiqué par ailleurs que le géant américain d’internet, Google, avait refusé de donner au Vatican les mots de passe permettant d’accéder au compte mail de Mgr Vallejo Balda, au prétexte que le petit Etat ne fait pas partie de l’Union européenne.

La prochaine audience du procès est fixée au 14 juin, après que Francesca Chaouqui aura accouchée. Lors de cette audience, le journaliste Gianluigi Nuzzi devrait être nouvellement entendu. Des experts devraient encore prendre la parole avant le réquisitoire. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)

Francesca Chaouqui est accusée d'avoir trahi la confiance du Saint-Siège
25 mai 2016 | 08:45
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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