Homélie du 21 janvier 2024 (Mc 1, 14-20)

Natalie Henchoz, aumônière réforméePrison pour hommes de la Croisée, Orbe, VD – Célébration œcuménique

Message : «ça pourrait être autrement»

L’Evangile de Marc est le premier qui a été écrit, environ 30 à 40 ans après la résurrection du Christ. Son récit a un style direct, souvent déroutant, jouant sur les paradoxes et les retournements de situation. Il est tout entier une invitation à se laisser surprendre, à quitter ce que l’on tient pour acquis, et à se tourner vers une autre réalité : celle de Dieu qui nous rejoint.

Dans le texte que nous venons d’entendre, nous assistons au premier électro-choc de cet Evangile. Jean le Baptiste, celui qui annonçait la venue du Seigneur et invitait la population à changer de vie, est mis en prison, comme un échec programmé dans la lutte du bien contre le mal.

Jésus entre alors en action, annonçant un retournement de situation : «le moment décidé par Dieu est arrivé et le Royaume de Dieu est tout près de vous.» dit-il. En d’autre termes, le temps du monde est terminé et le temps de Dieu est là. Cette nouvelle est de la dynamite car elle annonce un changement radical devenu urgent, un ressourcement plus que nécessaire, l’irruption d’un royaume d’amour divin dans notre quotidien.

Un chemin qui se fait en commun

C’est le début du cheminement pour Jésus, une mise en route pour laquelle il ne peut pas être seul : c’est un chemin qui se fait en commun. (Notre Dieu est un Dieu de relation). Il va alors appeler ses premiers compagnons, ceux qui deviendront ses disciples en recevant son enseignement.

La réaction de Simon, André, Jacques et Jean est immédiate : ils abandonnent leur travail (leur gagne-pain et celui de leur famille), ils laissent tout derrière eux et ils suivent Jésus. Ça paraît évidemment un peu trop beau pour être vrai… Mais par sa manière de mettre son récit en scène, Marc insiste sur l’urgence de répondre à cet appel divin.

Encore une fois, c’est le bon moment ; le moment précis où il s’agit de se lever et de se mettre en route. La Bonne Nouvelle est si intense, si bouleversante qu’ils n’ont pas résisté.

Evidemment, les futures disciples ne savent pas ce qui les attend. D’ailleurs tout au long du récit de Marc, nous les verrons se poser mille questions, ne pas comprendre ce qui leur arrive et être souvent complètement à côté de la plaque. Ce qu’ils espéraient sans doute, soit la réhabilitation du trône de David par le Messie promis par Dieu, n’a jamais eu lieu. Ils ont été de surprises en surprises, pas toujours agréables d’ailleurs. Mais quoi qu’il en soit, ce que l’on retient à la fin de l’Evangile, c’est que cette fameuse Bonne Nouvelle a pris le dessus de tout le reste. La manière dont ils ont vécu ce temps particulier avec Jésus et tout ce qu’ils ont compris par ses paroles et ses actes, a profondément changé leur vie. Si ce n’était pas le cas, ils n’auraient pas continué de la répandre après que Jésus soit monté rejoindre son Père et nous ne serions pas là.

Je crois sincèrement et profondément que le temps de Dieu est omniprésent. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il est bien plus une manière de vivre l’instant qui permet de faire advenir le Royaume de Dieu aujourd’hui encore, qu’une durée pendant lequel il aurait été ou serait encore présent (par exemple pendant le temps du ministère de Jésus ou durant quelques siècles). Un temps en épaisseur bien plus que dans un déroulement chronologique. Dit autrement, cet appel lancé aux premiers disciples est celui que Dieu nous lance aujourd’hui encore avec toujours cette même intensité.

