Claude Ducarroz

L'Evangile du dimanche: La seule chose qui manque

Marc 10, 17-30.

Le riche monsieur qui se jette aux pieds de Jésus ne manquait pas d’atouts dans son jeu. Il  s’approche de Jésus comme d’un bon Maître, il cherche à avoir la vie éternelle en héritage, il a observé tous les commandements dès sa jeunesse. Rien ne nous indique qu’il ait un peu exagéré. C’est un homme sincère. Et pourtant à ce jeu-là, il semble avoir tout perdu puisqu’il finit par s’en aller tout triste. Que s’est-il passé ?

Sous l’intense regard d’amour de Jésus, l’existence de ce brave homme a soudain changé de catégorie. Il était inscrit au championnat de la bonne conscience à cause de l’observance scrupuleuse de tous les commandements. Le voilà propulsé dans l’aventure d’une existence où il s’agit avant tout de se laisser aimer par Dieu et d’aimer, au moins un peu, comme lui nous aime. En donnant, en se donnant.

La feuille de route s’exprime en cinq mots très brefs, faciles à retenir, pas faciles à mettre en pratique.

Va : fais de ta vie un voyage, une recherche, une quête de l’essentiel. Vis en pèlerin.

Vends : laisse-toi dépouiller peu à peu de tout ce qui n’est pas cet essentiel

Donne aux pauvres: car la seule richesse qui demeure, c’est le cadeau que tu auras offert aux autres.  Le don des choses et surtout le don de soi.

Viens : reviens alors vers le Christ, allégé de ton moi égoïste et enrichi de nouveaux échanges fraternels.

Suis-moi : pour une communion plus intérieure, vers de passionnantes aventures avec Jésus en vue du Royaume de Dieu.

Les apôtres ne se trompent pas. Au coeur de l’aventure chrétienne, il y a ces fameuses richesses. Pour le meilleur ou pour le pire.

Pour le meilleur si ces richesses –matérielles, culturelles, spirituelles- permettent de faire du bien aux autres, gratuitement, généreusement.

Pour le pire si ces richesses nous attachent au lieu de nous libérer, nous collent à la matière au lieu de nous ouvrir au partage.

Notre société actuelle fait miroiter à nos yeux l’illusion que la réussite consiste à avoir beaucoup de biens, le plus possible, davantage que les autres.

Et s’il nous manquait une seule chose, la plus importante ? A savoir la confiance en l’amour de Dieu et la joie de servir humblement le prochain pour son bonheur …et le nôtre.

Certes l’évangile ne contient pas un programme économique « clés en mains ». Mais un certain état d’esprit  -va, vends, donne, viens, suis-  devrait nous octroyer ce qu’il promet : le centuple ici-bas et la vie éternelle.

On peut toujours essayer !

Claude Ducarroz I 9.10.2015

 


 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (10, 17-30)

 Et comme ils sortaient pour se mettre en chemin, un homme accourut, et, s’étant mis à genoux devant lui, lui demanda: Bon Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle?

Jésus lui dit: Pourquoi m’appelles-tu bon? Personne n’est bon, sauf Dieu seul.

Tu connais les commandements: Ne commets point d’adultère; ne tue point; ne dérobe point; ne dis point de faux témoignage; ne commets point de fraude; honore ton père et ta mère.

Il répondit: Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.

Et Jésus, jetant les yeux sur lui, l’aima et lui dit: Il te manque une chose: Va, vends tout ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; après cela viens, suis-moi, en te chargeant de la croix.

Mais affligé de cette parole, il s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Alors Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Qu’il est difficile que ceux qui ont des richesses entrent dans le royaume de Dieu!

Et ses disciples furent étonnés de ce discours. Mais Jésus, reprenant la parole, leur dit: Mes enfants, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d’entrer dans le royaume de Dieu!

Il est plus aisé qu’un chameau passe par le trou d’une aiguille, qu’il ne l’est qu’un riche entre dans le royaume de Dieu.

Et ils furent encore plus étonnés, et ils se disaient l’un à l’autre: Et qui peut donc être sauvé?

Mais Jésus, les regardant, leur dit: Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu; car toutes choses sont possibles à Dieu.

Alors Pierre se mit à lui dire: Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi.

Et Jésus répondit: Je vous le dis en vérité: Il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, à cause de moi et de l’Évangile,

Qui n’en reçoive dès à présent en ce siècle, cent fois autant, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions; et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.

un homme accourut, et, s'étant mis à genoux devant lui, lui demanda: Bon Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle? (Peinture: bernadette.lopez@evangile-et-peinture.org)
9 octobre 2015 | 15:09
par Claude Ducarroz
Temps de lecture: env. 3 min.
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