Le Centre Interdiocésain

APIC- Interview

de formation théologique (CIFT):

Le Père Jean- Blaise Fellay, directeur du CIFT

«Un défi: réussir la formation personnelle,

théologique et pastorale des séminaristes»

par Bernard Litzler, pour l’Agence APIC

En Suisse romande, la formation des futurs prêtres a été assurée

conjointement par la Faculté de Théologie de l’Université de Fribourg et

les séminaires diocésains. Cette procédure utilisée depuis une quinzaine

d’années semble aujourd’hui inadaptée à former correctement des

séminaristes venus d’horizons différents.

L’abandon de la voie pastorale – dite voie B – à l’Université de

Fribourg a conduit la Conférence des ordinaires romands (COR) à revoir la

formation des candidats au sacerdoce. Le Centre interdiocésain de formation

théologique (CIFT), nouvelle structure, sera inaugurée à la mi-octobre à

Fribourg. Tour d’horizon avec le Père jésuite Jean-Blaise Fellay, son

responsable.

APIC: Depuis une quinzaine d’années, le formation des séminaristes est

assurée par l’Université. Pourquoi la création d’une nouvelle

filière?

Jean-Blaise Fellay: On avait peu mesuré à l’époque le poids des exigences

académiques qui ont pesé excessivement sur la formation du prêtre. Il

devenait difficile pour les directeurs de séminaires de préserver la vie

communautaire, importante dans cette formation. Les séminaires tendaient à

devenir essentiellement des ’logements pour étudiants en théologie’.

Les premiers essais de correction ont été faits en France et ailleurs

depuis une dizaine d’années.

APIC: La disparition de la filière pastorale – dite voie B – à l’Université

n’a-t-elle pas aggravé le problème de formation?

JBF: Les restrictions de crédits de l’Etat de Fribourg à l’Université ont

accentué le problème. La filière B a disparu. La formation de ceux qui

n’avaient pas la maturité ou le baccalauréat est devenue difficile.

Nous avons en outre une disparité énorme sur les plans intellectuel et

religieux. Des candidats au sacerdoce arrivent avec une formation

universitaire achevée, profane, théologique ou philosophique. D’autres

viennent de formations plutôt techniques ou scientifiques. D’autres venant

de milieux déchristianisés ont un passé «court», par exemple une expérience

charismatique très forte.

C’est pour répondre à ces exigences extraordinairement diversifiées que

le CIFT a été créé.

APIC: Comment se déroulera la formation au CIFT?

JBF: La première année de formation spirituelle et au discernement de la

vocation. Etant donné la diminution du nombre de candidats à la prêtrise,

il faut être d’autant plus vigilant sur leur qualité. Surtout pour les

candidats au sacerdoce ministériel et célibataire, avec l’aspect de

formation affective et l’apprentissage de la collaboration avec l’évêque.

Donc formation humaine et spirituelle.

APIC: L’aspect de la formation intellectuelle est repoussé à plus tard?

JBF: La formation intellectuelle sera privilégiée dès la deuxième année. Le

grand défi est de réussir à intégrer l’aspect spirituel de formation

individuelle personnelle, l’aspect formation théologique, l’aspect pastoral

tout au long de la formation.

On tentera dès le départ d’avoir un discernement d’une vocation

pastorale car nous ne préparons pas des moines.

APIC: Quel type de formation intellectuelle allez-vous proposer?

JBF: La deuxième année, encore en préparation par des discussions notamment

avec l’Université et avec l’Ecole de la foi, sera destinée à orienter nos

gens. Une partie pourrait suivre les cours universitaires classiques, les

cinq années de théologie jusqu’à la licence et même plus s’il le faut. Il

ne s’agit pas de baisser les prétentions intellectuelles: si nous avons des

gens qui manifestent des dons.

Une des ambitions est d’avoir quand même un certain nombre de prêtres

qui ont poursuivi des études jusqu’à la licence ou même au doctorat mais

qui resteraient en paroisse: des gens formés dans la liturgie, dans

l’histoire de l’Eglise, et qu’on pourrait rappeler au séminaire. Il faut

essayer d’éviter d’avoir un monde de formateurs étanche vivant à Fribourg

et des gens «perdus» dans la campagne.

