Les scouts: toujours prêts depuis 100 ans!
Homélie du 22 mai 2016 (Jn 16, 12-15)
Abbé François Dupraz – Basilique Notre-Dame, Lausanne
S’il est un mystère central pour notre foi chrétienne, c’est bien celui de la Sainte Trinité. Sainte Trinité que nous fêtons donc ce Dimanche… et si nous la fêtons, la Sainte Trinité, c’est parce que Dieu Lui-même – en Son Fils Jésus-Christ venu dans la chair – a pris l’initiative un jour de lever un coin du voile sur son propre mystère. Le mystère de Dieu…
Par eux-mêmes les hommes – considérant les splendeurs de la création – ont toujours pressenti qu’un Dieu devait exister, mais là-haut, quelque part… bien loin de nous. Franchir le pas de la Trinité leur est demeuré impossible. Il a fallu une révélation ; une révélation de Dieu Lui-même – opérée en Son Fils Jésus-Christ – pour qu’ils accèdent à un tel mystère.
Et personnellement, dans la grâce – le privilège, dirais-je, considérant tous les hommes qui ne l’ont pas encore reçu – le privilège d’une telle révélation, je prends soin de commencer chacune de mes journées précisément au nom du Père ; faisant dès mon lever un profond signe de croix sur mon être car – fils que je suis par la grâce du baptême, c’est avec LE Père, MON Père – main dans la main, 24 heures à la fois pas une de plus – que j’aspire à vivre la journée qui s’annonce.
D’où ma prière quotidienne qui est aussi la vôtre: « Père… Mon Père qui est aux Cieux (c’est à dire partout), que Ton nom soit sanctifié (qu’il le soit du moins en mon attitude ce jour), que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur terre comme au Ciel (et donc donne-moi, Père, la grâce de me « couler » dans Ta volonté de l’instant présent sachant qu’en Toi tout est toujours bien de ce qui m’arrive, car de tout Tu peux faire surgir un Bien plus grand pour moi et donc je peux vivre ma vie jusque dans les circonstances adverses sur le mode de la gratitude, de l’action de grâce, de la louange, et non de la résignation ; encore moins de la rebuffade ».
« Une prière à vivre »
Vous connaissez tous la prière des fils et des filles du Père éternel mais c’est une prière qui – plus encore qu’à se dire – appelle à se vivre, à se vivre !
Au nom du Père donc, oui, au nom du Père et du Fils. Quand je me signe au nom du Fils, qu’est-ce que je fais ? Je mets tout simplement – pour les 24 heures qui s’annoncent, pas une de plus – je mets ma foi dans la personne du Fils unique de Dieu qui m’a aimé et parce qu’Il m’a aimé, Il s’est livré pour moi, et pour vous, et pour tous.
« Qui m’a vu a vu le Père » dit Jésus »
Au nom du Fils, donc. Oui, au nom du Fils ! LE Fils, l’Unique, Jésus, le Christ, l’Emmanuel ; Dieu avec nous ; Dieu en nous. « Qui m’a vu a vu le Père » dira Jésus. Jésus est donc « Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le père et par Lui, tout a été fait. »
Vous connaissez tous le symbole de Nicée-Constantinople ; c’est la foi de nos pères, la Foi de l’Eglise indivise, la foi de toujours en la personne de Jésus de Nazareth.
Ayons à cœur de temps à autre de méditer sur la Foi de l’Eglise indivise. En cette profession de Foi nous sommes tous en unité nous autres chrétiens quelles que soient nos confessions. Il est si doux d’en prendre conscience. Si doux… On se sent d’un coup si proches les uns des autres, surtout en ces temps de persécution. Tous autant que nous sommes frères et sœurs aimés d’un même Amour, rachetés à grand prix, sauvés, grande famille des enfants du Père dispersés de par le monde entier sans appartenir pour autant au monde. C’est au Christ que nous appartenons. Au Christ et c’est pas pour rire qu’Il nous a rachetés, et à grand prix.
Au nom du Fils donc ; oui, au nom du Fils ! Et du Saint-Esprit.
