Bernard Litzler

Le monde du 11 septembre

Bernard Litzler | Que faisiez-vous le 11 septembre 2001? Tout le monde ou presque se souvient de ce sombre mardi après-midi (sur nos montres européennes). Deux monstres métalliques viennent frapper les tours jumelles de New York, puis un avion sur le Pentagone, des milliers de morts, des vies brisées. L’Amérique frappée au cœur. Le monde traumatisé découvrait, effaré, le terrorisme de masse. Une logistique minimale pour des dégâts maximaux. Une idéologie religieuse mortifère et fanatique venait planter ses crocs dans nos mollets.

Quinze ans plus tard, le constat du 11 septembre 2011 s’est confirmé. Ce XXIe siècle est celui du terrorisme. Les attentats qu’on croyait limités aux zones de conflit embrasent la planète: Paris devient proche de Kaboul et Nice de Bagdad. Nous sommes dans l’ère de la terreur planétaire. Nous avons beau faire les bravaches en espérant vivre comme avant, la peur se distille, peu à peu, comme un poison mortifère dans nos relations humaines. Les regards se font plus pesants, nos bagages deviennent suspects, nos déplacements au loin se confinent à l’Europe.

Comment vivre après le 11 septembre 2001? La réaction des Etats-Unis fut d’envahir l’Irak. Les conséquences en furent désastreuses. Après la chute de Saddam Hussein, ce fut au tour de la Syrie d’être entraînée dans la lutte armée, dans l’élan des printemps arabes. Et l’Etat islamique, Daech, a pris le relais de Ben Laden dans la surenchère terroriste. Boko Haram au Nigeria, AQMI au Mali, d’autres encore ont compris le profit à tirer d’enlèvements, d’exécutions, d’une permanence du terrorisme. Nous sommes tous des enfants du 11 septembre 2001, sans exception. Car le langage des bombes est le nôtre, aujourd’hui.

L’Occident, stupéfait, constate que sa jeunesse peut s’illusionner dans une idéologie combattante nourrie sur internet. Et découvre que les vides d’une consommation effrénée ne suffisent pas à remplir le cœur. Aujourd’hui, la crise spirituelle apparaît plus évidente encore. Dans un monde sans Dieu, les gourous de tous poils ont beau jeu de vanter la supériorité de leur prêt-à-penser.

Le 11 septembre 2001 appelait à un sursaut. Sur le plan militaire, il a bouleversé les équilibres de la planète. Entre les Etats, les murs n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui. Cette date fatale marque encore nos esprits. Oui, le monde a changé depuis quinze ans. Mais la terreur n’est pas le dernier mot de ce siècle commençant.

 

Bernard Litzler  | 12 septembre 2016

La ville de New York a vu disparaître ses tours jumelles il y a quinze ans
12 septembre 2016 | 11:24
par Bernard Litzler
Temps de lecture: env. 2 min.
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