Claude Ducarroz

L'évangile de dimanche: Une vie transfigurée

Mc 9,2-10 | Claude Ducarroz

Dans la vie de Jésus, l’évènement de la transfiguration est une étape intermédiaire entre son baptême et sa résurrection. La théophanie du baptême (Mc 1,11) est rappelée par la parole: «Celui-ci est mon fils bien-aimé», et le mystère de Pâques est anticipé dans la mention des vêtements éblouissants et le dialogue entre Jésus et les trois disciples au sujet de la résurrection d’entre les morts. Avec une touchante délicatesse, Jésus préparait ainsi les apôtres Pierre, Jacques et Jean à traverser avec eux l’épreuve de son agonie (Mc 14,33) sans perdre l’espérance de la victoire pascale.

La présence de Moïse et Elie est aussi là pour faire le pont entre leur foi juive et la reconnaissance du Messie en la personne de Jésus de Nazareth. Tout un programme de catéchèse à partir de signes encore mystérieux, mais déjà gros de révélation essentielle.

Et nous, là dedans? Qui n’a jamais rêvé d’une vie transfigurée? Or, en nous aussi, ce processus a commencé par le baptême, quand la Parole de Dieu nous a ouverts à la foi, quand le geste de la renaissance nous a placés sur orbite pascale.

Les énergies de cette première transformation continuent d’agir en nous tout au long de notre existence. Il fait bon en reprendre conscience lorsque nous prenons du recul pour goûter une bienheureuse solitude sur la montagne d’une retraite ou au creux d’un silence rempli de prière. D’ailleurs Jésus n’a-t-il pas été transfiguré «pendant qu’il priait» (Lc 9,29)? La Parole ruminée est aussi transfiguratrice quand elle est vraiment écoutée.

On peut comprendre Pierre qui souhaitait bâtir trois tentes pour durer dans l’ambiance magique de cet évènement exceptionnel. Mais Jésus, à nouveau seul avec nous, veut plutôt prolonger les bienfaits de la transfiguration en nous accompagnant dans la plaine de nos existences banales, lieu des petites transfigurations par homéopathie évangélique. C’est peut-être ça, le Carême!

En attendant –mais rien ne presse- que le face à face pascal nous plonge définitivement avec le Ressuscité dans la grande transfiguration finale.

Il est encore temps de vivre «en voie de transfiguration» avant de rencontrer le Transfiguré.

 

«Il est encore temps de vivre 'en voie de transfiguration'»
28 février 2015 | 10:35
par Claude Ducarroz
Temps de lecture: env. 1 min.
Evangile (47), Homélie (48), spiritualité (114)
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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,

Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci
est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».