Appelé à la rencontre avec Dieu

Nous sommes toujours appelé à la rencontre avec Dieu, à devenir disciple dans notre quotidien. Mais de même que Simon, André, Jacques et Jean ont eu le choix, c’est à nous de choisir si oui ou non, nous voulons nous lancer dans cette aventure. Nous ne sommes pas les marionnettes d’un Dieu qui s’impose : il est de notre responsabilité de lui dire oui ou non, de choisir le Royaume de Dieu ou le monde des humains. Mais quoi qu’il en soit, nous sommes invités à prendre une décision. Ne pas choisir est une forme de choix.

Quelle que soit notre situation, ici en prison ou l’enfermement se vit au quotidien, ou dehors dans d’autres formes d’enfermement peut-être : la maladie ou le handicap, les soucis d’argent ou de relation, le stress, la colère ou la peur, la Bonne Nouvelle fait toujours irruption dans nos vies et nous fait signe avec insistance.

Si nous nous laissons interpeler, si nous choisissons de nous lever et de nous mettre en route, nous ne saurons pas où le chemin nous mènera. Probablement pas là où nous l’espérons : il y a peu de chance pour que les portes de cette prison s’ouvrent soudainement dans un grand éclair blanc, ou qu’une pluie de billets de banque tombe du ciel. Il y aura des surprises, des bonnes et des mauvaises. Il y aura des portes qui nous claqueront à la figure, des incompréhensions et des difficultés, il y aura même peut-être des miracles si vous avez le coeur assez ouvert pour les voir.

Car le Royaume de Dieu ne dépend pas de notre compréhension humaine: nous entrons dans une autre dimension où ce ne sont plus les circonstances qui sont importantes, mais la manière dont nous investissons l’instant, la qualité de présence que nous avons les uns, les unes, pour les autres : un comportement sans jugement, un accueil inconditionnel de chaque être vivant, un regard qui s’émerveille devant le miracle de la vie, un coeur ouvert à la richesse de nos différences. C’est ce que le Christ nous montre tout au long de l’Evangile. «Changez votre vie et croyez !» avons-nous entendu dans le texte de ce matin.

Si nous nous laissons interpeler, si nous acceptons de croire que «ça pourrait être autrement», nous nous lèverons et irons ensembles, à la suite du Christ. Car répondre à l’appel de Dieu, c’est dire oui à l’Espérance envers et contre tout.

Alors oui, il y a urgence ! Evidemment qu’il y a urgence de vivre plus intensément et plus heureux !

C’est le bon moment pour se mettre en route. Le moment précis où le Royaume est là, à notre portée. Amen

Homélie du 14 janvier 2023 (Jn 1, 35-42)

Chanoine Jean-Robert Allaz – Eglise St-François-Xavier, St-Barthélemy

« Si le Père vous appelle, tressaillez de joie … à aimer, … à la tâche des apôtres… » Le chant de la chorale a donné le ton, au propre comme au figuré.
Si le monde vous appelle, à la moisson du Royaume, à tenir dans la prière …
Si l’Eglise vous appelle, à répandre l’Evangile, à semer un blé nouveau…
Bienheureux êtes-vous, vous avez de la chance.

De fait, nous sommes encore au début de l’année et des vœux. Si la santé fait partie des priorités, n’oublions pas que la santé corporelle ne doit pas faire de l’ombre à la spirituelle. Dieu nous a créé à son image, dont notre âme se doit le reflet. Et la Messe dominicale vient lustrer ce reflet. Et peaufiner le quotidien de nos vies.

Comment saisir ce programme de joie ?

A l’image d’un concours, il y a la faveur d’être appelé, choisi, d’être l’heureux élu. Mais avec le Seigneur, les codes humains sont différents, surpassés, puisque tout un chacun a la faveur d’être invité et supposé gagner la première place. Mais quelle est la récompense, le premier prix ? La mathématique et même l’informatique ne trouvent pas leur compte, car tous gagnent une place dans le Royaume des Cieux. « Il y une foule immense que nul ne peut dénombrer » lit-on à la Fête de la Toussaint. Alors, jouons, nous avons tous les mêmes jokers, les valeurs de l’Evangile : un peu de foi – à l’image de la petite graine de sénevé qui donne le plus grand arbre – et beaucoup d’amour. Et ce ne sont pas des branches à option, comme dans les programmes scolaires ici-bas.