« L’Amour est si fort entre le Père et le Fils qu’il est une personne »
Quand je me signe au nom du Saint-Esprit d’une épaule à l’autre, qu’est-ce que j’affirme – implicitement du moins ? J’affirme que l’Amour est si fort entre le Père et le Fils que cet Amour est une personne ; une personne !
L’Esprit précisément ; l’Esprit-Saint, le souffle, la vie, l’amour qui procède du Père et du Fils. L’Esprit qui fait de moi un enfant de Dieu mon Père ; qui me met en communion avec Lui ; qui me rend frère ou sœur du Christ.
Nous autres chrétiens, croyons en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui nous a parlé par les prophètes, qui nous a été envoyé par le Christ après sa résurrection et son Ascension auprès du Père, qui illumine, vivifie, protège et conduit l’Eglise ; qui en purifie les membres pour autant qu’ils ne se dérobent pas à la grâce. Cela c’est notre « terrible » et bienheureuse liberté.
L’action de l’Esprit qui pénètre au plus intime de l’âme, rend l’homme capable de répondre à l’appel de Jésus : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». (Mt 5,48) Mais laissons peut-être un peu la perfection de côté. Acceptons-nous nous-mêmes une bonne fois tels que nous sommes ; enveloppés de l’Amour du Père et du Fils et du Saint-Esprit et nous aurons fait un grand pas en avant. Et acceptons aussi – tant qu’on y est – les autres tels qu’ils sont – avec leurs défauts c’est sûr – mais enveloppés eux aussi de l’Amour du Père et du Fils et du Saint-Esprit et nous aurons fait un deuxième pas.
Voilà quelques mots pour bien débuter chacune de nos journées au nom du Père donc et du Fils et du Saint Esprit.
A tous, bon chemin d’Evangile ! Amen.
Fête de la Sainte Trinité
Lectures bibliques : Proverbes 8, 22-31; Psaume 8; Romains 5, 1-5; Jean 16, 12-15
Le Revenu de base, les chrétiens et le travail
Protectionnisme et populisme
Dominicaines d’Estavayer-le-Lac: le virage des 700 ans
Diaconat féminin: Le pape François entrouvre une porte
Homélie du 15 mai 2016 (Jn 14, 15-16.23b-26)
Abbé Pascal Lukandi – Chapelle de l’hôpital de Malévoz, Monthey
Chers amis, frères et sœurs,
En cette fête de Pentecôte, descente de l’Esprit Saint, force d’en haut promise par le Christ à ses disciples, nous avons l’occasion de célébrer en même temps le souvenir d’un témoignage de Sainte Dympna, consécutif à l’annonce de ce Jésus donné pour le salut de l’humanité entière.
C’est cette force d’en haut qui, à travers tout le temps pascal que nous venons de vivre, nous fait « un dans le Christ Jésus ». Être un avec le Christ, c’est vivre de lui, le rendre présent, en même temps que le Père, dans le cœur de tout celui qui aime Jésus.
Dans l’évangile, tout se présente d’abord avec cette condition : « si vous m’aimez » ; « si quelqu’un m’aime ». Ainsi, ce qui advient au croyant dépend de sa libre acceptation du don de Dieu : garder les commandements et ses paroles. Mais dans l’évangile de ce dimanche de Pentecôte, ce qui importe, c’est la prise de conscience par le croyant qu’il n’est plus seul, que l’Esprit Saint lui est envoyé.
L’Esprit que le croyant reçoit, c’est celui de Jésus. Le temps que nous vivons est celui de l’Esprit. En effet, l’Esprit envoyé par le Père au nom de Jésus va tenir son propre rôle parmi ceux qui l’aiment.
Mais cet Esprit envoyé par le Père fait comprendre le message laissé par Jésus à ses disciples, pendant son ministère terrestre. Cependant l’activité de l’esprit ne se réduit pas à un aide-mémoire pour les disciples, car son enseignement est en même temps une actualisation. L’Esprit n’est pas là pour se substituer au Christ, mais il est la présence active du Christ glorifié. Il garde la parole et l’œuvre de Jésus pour l’Église, les actualise et les interprète. En chacun et pour chacun.
