Une des rues principales de la ville de Kumming, dans la  province du Yunnan, en Chine. (Photo: Wikimedia)
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Chine: 9 prêtres ordonnés par un évêque «officiel» illégitime

Neuf prêtres ont été ordonnés le 24 mai 2016 par Mgr Joseph Ma Yinglin, évêque «officiel» illégitime du diocèse de Kumming, dans le Sud-ouest de la Chine. Cette ordination pourrait remettre en cause les négociations entreprises par Rome et Pékin, rapporte le 27 mai 2016 le site Eglises d’Asie.

Les neuf prêtres ordonnés par Mgr Ma l’ont été au titre des diocèses de Dali et Kunming, deux diocèses qui, dans les structures «officielles» de l’Eglise, n’en forment plus qu’un seul: le diocèse de Kunming. Leur ordination non valide d’un point de vue canonique les met donc dans une situation délicate.

Soumis à des pressions

Selon le site Eglises d’Asie, plusieurs d’entre eux avaient clairement exprimé à Mgr Ma leur souhait d’être ordonnés par un évêque en communion avec Rome. Mais leur demande n’a pas été entendue et, sans doute soumis à des pressions, ils ont dû accepter de recevoir les ordres sacrés dans le cadre d’une cérémonie valide mais illicite d’un point de vue canonique.

Evêque ordonné sans mandat pontifical

Mgr Joseph Ma Yinglin, a été ordonné le 30 avril 2006 évêque de Kunming sans mandat pontifical dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine. Il est l’un des huit évêques illégitimes que compte la Conférence des évêques «officiels» de Chine, une instance d’environ 60 évêques qui n’est pas reconnue par le Saint-Siège. Très présent au sein des instances «officielles» de l’Eglise, il préside la Conférence des évêques «officiels».

Mgr Ma avait déjà ordonné des prêtres en mars 2012, lors de la solennité de l’Annonciation. La cérémonie avait pris place dans la cathédrale de Dali. A cette époque, Mgr Ma avait été prévenu par Rome qu’il n’était pas souhaitable qu’il préside à ces ordinations. D’une part, il n’était pas en mesure de poser d’actes de gouvernement dans son diocèse, d’autre part il mettait dans une situation délicate les prêtres ainsi ordonnés. En effet, dans l’Eglise de Chine aujourd’hui, malgré la réelle pénurie de prêtres, une partie des fidèles répugnent à travailler avec des prêtres qu’ils estiment ordonnés dans des conditions discutables.

Légitimer les évêques non reconnus par Rome

Cette ordination intervient alors que les négociations entre Rome et Pékin se poursuivent. A la fin du mois d’avril dernier, une délégation du Vatican s’est rendue dans la capitale chinoise, signe que les pourparlers entamés en 2014 entre les deux parties se poursuivent. Rien n’a filtré du contenu de ces négociations, mais on peut imaginer que les modalités d’une éventuelle légitimation par Rome des huit évêques illégitimes sont sur la table.

Si, en cette Année de la miséricorde, les appels à la réconciliation se font entendre, on peut s’interroger sur les objectifs poursuivis par Mgr Ma ou le pouvoir chinois lorsqu’un évêque illégitime pose de manière si publique des gestes de gouvernement qui lui sont théoriquement interdits et que des nouveaux prêtres sont contraints à être ordonnés par un évêque qui n’est pas en communion avec Rome.

Deux autres prêtres ont été ordonnés ce 24 mai. Leur cas ne pose pas de difficulté. Mgr Wu Junwei, évêque «officiel» du diocèse de Xinjiang et en communion avec Rome, a ordonné le Père Han Bo. Sur le territoire de la municipalité de Chongqing, Mgr He Zeqing, également évêque «officiel» en communion avec Rome a ordonné le P. Peng Yueyu. (cath.ch-apic/eda/bh)

Une des rues principales de la ville de Kumming, dans la province du Yunnan, en Chine.
27 mai 2016 | 18:02
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
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