Quelques points de repère dans l’histoire du salut

Comment et quand Dieu appelle-t-il ?
Dans l’Ancien Testament, nous rencontrons le jeune Samuel, pieux, vivant dans l’ombre du Temple de Jérusalem. Trois fois, il entend le même appel mais ne comprend pas et ne répond pas au premiers appels, Il faut la sagesse, la foi et l’expérience du vieux prêtre Eli pour l’inviter à répondre au Seigneur. Ne riez pas, la sagesse de l’âge n’est pas une découverte récente, parfois bien vite balayée.
Dans le Nouveau Testament, Jean-Baptiste a la chance, le privilège d’annoncer la venue du Messie, de préparer la foule en attente et d’accueillir et présenter Jésus. Par contre, il en perdra sa tête, martyr.

Pierre, Jacques et Jean étaient des croyants, en attente du Salut et en recherche du Messie. « Venez et vous verrez… » les invite Jésus. Les pêcheurs du Lac de Tibériade deviendront les premiers apôtres et Simon – devenu Pierre -, le roc auquel Jésus confiera son Eglise et les clés du Royaume des Cieux. Voilà l’enjeu de la course au trésor, il dépasse tout pronostic.

Et par la suite dans la vie de l’Eglise

Permettez-moi deux exemples dans notre pays. Jamais nous ne rivaliserons avec le nombre des canonisés de France, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de Pologne et d’autres pays.

Je citerai d’abord saint Nicolas de Flüe, le saint patron de notre pays, vivant en ermite au Ranft dans le cœur des montagnes et de notre pays. Un père de famille, appelé par le Seigneur, avec l’accord de son épouse Dorothée et de ses enfants, dans le village de Flüeli au 15e siècle (1417-1487). Il est invoqué pour la paix et fut beaucoup prié dans notre pays lors de la dernière guerre mondiale.

Beaucoup plus récemment et tout près de chez nous, près de Siviriez au hameau de La Pierraz, Marguerite Bays, une humble couturière. Elle faisait le catéchisme aux enfants et les réunissait auprès de sa crèche, elle secourait les pauvres et assistait les malades et les mourants. Une vie de foi, de simplicité et d’apostolat, dans son modeste milieu de vie (1815-1879).

Aujourd’hui, quelle joie ?

Nous sommes dans un monde de guerre et de violence dans beaucoup de parties du monde. Que dirait Jésus au sujet de la Palestine et d’Israël, terre de son Incarnation ? l’Ukraine ne peut nous laisser indifférents, pas plus que les tout jeunes soldats russes enrôlés de force au combat et pour beaucoup voués à la mort. Et dans d’autres parties du monde où les femmes et les enfants sont les premières victimes de situations de violence.

La joie restera possible, s’il y a dans les cœurs une immense Espérance. Des miracles sont encore possibles. Je lisais tout récemment qu’une dizaine d’enfants ont fait leur Première Communion dans une église catholique d’un endroit à Gaza. Dieu n’est pas absent. Et nous sommes venus chercher ici le Pain de vie, pour ne pas dire de survie.
Courage, Dieu nous appelle à vivre. AMEN

2e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : 1 Samuel 3, 3-19; Psaume 39; 1 Corinthiens 6, 13-20; Jean 1, 35-42

Homélie du 7 janvier 2024 (Mt 2, 1-12)

Abbé Bernard Schubiger – Café du col de Torrent, Villa sur Evolène, VS

Les cadeaux des mages révèlent qui est cet enfant

Chers auditeurs, vous tous chers sœurs et frères,
Après les bergers ce sont les mages qui arrivent d’Orient pour venir se prosterner devant le roi des juifs. Ils ont vu une étoile qui les a guidés jusqu’à Jérusalem où ils se sont renseignés pour savoir où devait naître ce roi : à Bethléem selon les grands prêtres et les scribes, en citant le prophète Michée.


