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Homélie

Homélie du 4 février 2018 (Mc 1, 29-39)

Chanoine Roland Jaquenoud – Abbaye de Saint-Maurice

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’évangile. » Ces paroles fortes, ce cri de l’apôtre saint Paul dans l’épitre aux Corinthiens que nous venons d’entendre conviennent tout particulièrement à un dimanche que l’Eglise consacre à l’apostolat des laïcs. Apostolat, du mot apôtre qui veut dire envoyé. Voici que toute l’Eglise est envoyée. Et aujourd’hui, elle veut penser tout particulièrement aux laïcs. Mes frères, mes sœurs, tout le monde d’une certaine façon est un apôtre de Jésus, un envoyé.

Jésus-Christ, source d’espérance

« Malheur à moi, si je n’annonçais pas l’évangile. » Etre envoyé, cela fait partie de la mission de notre baptême. Etre envoyé annoncer l’évangile, non pas annoncer une doctrine, une idéologie mais annoncer une bonne nouvelle, quelque chose de beau, de bien, de bon. Annoncer Jésus-Christ, mort et ressuscité comme source non seulement de notre espérance mais comme source de l’espérance de tout homme et de toute femme en ce monde.

Devoir des laïcs d’annoncer l’Evangile

Annoncer l’évangile, mes frères, mes sœur, c’est un devoir, un devoir pour vous comme pour moi, un devoir pour chacun d’entre nous. L’apostolat des laïcs nous rappelle combien ce devoir est important notamment pour les laïcs qui ont à l’annoncer là où ils se trouvent, dans leur famille, dans leur travail, partout où ils sont. Ils ont à être de véritables témoins d’une bonne nouvelle.

Le partage d’une espérance

Mais pour cela il faudrait bien d’abord que nous soyons bien conscients que nous portons un message extraordinaire, une véritable bonne nouvelle. Si nous-mêmes, nous ne sommes pas convaincus qu’il vaut la peine que chaque homme rencontre Jésus-Christ, alors bien entendu, notre apostolat risque d’être une forme de propagande, de prosélytisme et le monde en a bien assez pour que nous ne nous livrions pas à cet exercice. Notre apostolat, mes frères, mes sœurs, ce sera d’abord un partage, le partage  d’une espérance que nous sommes appelés à vivre, d’une joie dont nous sommes appelés à être inondée. La joie de se savoir tellement aimé par Celui qui est créateur et sauveur de tous. Alors vous me direz, mes frères, mes sœurs, tout cela on le sait mais n’est pas tellement facile. Si on regarde les résultats, c’est assez mitigé, vous êtes d’accord.

L’exemple de Paul

Écoutons saint Paul : «  avec les faibles j’ai été faible pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. » Saint Paul n’avait pas d’illusions particulières sur la force de ce qu’il pouvait dire. Néanmoins cette nécessité qu’il avait en lui d’annoncer l’Evangile elle était là, elle était forte, elle était très forte et il a voulu se faire tout à tous, être attentif à chacun, ne pas partir du principe qu’avec celui-là, cela ne sert à rien. Il a été tout à tous et grâce à cela, il en a sauvé quelques-uns, pour reprendre son langage. Mes frères, mes sœurs, une personne qui tout à coup découvre la beauté, la joie de cet amour infini qui nous aime, de ce cœur de Jésus offert et ouvert à chacun d’entre nous, rien que pour cette personne, cela vaut la peine d’essayer, d’apprendre à se faire tout à tous.

Sortir de son confort

Mais pour cela mes frères, mes sœurs, il faut accepter de sortir, de sortir d’une forme de confort, ce confort, nous le savons bien peut être aussi spirituel. Dans l’évangile tout à l’heure, nous voyons Jésus qui reçoit l’hospitalité dans la maison de saint Pierre, qui guérit sa belle-mère. On sait qu’il est là. Tous les gens de la ville de Capharnaüm arrivent. Il guérit et chasse les démons. On espère que cette joie, ces événements vont durer longtemps. Ils durent tout un jour. Et puis la nuit arrive la nuit et tôt le matin, avant le lever du jour Jésus s’en va. Il part prier, il part dans le seul à seul avec son Père. Et puis on finit par le trouver. « Tout le monde te cherche, reviens ! » Réponse de Jésus : « Allons ailleurs, dans les villages voisins afin que là aussi j’aille proclamer l’évangile car c’est pour cela que je suis sorti. »

Partager ce trésor de l’Evangile

Jésus, mes frères, mes sœurs, est sorti. Il est venu à nous, il est devenu homme comme nous, non pas pour que nous le gardions pour nous. Il est sorti pour aller évangéliser les villages voisins, les villes voisines, les âmes voisines, ceux qui finalement ne sont pas si loin de nous, mais qui pour différentes raisons sont encore loin de Lui. Alors tant qu’il y aura une âme à évangéliser, nous devons nous rappeler que Jésus est sorti pour elle et nous ne devons pas rester tranquilles. Cela doit nous déranger, cela doit nous faire lever.

Malheur à moi si je n’annonçais pas l’évangile, malheur à moi si je ne partageais pas ce trésor inexprimable, ce trésor d’une beauté immense, cette joie qui veut atteindre tous les cœurs et qui à cause de ma paresse est souvent encore loin des cœurs qui pourraient le recevoir. Amen.


5e dimanche du temps ordinaire – Année B

Lectures bibliques : Job 7, 1-4.6-7; Psaume 146 (147 A); 1 Corinthiens 9, 16-19.22-23; Marc 1, 29-39


 

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4 février 2018 | 18:52
Temps de lecture: env. 4 min.
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