La Porte Saint-Pierre à Pontarlier: sur la Via Francigena, au moment de choisir de passer par Jougne ou par Yverdon ¦ Commons.wikimedia CC-BY-SA-3.0
Suisse

La Via Francigena raccourcie de 20 kilomètres

La Via Francigena, voie de pèlerinage entre Canterbury et Rome, qui s’impose comme un itinéraire pédestre majeur en Europe, a été raccourcie de 20 kilomètres sur la partie suisse. En évitant Yverdon-les-Bains, le trajet à partir de Pontarlier permet de traverser la Suisse plus rapidement.

L’ancien abbé de Saint-Maurice Joseph Roduit, décédé en 2015, aimait la Via Francigena, cette «route des Francs», qui, au Moyen Age, reliait le nord de l’Europe à la Ville éternelle. Il a fait connaître en Suisse ce parcours du pèlerin désigné «Grand Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe» en 2004.

Le logo de la Via Francigena

Avec un groupe d’amis, il a parcouru chaque été un bout du chemin entre Saint-Maurice et Rome d’abord, puis entre Saint-Maurice et Canterbury, au sud-est de l’Angleterre. Les 1’800 kilomètres de ce grand périple pédestre n’effrayaient pas le religieux valaisan, sur ce chemin qui fut au Moyen-Age aussi fréquenté que celui de Compostelle.

Le pèlerin a le choix

L’association européenne des Vie Francigene (AEVF) vient de reconnaître, le 1er février 2018, l’itinéraire dit de Sigéric, à partir de Pontarlier. Ce chemin raccourcit de 20 kilomètres l’itinéraire total. Ainsi, «on traverse la Suisse plus facilement et rapidement», se félicite l’Association internationale de la Via Francigena (AIVF). Cette dernière association, de droit suisse, a été fondée par Adelaïde Trezzini, sa présidente. Avec ses 2’330 membres, elle s’est fixée pour objectif de faire revivre la Via Francigena, souvent méconnue en Suisse jusqu’en l’an 2000.

L’AIVF avait repéré et diffusé dès 2004, dans son topoguide (Topofrancigena de Canterbury au Grand-St-Bernard), la voie utilisée par l’évêque Sigéric, en l’an 990. Ce chemin évite Yverdon-les-Bains et file directement vers le lac Léman, au sortir du Jura.

Le pèlerin a donc le choix, au moment de quitter Pontarlier: soit il oblique vers Yverdon en passant par Sainte-Croix, soit il passe par le col de Jougne, puis Ballaigues. Les deux itinéraires se rejoignent à Orbe, avant de gagner Romainmôtier puis le Léman.

L’archevêque Sigéric en 990

La Via Francigena (qui signifie la «voie qui vient de France») est un réseau de routes et chemins empruntés par les pèlerins venant aussi bien de la France actuelle que du sud de l’Allemagne (longtemps considéré comme «le pays des Francs») pour se rendre à Rome. Sigéric, l’archevêque de Canterbury, effectua le trajet en l’an 990.

Il en laissa la description dans un document qui récapitule ses 80 étapes, lors du retour depuis la Ville éternelle jusqu’au siège de son évêché dans la petite cité du Kent. La Via fut d’abord un chemin militaire rapprochant Rome du Nord de l’Europe à la période romaine. Elle devient ensuite un important axe commercial au Moyen Age. Dès 1300 et la proclamation des Années saintes, il fut un des plus importants chemins de pèlerinage européens. (cath.ch/com/bl)

La Porte Saint-Pierre à Pontarlier: sur la Via Francigena, au moment de choisir de passer par Jougne ou par Yverdon ¦ Commons.wikimedia CC-BY-SA-3.0
5 février 2018 | 17:22
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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