Burkina Faso: états généraux de l’éducation

APIC – Dossier

Diagnostic et thérapeutique

Ougadougou, 28novembre(APIC) Pendant une semaine, sous la direction du

premier ministre Roch Marc Christian Kaboré, cinq cent experts ont

diagnostiqué les maux du système éducatif burkinabè et proposé une

thérapeutique appropriéé.

Le taux de scolarisation depuis ces dix dernières années a plus ou moins

doublé grâce à une volonté politique en faveur de l’éducation, un meilleur

engagement de la population et une aide internationale.

Cependant, l’effet de ces efforts est constamment réduit du fait d’une

demande en éducation particulièrement forte. L’accroissement démographique

est de 3,6% par ans et les moins de 15 ans constituent les 50% de la

population.

Globalement, le taux de scolarisation demeure très bas au Burkina malgré

les sacrifices consentis par les familles et les collectivités etr le fait

qu’une bonne part du budget national (près de 24%) lui soit consacrée.

Déperdition scolaire

ä ce faible taux de scolarisation s’ajoute le taux élevé des

déperditions scolaires, expression de la déficience interne du système, et

des contraintes sociales culturelles et économiques qui en limitent

l’extension, surtout au détriment des filles.– De grandes et graves

disparités existent selon les régions et selon les sexes, et seules une

politique de gestion efficace du système éducatif peuvent contribuer à les

résoudre dans le sens de la justice et de l’universalisation de l’éducation

de base surtout.

Ces tares du système éducatif burkinabè et son inadéquation par rapport

aux réalités et besoins du pays se retrouvent à tous les niveaux, depuis le

préscolaire jusqu’à l’enseignememnt supérieur, bien qu’à des degré

moindres.

Une trelle situation profondément préjudiciable au développement du pays

ewt au devenir de la jeunesse ne pouvait laisser personne indifférent. Il

fallait des solutions idoines.

Depuis l’indépendance du pays, plusieurs réformes de profondeurs

variables ont été envisagées, voire exécutées en vue de l’amélioration

quantitative et qualitative du système éducatif burkinabè. Pour diverses

raisons elles ont toutes échoué.

Thérapies pour le système éducatif

28 novembre 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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Leonardo Boff quitte le sacerdoce et l’Ordre franciscain

APIC-Dossier

Il veut garder sa liberté et poursuivre son travail

de théologien depuis longtemps «grandement entravé»

«Il n’y a actuellement de la part de notre Ordre et de la curie romaine ni

mesures ni censures destinées à imposer le silence au théologien brésilien

Leonardo Boff». En avril dernier, le Père Hermann Schalück, ministre général de l’Ordre des Frères mineurs, tenait à démentir les rumeurs de nouvelles sanctions contre l’un des «enfants terribles» de la théologie latinoaméricaine de la libération. Depuis dimanche, les rumeurs sont confirmées

et suscitent de nombreux commentaires: le franciscain brésilien quitte le

sacerdoce et son Ordre religieux, pour garder sa liberté et poursuivre son

travail de théologien depuis longtemps «grandement entravé».

L’an dernier, dans une interview accordée à Lucerne à l’agence APIC,

Leonardo Boff, déclarait vouloir réorienter sa réflexion et prôner désormais une «écologie de la libération», dans la ligne de saint François d’Assise. Il avait alors démenti être victime d’une nouvelle sanction disciplinaire de la part du Vatican. Il avait tout simplement pris une année sabbatique pour rédiger un nouvel ouvrage intitulé «Spiritualité et écologie»,

un livre de fond pour étudier les rapports entre l’écologie et la spiritualité.

S’il dit adieu à des concepts dépassés – l’échec patent du socialisme

réel oblige à des révisions déchirantes – Leonardo Boff n’abandonne pas

pour autant son option pour les pauvres : il affirme vouloir seulement enrichir et affiner sa théologie de la libération et lutter pour une «justice

écologique mondiale».

L’an dernier, des articles de presse affirmaient que L. Boff avait «volontairement» quitté le poste de rédacteur en chef de la revue culturelle

brésilienne «Vozes» sous la pression du Vatican et qu’il n’enseignerait

plus pour une durée indéterminée à l’Institut théologique franciscain de

Petropolis, près de Rio. Leonardo Boff avait alors affirmé qu’il prenait

seulement une année sabbatique prévue depuis longtemps et que cela n’avait

rien à voir avec d’éventuelles sanctions de la part de la Congrégation pour

la doctrine de la foi. Il avait cependant confirmé l’existence d’une lettre

du général de l’Ordre franciscain à Rome – «derrière, il y a certainement

une intervention du cardinal Ratzinger», affirmait-il – demandant effectivement son remplacement à la revue «Vozes». La raison devait en être, à son

avis, la publication d’un numéro traitant des prêtres mariés (ils sont plus

de 3’000 au Brésil). Rome l’aurait considéré comme une provocation.

Leonardo Boff a également été rédacteur de la «Revista Eclesiastica Brasileira», une revue bien plus importante que «Vozes». A l’occasion de son

année de silence forcé, en 1985 (sur ordre de la Congrégation pour la doctrine de la foi), il avait aussi été renvoyé de ce poste. Depuis 1972,

a-t-il déclaré à l’agence APIC, «je reçois pratiquement chaque année une

lettre de Rome pour des articles que j’ai écrits, de telle sorte que je ne

m’étonne plus de rien!»

Encadré

Biographie

Leonardo Boff naît en 1938 dans une famille de onze enfants à Concordia,

dans l’Etat de Santa Catarina, au Sud du Brésil. Ses grands-parents, «réfugiés économiques» comme des dizaines de milliers de leurs compatriotes

d’Italie du Nord, émigrent du Tyrol du Sud vers le Nouveau Monde. La mère

de Leonardo a été toute sa vie analphabète. A vingt ans, Leonardo Boff entre dans l’ordre des franciscains.

Après ses études au Brésil puis en Allemagne – il obtient son doctorat

en théologie systématique à Munich et y rencontre le futur cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais également

le célèbre théologien Karl Rahner – et après son ordination sacerdotale, il

rentre au Brésil en 1970. Depuis lors, il enseigne à l’Institut théologique

franciscain de Petropolis, près de Rio de Janeiro. Le théologien brésilien

souligne qu’il se situe totalement dans la tradition spirituelle de Saint

François, le «poverello» d’Assise.

Auteur de nombreux ouvrages, ce théologien engagé – certainement aussi

connu que le prêtre péruvien Gustavo Gutierrez, «père de la théologie de la

libération» – avait dû accepter en 1985 une période de «silence» d’un an,

la Congrégation pour la doctrine de la foi ayant repéré des tendances dangereuses pour la doctrine de l’Eglise dans son livre «Eglise : charisme et

pouvoir». (apic/be)

29 juin 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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