APIC: Et les séminaristes sans diplôme?

JBF: Pour les personnes qui n’ont pas de formation secondaire, il y aura la

possibilité de passer par l’Ecole de la foi qui a l’avantage d’être assez

pédagogique et de donner une bonne intégration du spirituel et de

l’ecclésial. Nous sommes en négociation avec l’Université pour voir comment

relier cette filière.

APIC: Quand allez-vous allez démarrer? Avec quel effectif?

JBF: Nous avons une séance de préparation à la mi-octobre. Actuellement il

y a huit étudiants pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg et trois

ou quatre pour le Valais. Nous sommes également en contact avec le Jura

francophone.

APIC: A vos yeux, quel est le type de formation idéal à proposer aux jeunes

se destinant à la prêtrise?

JBF: Le jeune en question ne veut plus entrer dans un schéma préétabli.

Nous devons voir qui il est, d’autant qu’il y a des presonnes qui nous

viennent d’autres cultures: des Vietnamiens, un Chinois se sont annoncés.

Objectifs: lui donner une base de discernement pour qu’il soit au clair

sur lui-même, le faire travailler spirituellement et intellectuellement,

lui apprendre la vie commune et lui apprendre la collaboration avec les

autres. Lui apprendre aussi à connaître le diocèse.

Durant l’année de discernement on fera venir tous les week-ends des gens

insérés dans divers secteurs, paroisses de ville, paroisses de campagne,

pastorale du tourisme, aumôneries spécialisées. Nous inviterons aussi les

ordres religieux pour faire connaître les différentes familles

spirituelles.

Comme historien de l’Eglise, j’aimerai leur faire connaître la richesse

de notre christianisme local. Leur faire visiter Romainmôtier,

Saint-Maurice, Payerne, Fribourg,…

APIC: Quel est votre état d’esprit au moment de démarrer cette nouvelle

aventure?

JBF: C’est une grande satisfaction. J’ai écrit il y a trois ou quatre ans

«Clergé romand, l’effondrement». Je ne m’étais rendu compte que la

diminution numérique n’est pas seulement un problème quantitatif, mais

vient un problème qualitatif, qui nous oblige à trouver de nouveaux

chemins.

Le projet est porté par l’assemblée de tous les évêques de Suisse

romande qui ont pris conscience du problème.

APIC: L’Université ne ressent-elle la voie nouvelle comme un détournement

d’un certain nombre d’étudiants de la voie universitaire?

JBF: La fonction de l’Université n’est pas la formation du prêtre. Elle a

une fonction théologique, mais c’est aux évêques de donner la formation

pastorale. Cela correspond à une remise en cause que nous avons vue avec

Marc Donzé de l’Institut de pastorale.

APIC: Quelles sont les perspectives de formation offertes aux laïcs

désirant travailler en Eglise? Ne leur restera-t-il que la voie académique?

JBF: Nous allons tenter de faire le maximum de choses avec l’Institut de

formation aux ministères (IFM). Notre analyse de la situation ne différe

pas: diminution numérique, problème de collaboration prêtres-laïcs.

Deuxième solution pour les laïcs: le diaconat permanent. Cela ouvre une

sorte de troisième voie qui casse un peu cette opposition prêtres-laïcs

assez stérilisante. (apic/bl)

Le Père jésuite Jean-Blaide Fellay a été rédacteur de la revue «Choisir»

durant dix-sept ans. A Fribourg, outre ses responsabilités au CIFT, il fera

partie de l’équipe d’animation de Notre-Dame de la Route.

19 septembre 1996 | 00:00
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Rencontre avec Dom Antonio Fragoso, évêque de Crateus au Nordeste brésilien

APIC – Interview

Brésil: Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres

Une Eglise réconciliée face au défi de la misère ?

Crateus/Fribourg, 3décembre(APIC) Au Brésil, le pays le plus endetté du

tiers monde avec 117 milliards de dollars de dettes extérieures, les riches

sont toujours plus riches, les pauvres deviennent encore plus pauvres. Ce

constat, Mgr Antonio Fragoso, évêque de Crateus, dans l’Etat du Ceara, le

dresse pour l’agence APIC : le président Collor poursuit la même politique

antipopulaire que ses prédécesseurs et les diverses tendances de l’Eglise

brésilienne doivent se réconcilier pour faire face à la misère de masse.