« Une inculturation à réinventer sans cesse »
L’Esprit Saint nous est donné pour former la communauté de celles et ceux qui aiment le Christ, et qui agissent en son nom. Ils pourront ainsi parler un même langage, celui de l’amour : ils trouveront les mots que le monde pourra comprendre, sans décodeur. Il s’agit une inculturation à réinventer sans cesse pour rejoindre les périphéries proches et lointaines, comme nous le demande le pape François. C’est-à-dire aller vers ceux qui sont loin de nous, qui ne partagent pas les mêmes idées, la même foi, la même religion avec nous.
Saint Paul nous rappelle que l’Esprit habite en nous. Sommes-nous conscients de cette nouvelle situation de privilégiés, des Fils de Dieu, qui est la nôtre, afin de nous laisser conduire par l’Esprit ? Dans quel état d’esprit sommes-nous réellement par rapport à Dieu : comme des esclaves rebelles ou comme des fils confiants et reconnaissants.
Mesurons un peu ce que cela représente de pouvoir considérer Dieu et lui parler comme « notre Père ». Nous sommes les seuls, -en tant que chrétiens-, à avoir l’audace de le faire. Il fait de nous ses enfants, ses héritiers. Il nous donne son Esprit, il nous appelle à partager sa gloire, sa vie céleste sans limite de temps.
« Le langage universel du cœur et des actes »
La seule condition, c’est le témoignage à rendre. Témoigner de l’espérance en la résurrection n’est pas optionnelle, mais déterminant pour être chrétien, pour suivre le Christ. En effet, l’Esprit que nous avons reçu n’est pas un esprit de peur ni d’esclave, mais des fils. Alors, fils comme et avec le Christ, accueillons l’audace de parler aux gens qui nous entourent, leur dire avec le langage universel du cœur et des actes, que Jésus est notre unique trésor. Par des mots simples et courageux, nous repousserons la compromission, l’iniquité, la haine, le mépris, l’indifférence, la violence, l’infidélité. Au profit de la vérité, de la charité et de l’espérance qui nous habitent.
Voilà notre témoignage. Le Christ l’a vécu au désert, en repoussant les avances du démon. Voilà l’héritage que nous a légué Sainte Dympna. Elle qui venait de recevoir l’enseignement et le baptême au nom de Jésus par le Père Gerebernus. Horrifiée par l’idée farfelue de son père de l’épouser, elle s’est bien souvenue des paroles de Jésus. Elle les a gardées, pas comme on conserve un trésor derrière les remparts d’une forteresse, mais comme on garde sa pureté ou comme on garde le sommeil d’un enfant. Elle a ainsi repoussé l’inceste au profit de l’hospitalité, d’après Bernard Forthomme.
Nous sommes donc appelés à nous souvenir, par l’action de l’esprit qui les rend vivantes, des paroles du Christ, en nous les rappelant jusqu’à ce que nous voulions ce que Jésus veut. Alors, ouvrons nos cœurs au souffle de l’Esprit, qui renouvelle la face de la terre, qui nous transforme et nous dispose à vivre par toute notre vie les paroles du Christ. Que nos gestes et nos actes l’annoncent.
Prions ainsi pour les malades de notre hôpital et de partout, afin que par l’intercession de Sainte Dympna, ils trouvent sur leur chemin un cœur et un esprit qui les écoute.
Prions Dieu notre Père afin qu’il bénisse le personnel soignant, médecins, infirmier(ère)s. Qu’il leur donne toujours la force nécessaire afin que le poids des souffrances des patients ne les accable pas, que la détresse qu’ils soulagent n’entame pas leur joie, que la blessure qu’ils pansent ne leur fasse pas mal, afin qu’ils puissent toujours regarder chaque patient comme un frère à aimer et à servir. Et que la fête de sainte Dympna nous inspire pour pouvoir nous donner sans compter pour nos frères et sœurs. Au nom du Christ au service de qui nous nous sommes mis. Aujourd’hui et pour les jours à venir. Amen !
Dimanche de Pentecôte, Fête patronale de Malévoz
Lectures bibliques : Actes 2, 1-11; Psaume 103; Romains 8, 8-17 ; Jean 14, 15-16.23b-26
Prendre soin de la fin