L’étoile précède les mages et les conduit à la maison où se trouve Marie et l’enfant Jésus.
Les mages se prosternent et ouvrent leurs coffrets. Ils offrent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Le sens de ces cadeaux


Frères et sœurs quel est le sens de ces trois cadeaux ? Quelle signification donner à ces offrandes ?
Les mages sont les scientifiques et les chercheurs de l’époque, ils scrutent le ciel mais aussi la terre pour découvrir ce qui est caché au premier abord. Après les bergers les veilleurs et les pasteurs, voilà que la venue de Jésus s’ouvre à tous les hommes par les mages et à tout l’univers de l’Orient à l’Occident, du sud au nord et de l’est à l’ouest. C’est déjà l’annonce de l’universalité du mystère du Fils de Dieu devenu homme. Jésus est venu pour toute l’humanité et pour tout l’univers.

Les présents des mages révèlent plus profondément qui est ce petit enfant, en soi tout semblable à tous les enfants.
Ils offrent de l’or à un roi ; Jésus est le roi des juifs, le roi de l’univers.
Ils offrent de l’encens à un prêtre ; Jésus est le grand prêtre parfait, qui n’a pas besoin d’offrir d’abord un sacrifice pour se purifier, il est celui qui fait le lien entre le ciel et la terre entre Dieu et les hommes puisqu’il est le Fils de Dieu. Son encens sera l’offrande de sa vie sur la croix pour le salut de toute l’humanité.

Et enfin les mages offrent de la myrrhe, cet onguent parfumé que l’on utilise lors de la sépulture pour maintenir le corps encore plus longtemps dans le tombeau. Jésus n’aura pas besoin de myrrhe puisqu’il ne reposera que trois jours au tombeau avant que Dieu son Père ne le ressuscite.
Ainsi les trois cadeaux des mages révèlent tout le mystère de Jésus-Christ :
– Il est le roi des juifs et de l’univers.
– Il est le grand prêtre parfait qui s’offre lui-même en sacrifice pour le salut des hommes et du monde.
– Il est le Fils de Dieu, que son père ressuscitera le troisième jour.

Les trois continents, les trois âges de la vie

Par la suite la Tradition va encore ajouter d’autres éléments dans cette symbolique signifiée par les mages et leurs cadeaux.
Elle va retenir trois mages, ce qui n’est pas précisé dans l’évangile de Matthieu, et va attribuer à ces trois mages plusieurs significations, que nos crèches ont aussi retenues.

Les trois mages représentent les trois continents connus à l’époque de Jésus : l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Ainsi un mage sera représenté avec un visage noir et un autre avec un visage asiatique. Toute l’humanité vient se prosterner devant l’enfant Jésus à travers les mages.
Les mages évoquent aussi les trois âges de la vie : la jeunesse, l’âge mur et la vieillesse. Tous les âges adorent d’un seul geste le Christ et chantent d’une seule voix leur joie de la naissance de ce sauveur et Seigneur.

Reconnaître dans cet enfant notre sauveur et notre Dieu


Frères et sœurs, nous sommes aussi invités à reconnaître dans ce petit enfant de la crèche Jésus-Christ, notre sauveur et notre Dieu.
A nous de choisir ce que nous allons lui offrir pour signifier notre foi et notre joie de vivre avec lui.

Peut-être pourrions-nous lui offrir :
– Un peu de temps à travers notre prière silencieuse pour être simplement avec lui.
– Notre cœur pour lui donner la première place dans notre vie.
– Nos pieds pour aller à la rencontre des autres et les reconnaître comme nos sœurs et frères.
– Nos mains pour les ouvrir tout grand pour accueillir chacune et chacun en particulier l’étranger et ceux qui sont différents de nous.
– Nos yeux pour nous émerveiller de tout ce que le Seigneur accompli et nous laisser remplir de sa joie.
– Nos oreilles pour écouter la Parole de Dieu et en vivre au quotidien.