Evêque du Nordeste brésilien, région où 55 % de la population vit dans

la pauvreté absolue, Mgr Fragoso déplore que l’Eglise brésilienne, mise au

défi par cette réalité tragique, n’apparaisse plus aussi soudée qu’il y a

quelques années. N’a-t-on pas vu, à la demande de l’évêché, l’armée intervenir fin octobre pour installer, contre le gré des fidèles, un prêtre dans

la paroisse populaire de Morro da Conceiçao ? Cela se passait à Recife,

l’ancien diocèse de Dom Helder Camara…

Le président Collor n’a pas engendré la situation actuelle

Sur le plan socio-économique, les inégalités au Brésil n’ont jamais été

aussi accentuées qu’actuellement. Le constat de cet «évêque des pauvres»,

qui parle de son peuple et de son Eglise avec une voix douce mais déterminée, est corroboré par le très officiel Institut brésilien de géographie

et statistiques (IBGE) : en 1989, les 5 % les plus riches détenaient 40 %

du revenu national, contre un tiers de ce même revenu en 1981.

Pour Dom Fragoso, Fernando Collor n’a pas engendré la situation actuelle:

ce sont 20 ans de dictature militaire qui en sont l’origine. Mais Collor

n’a pas su administrer cette situation de façon socialement correcte. L’actuel président a un projet de société qui est la continuation du modèle

oligarchique du passé, bien qu’il veuille le présenter de façon modernisée.

Les 100 millions de Brésiliens pauvres ne sont pas la priorité de Collor

Le chef de l’Etat brésilien déclare que l’ennemi, c’est l’inflation

qu’il faut vaincre notamment par le gel de l’épargne et la réduction de la

circulation de l’argent. Il n’a pas voulu voir la nature dépendante et périphérique du capitalisme brésilien, affirme Mgr Fragoso, qui empêche une

vraie promotion économique du pays. Le Brésil doit rembourser à ses créanciers bien plus d’un milliard de dollars par mois, ce qui l’oblige à faire

de nouveaux emprunts pour pouvoir investir, «c’est un cercle vicieux!».

L’Amérique latine, malheureusement, n’arrive pas à s’unir pour échapper à

cette dépendance, «un esclavage économique qui l’empêche de s’en sortir».

Le président Collor met un point d’honneur à payer la dette extérieure,

et ne reconnaît pas comme priorité les deux-tiers des 150 millions de Brésiliens qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. «Cela, c’est contre la

dignité des Brésiliens qui connaissent actuellement la faim!» A son avis,

la dette du Brésil a déjà été largement payée, et même plus d’une fois, car

les taux d’intérêts – qui atteignent aujourd’hui 25 % – ont été multipliés

par cinq depuis 1974, «et cela de façon unilatérale». Il y a plus de 900

banques créancières qui ont prêté au Brésil. Si ce pays est la huit ou neuvième puissance industrielle du monde, affirme l’évêque de Crateus, du

point de vue social, elle ne dépasse guère la Sierra Leone ou Haïti, alors

qu’autrefois, le Brésil occupait le 32e rang dans ce domaine.

La pression démographique – le Brésil comptait 95 millions d’habitants

en 1970 et 150 millions aujourd’hui – n’est pas la cause première de la

pauvreté de masse, affirme Dom Fragoso, mais l’injustice sociale : les terres brésiliennes (plus de 400 millions d’hectares) sont contrôlées par un

petit nombre de «latifundistes», de gros propriétaires terriens, qui ont

également mis la main sur l’eau, nécessaire à l’irrigation. Le décalage entre les régions pauvres (Nordeste, Nord, Centre-Ouest) et le Sud – où se

concentrent les investissements – explique également la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le Brésil. Et ceux qui dirigent le pays n’ont

pas la volonté politique de transformer cette réalité, déplore Fragoso.

Collor n’a-t-il pas nommé ministre de la réforme agraire Antonio Cabrera,

qui est un gros propriétaire terrien ?

