Visite du président libanais Michel Aoun au Vatican

Pour son premier déplacement en Europe, le président du Liban Michel Aoun, élu le 31 octobre dernier après des mois de vacance du poste, a été reçu en audience privée par le pape François le 16 mars 2017, puis à la Secrétairerie d’Etat. La bonne collaboration entre le Liban et le Saint-Siège a été soulignée au cours des différents échanges, ainsi que la situation de la Syrie et des chrétiens d’Orient.

«C’est un plaisir de vous recevoir», a déclaré en français le pape François en accueillant le général Aoun à la porte de sa bibliothèque privée, au 2e étage du Palais apostolique au Vatican. Traditionnellement, le premier déplacement en Europe d’un président libanais se fait à Paris, mais Michel Aoun a préféré le Vatican. Officiellement en raison de la proximité de l’élection présidentielle en France, en avril et mai prochains.

L’entretien entre le pape et le dirigeant libanais s’est poursuivi en arabe durant une vingtaine de minutes. Mgr Yoannis Lahzi Gaid, secrétaire particulier du pontife, était présent lors de ces discussions et faisait office d’interprète entre les deux hommes. L’ancien militaire s’est ensuite entretenu avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, en présence également de Mgr Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.

Collaboration bénéfique

Lors des discussions, les officiels du Saint-Siège ont exprimé leur satisfaction au sujet de l’accord politique qui a permis l’élection de Michel Aoun à la présidence libanaise en octobre 2016, après deux ans et demi de vacance. Cet accord augure d’une collaboration bénéfique entre les membres des différentes communautés ethniques et religieuses, s’est réjoui le Vatican dans un communiqué.

La guerre en Syrie, pays voisin du Liban, a longuement été abordée lors des différents entretiens, avec une attention particulière aux efforts internationaux pour une solution politique au conflit. Le Saint-Siège a fait part au président libanais de son appréciation pour l’accueil que son pays accorde aux nombreux réfugiés syriens.

Enfin, la question des chrétiens d’Orient a été discutée, selon le Bureau de presse du Saint-Siège. La veille de cette rencontre, Michel Aoun avait estimé que «les chrétiens d’Orient, qui connaissent aujourd’hui des circonstances difficiles […], voient dans cette visite une lueur d’espoir qui confirme que le Liban restera toujours l’exemple le plus fort de l’avenir de l’Orient et du monde», avait rapporté le journal libanais francophone L’Orient-Le Jour.

Une prochaine visite du pape au Liban ?

Selon le compte Twitter officiel de la présidence libanaise, le successeur de Pierre aurait déclaré qu’il «visiterait le Liban et prierait pour lui». Deux papes se sont déjà rendus dans le pays du Cèdre: Jean Paul II en 1997 et Benoît XVI en 2012, alors que la guerre dans la proche Syrie avait déjà débuté.

A l’issue de son tête-à-tête avec Michel Aoun, le pape François, souriant et détendu, a salué les membres de la famille du président libanais présents ainsi que la nombreuse délégation du Liban. Lors du traditionnel échange de cadeaux, le pape a offert une sculpture en bronze d’un rameau d’olivier, «symbole de la paix». Il a également remis au chef d’Etat libanais une copie de trois de ses écrits, dont l’exhortation apostolique Evangelii gaudium (2013) en langue française.

Statue de l’Enfant-Jésus de Prague

Le président Aoun a quant à lui offert au souverain pontife une statue de l’Enfant Jésus de Prague, fabriquée par les carmélites des couvents d’Harissa et de Kfarmasshoun (Liban). L’Enfant est vêtu aux couleurs du drapeau du Liban : une tunique blanche dorée avec au centre un cèdre brodé en soie et or et un manteau de velours rouge. Au cardinal Parolin, le général Aoun a donné une icône du Christ pantocrator, elle aussi réalisée par les religieuses du carmel d’Harissa.

Suite à l’audience, l’ambassade du Liban près le Saint-Siège a organisé un déjeuner autour du chef d’Etat, conviant des Libanais résidant à Rome. Dans l’après-midi, le général Aoun a reçu à son hôtel les rédactions francophone et arabophone de Radio Vatican pour un entretien exclusif.

En arrivant la veille à Rome, Michel Aoun avait exprimé sa joie de cette visite en affirmant que «le Saint-Siège occupe une place particulière dans le cœur des Libanais, parce que ses responsables ont toujours été aux côtés du Liban», a rapporté le journal libanais francophone L’Orient-Le Jour.

«Les Libanais, toutes communautés religieuses confondues, ont toujours été rassurés parce qu’ils savent que le pape s’intéresse de près à eux, qu’ils sont présents dans ses prières», avait ajouté le dirigeant libanais.  (cath.ch/imedia/xln/mp)