Bernard Litzler

Echos de nos campagnes

La politique devient-elle devenue un terrain de guerre? Les dernières élections, en Suisse et dans le monde, semblent cautionner cette affirmation. Chez nous, le Valais vient de vivre une campagne extrême, où tous les moyens ont paru bons pour se hisser au conseil d’Etat.

Aux Etats-Unis, les attaques frontales de Donald Trump contre Hillary Clinton ont donné le sentiment d’un niveau de haine quasi viscérale. Comme si la manière de gagner, par tous les moyens, était le nouveau label de la politique. En Grande-Bretagne, le vote sur le Brexit a aussi généré des dérapages blâmables, avant et après la campagne. Et que dire de la France, où l’actuelle course vers l’Elysée ne ressemble à aucune autre? Tant de hargne entre candidats, tant de crocs en jambe, de formules assassines et de stratégies pour faire tomber ses adversaires.

La politique n’a jamais été un champ de bonnes convenances, certes, mais la fin justifie-t-elle les moyens? L’usage des moyens de communication plus sophistiqués, et le fait que tout incident, souvent minime, puisse être exploité, à coups de Facebook et de Twitter, modifie profondément le déroulement des campagnes. La réactivité permanente, élément constitutif des réseaux dits sociaux, maintient une fièvre constante autour de ceux qui veulent être élus.

Les campagnes politiques deviennent des combats où tous les coups sont permis. Les arbitres semblent dépassés, les électeurs décontenancés et les postulants aux suffrages pris dans des stratégies permanentes, décidées par des conseillers en communication. La ‘com’ dresse les tréteaux d’un spectacle permanent, où le public assiste à tous les éclats, quitte à en oublier la nature et l’objectif des scrutins.

Personne n’est dupe de ces dérives plus ou moins subtiles. Mais devons-nous nous accommoder de voir la gestion du bien commun devenir un terrain avec une seule règle: le savonnage de la planche pour ses adversaires? Nous méritons mieux que des formules à l’emporte-pièce, des polémiques aussi vite oubliées que lancées, des combats d’arrière-boutique qui font oublier les axes essentiels: la gestion d’un pays, la vie de ses citoyens, les avancées sociales, l’insertion dans les réseaux d’alliance internationale.

La politique est un combat éminent. Ses hérauts doivent-ils devenir des bateleurs où la formule assassine tient lieu de programme? Nos représentants doivent-ils uniquement savoir conquérir le pouvoir? Nous sommes tous concernés.

Bernard Litzler

 

20 mars 2017 | 11:27
par Bernard Litzler
Temps de lecture: env. 2 min.
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