Plusieurs évêques s’engagent très fortement en faveur de la réforme

agraire, et la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) a fait

quelques déclarations ces derniers temps, mais elle n’a pas de plan concerté pour la réforme agraire et ce n’est plus une priorité explicite. Mais

c’est lors de l’assemblée générale de l’épiscopat brésilien en mai prochain

que l’on verra comment se dessine le nouveau visage de l’Eglise brésilienne

et ses priorités pastorales pour les 4 prochaines années. Actuellement, la

Commission centrale de la CNBB a envoyé en consultation à tous les évêques

un gros dossier, «Société brésilienne et défis pastoraux», où l’on aborde

le problème des nouvelles structures économiques brésiliennes et mondiales,

les nouveaux acteurs ecclésiaux et sociaux, surtout populaires. Ce document

traite également de l’émergence de la subjectivité, de la vie émotionnelle,

des sentiments, de la sexualité ainsi que de la femme.

Une politique de nominations épiscopales non sans conséquences

La politique actuelle de nominations épiscopales va actuellement presque

toujours dans le même sens, affirme Dom Fragoso: ceux qui sont engagés dans

le sens de l’Eglise de Medellin et de Puebla (l’option préférentielle pour

les pauvres, l’ouverture aux droits de l’homme, etc.) font plutôt désormais

figure d’exception parmi les nouveaux évêques. La plupart d’entre eux sont

des «modérés», estime-t-il, conservateurs, mais pas d’extrême-droite. Cela

va avoir une influence, à moyen terme, sur le visage de l’Eglise du Brésil.

De même, la manière dont les évêques locaux influenceront la formation dans

les séminaires déterminera également le profil de la relève.

C’est là un enjeu crucial. On l’a bien vu en août 89 lors de la fermeture ordonnée par la Congrégation pour l’éducation catholique, «pour formation non adéquate», du séminaire régional du Nordeste, «Serene II» installé

à Recife et de l’Institut de théologie de Recife, «ITER», deux «enfants

chéris» de Dom Helder Camara. Les visites canoniques de ces deux institutions de formation visées par le Vatican, effectuées en octobre de l’année

précédente par l’évêque auxiliaire de Belem, Dom Vicente Joaquim Zico,

avaient pourtant été positives. Pour offrir une alternative à une partie de

ces étudiants en philosophie et en théologie, Mgr José Maria Pires, évêque

de Paraiba, a rouvert à Joao Pessoa son grand séminaire, qui était fermé,

et a choisi des professeurs parmi les meilleurs qui enseignaient auparavant

à l’ITER et à Serene II.

Il faut réconcilier les deux tendances qui s’affrontent dans l’Eglise

Même si l’on a partiellement résolu ce problème avec la solution offerte

par Dom José Maria Pires, «les problèmes demeurent, estime Mgr Fragoso,

parce qu’il s’agit-là de l’affrontement de deux tendances dans l’Eglise».

Pour l’évêque de Crateus, il y a la tendance centralisatrice et autoritaire

bien connue, qui veut une syntonie totale avec Rome au niveau de chaque

diocèse. L’autre tendance, affirme-t-il, «c’est cette Eglise de base,

l’Eglise peuple de Dieu, qui est co-responsable, co-ministérielle : toute

cette communauté, tous ces sujets du Christ, ont la prophétie…» Cette

Eglise-communion, réseau de communautés, poursuit Dom Fragoso, se trouve

avant tout dans les lieux de non-pouvoir du monde, chez les pauvres.

«Il y a là, dit-il, deux tendances différentes d’Eglise, mais c’est la

même Eglise du Christ, je pense donc qu’il faut aller plus loin, chercher

ce qu’il y a de vraiment saint dans l’Eglise traditionnelle et également

dans cette Eglise nouvelle, comment les articuler de façon à avoir demain

une Eglise vraiment évangélique… Il y aura évidemment de fortes tensions,

car de part et d’autre se trouvent des personnes souvent profondément sincères! Il faut des deux côtés dépasser l’intolérance et accepter l’appel du

Christ à la conversion». Aujourd’hui au Brésil, conclut-il, «dans les grandes lignes, on a dans l’Eglise cette tolérance et ce dialogue». (apic/be)

3 décembre 1990 | 00:00
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APIC-interview

Fribourg, 15janvier(APIC) Félicité et Daniel Gehring habitent Lausanne.