Sœurs et frères prenons un instant de silence pour que le petit enfant Jésus nous suggère lui-même ce qu’il souhaite que nous lui offrions.
Amen.

Fête de l’Epiphanie du Seigneur
Lectures bibliques :
Isaïe 60, 1-6; Psaume 71; Ephésiens 3, 2-6; Matthieu 2, 1-12

Homélie du 31 décembre 2023 (Lc 2, 22-40)

Abbé René Marie Rudahunga Mupenzi – Paroisse Saint-Joseph, Lausanne

Ce jour est un jour très riche en célébrations :
En premier lieu, c’est un Dimanche : le premier jour de la semaine qui est un jour privilégié où nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. En deuxième lieu, c’est le 7ème jour dans l’Octave de Noël, l’Octave de Noël étant les huit jours qui suivent cette solennité de la nativité de Notre Seigneur Jésus Christ et que la liturgie de l’Eglise catholique recommande de célébrer comme s’il s’agissait du jour même de Noël. En troisième lieu, c’est le premier dimanche après Noël, et depuis plus de 50 ans, en ce dimanche l’Eglise catholique célèbre la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph en tant que modèle pour nos familles humaines. En quatrième lieu, c’est aussi le dernier jour de l’année civile 2023 et c’est une occasion de rendre grâce à Dieu pour ce que fut cette année qui s’achève et confier à sa providence la nouvelle année qui s’annonce ainsi que d’autres qui suiv
ront.

Même si les textes liturgiques d’aujourd’hui peuvent bien nous permettre de méditer sur chacune de ces quatre célébrations qui coïncident en ce jour, permettez-moi d’orienter notre méditation sur l’une d’entre elles : la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.

En soi, la dénomination de « Sainte Famille » n’apparait nulle part dans les Saintes Ecritures. Cependant celles-ci avec grande admiration de chacun des membres de ce que nous appelons

« la Sainte Famille ». C’est au XVIIème siècle, avec François de Laval à Québec que naît la dévotion à la Sainte Famille. En 1893 sa fête est instituée, en 1921 elle est étendue à l’Eglise universelle et c’est depuis 1969 que nous la célébrons le premier dimanche après Noël.

Il convient, cependant, de répondre à cette question : « Pourquoi est-ce que nous célébrons la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph ? » La prière de collecte pour la liturgie d’aujourd’hui donne une bonne réponse à cette question. Elle nous apprend que l’Eglise nous propose cette fête puisque Dieu lui-même a voulu donner cette famille en exemple pour nos familles humaines pour que nous puissions pratiquer comme elle les vertus familiales, pour que nous soyons unis par les liens de l’amour de Dieu, afin de goûter la récompense éternelle dans la joie de la maison de notre Père.

Foi et droiture

C’est ainsi que la Parole de Dieu qui nous est proposée en ce jour insiste sur deux de ces vertus familiales qui aideraient nos familles à ressembler de plus en plus à la sainte famille : la foi et la droiture. Une fois conjuguées, ces deux vertus attirent de la part du Seigneur deux réponses également évoquées dans les lectures d’aujourd’hui : la grâce et la bénédiction.

Pour ce qui est de la vertu la foi, la première et la deuxième lecture nous parlent d’une adhésion de foi que notre père Abraham et sa femme Sara ont a accordée à l’appel et à la promesse du Seigneur : « Abraham eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. » Sara, malgré son âge avancé, pensait toujours que Dieu est fidèle à ses promesses. Cette foi d’Abraham et de Sara est comparable à celle de la Vierge Marie qui a dit à l’Ange de Dieu :
« Je suis la servante du Seigneur, que tout se fasse selon ta parole ». