Sœur Véronique

Evangile de dimanche: L’heure du choix

C’est à n’y rien comprendre! Jésus n’a cessé de parler d’amour fraternel: Tu aimeras ton prochain comme toi-même ou encore: Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres.
Et voilà qu’aujourd’hui, il affirme haut et fort qu’aimer son père ou sa mère, son fils ou sa fille plus que lui n’est pas digne de lui! Pourtant les membres de nos familles sont bien les plus proches parmi nos prochains qu’il nous demande d’aimer. Alors, faut-il le soupçonner de jalousie?

Pour y voir plus clair, il est important de replacer cette péricope dans le contexte de l’époque. C’est le temps de l’opposition, de la persécution, le temps où il faut se positionner et faire des choix. Etre disciple, rester fidèle à Jésus peut provoquer des drames même au niveau de la famille où tous ne partagent pas la même foi et ne s’engagent pas de la même façon. C’était vrai au temps de Jésus, cela reste d’actualité aujourd’hui.

Remarquons également ce petit mot: «plus». Il nous établit dans la comparaison. Or, ici, il ne s’agit pas du même niveau. Aimer nos proches, c’est désirer les faire exister comme personnes à part entière. Aimer Dieu, c’est recevoir de lui notre propre existence.

Le pape François relève que toute affection est bonne et légitime, mais ne peut passer avant le Christ, car la condition du disciple exige une relation prioritaire avec le Maître. Jésus n’encourage pas le rejet ou le mépris des êtres chers, il souligne plutôt la valeur radicale et primordiale de l’amour pour Dieu et de la recherche du bien des âmes, qui est la meilleure façon d’aimer les autres.

«La croix que chacun, chacune doit assumer pour suivre Jésus est tout simplement, évangéliquement, son réel d’homme, de femme, de chrétien(ne), accueilli chaque jour avec sérénité.»

Celui qui ne prend pas SA croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.

Invitation à prendre notre croix, la nôtre. Celle de Jésus est sous nos yeux sur tous les crucifix et, à juste titre, elle nous fait froid dans le dos. Mais nous sommes invités à prendre la nôtre, qui est différente, personnelle et sans doute non sanglante. La croix que chacun, chacune doit assumer pour suivre Jésus est tout simplement, évangéliquement, son réel d’homme, de femme, de chrétien(ne), accueilli chaque jour avec sérénité.

Croix du passé peut-être que seule la confiance peut cicatriser, croix des impuissances d’aujourd’hui et des incertitudes du lendemain auxquelles il faut consentir pour rester digne du Seigneur.

Les vacances sont à notre porte…

L’évangile de ce dimanche parle également beaucoup d’accueillir et de donner à boire même un simple verre d’eau fraîche! Qu’est-ce que je gagne quand j’accueille quelqu’un? Je gagne ce que je suis prêt à recevoir, ce que l’ouverture de mon cœur, et pas seulement de ma maison, peut percevoir.

Donner à boire n’est pas seulement un geste d’accueil, c’est un service, un soulagement offert au corps de qui nous visite. Et ici il s’agit de l’un de ces petits en sa qualité de disciple. Il est petit, car tout disciple est à l’école d’un maître qui marche devant lui. Il le suit en portant sa croix. La récompense n’est pas perdue. Elle nous est promise à l’heure de la vérité.

Sœur Véronique | Vendredi 30 juin 2023


Mt 10, 37-42

En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
    Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

«Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.» | Duccio di Buoninsegna vers 1308. Wikimedia Commons
30 juin 2023 | 17:00
par Sœur Véronique
Temps de lecture: env. 3 min.
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