Après avoir exercé pendant quelque temps son métier d’architecte, Daniel,

pour mieux répondre à l’appel du Seigneur, a commencé des études qui le

préparent à devenir pasteur. Il a épousé Félicité, qui est catholique, il y

a cinq ans. Aujourd’hui ils ont trois enfants. Le couple appartient à une

fraternité CANA. Félicité et Daniel confient à l’agence APIC leurs impressions sur la session CANA qu’ils ont vécue, leur cheminement, leur expérience de couple au-delà des barrières confessionnelles.

APIC : Quel a été votre premier contact avec CANA ?

F. et D. : «A l’époque nous connaissions déjà les charismatiques. Mais

c’est en été 1988 qu’à l’invitation de quelques amis nous avons participé à

une session CANA : pour la première fois nous avions un contact direct avec

une activité de la communauté. Nous avions besoin de faire le point sur ce

que nous vivions, contrairement à d’autres qui venaient là avec une volonté

délibérée de résoudre un problème bien particulier, une situation difficile. La session nous a permis de réaliser qu’il y avait des questions à

régler dans notre couple. Nous allions là-bas sans grande attente. Nous savions que ça nous ferait du bien, mais nous avons reçu beaucoup plus que ce

que nous espérions».

«Nous avons été très touchés par la communauté du Chemin Neuf, par sa

disponibilité à l’écoute de l’Esprit-Saint, sa souplesse, son ouverture et

son esprit. Nous avons vécu quelque chose de fantastique».

APIC : La fraternité CANA répond-elle à vos attentes ?

D: : «Oui. La fraternité nous offre ce que nous ne trouvons pas ailleurs :

elle permet à notre couple de se retrouver et nous donne les moyens de nous

rencontrer. Chacun avec sa diversité et ses attentes arrive à recevoir

quelque chose. Il règne dans la fraternité un climat de simplicité et de

vie fraternelle qui imprègne les relations familiales et nous aide à partager nos difficultés pour mieux les résoudre».

F. : «Dans la fraternité une place est faite à la famille. Nos enfants ont

besoin du climat de la fraternité pour vivre la messe : ils se sentent

bien. Dans ce lieu la famille a une place en Eglise, ce qui n’est pas le

cas ailleurs».

APIC : CANA, si elle est une communauté catholique, a une vocation oecuménique. Quel impact a-t-elle sur les Eglises réformées ?

D: : «Le Renouveau charismatique a marqué les Eglises réformées, qui ont

plus de peine à l’intégrer que l’Eglise catholique : ce phénomène est propre à la sensibilité protestante. Je crois que le Renouveau a dépassé toutes les barrières confessionnelles, parce qu’il vient de l’Esprit-Saint. Il

a plus touché les Eglises évangéliques que réformées et c’est peut-être

dans les structures de l’Eglises réformée officielle qu’il a eu le plus de

peine à pénétrer. Par Renouveau on entend trop souvent «Renouveau charismatique catholique» alors que ce mouvement a touché les Eglises de la Réforme.

Des pasteurs, des Eglises évangéliques s’affichent charismatiques. Au

début il y avait de nombreux contacts; depuis quelques années l’élan s’est

ralenti, les positions sont plus marquées : il y a un Renouveau catholique,

évangélique et réformé. Les choses se sont un peu figées et c’est dommage :

l’occasion était offerte de dépasser les barrières confessionnelles. Je

suis optimiste, cer des choses se vivent en profondeur : CANA est un lieu

où il est possible de dépasser ces barrières».

APIC : Comment voyez-vous l’avenir ?

D. : «Pour moi ce qui se vit à CANA, ce type de vie communautaire est fondamental pour l’Eglise. La vie de paroisse traditionnelle a beaucoup de

peine à se maintenir telle qu’elle est. Je crois beaucoup plus à l’avenir

de ce genre de communautés parce que les gens ne vivent plus leur vie de

foi, leur vie ecclésiale en un lieu géographique donné, mais s’attachent

plutôt à une communauté, à un groupement». (apic/cor)

15 janvier 1989 | 00:00
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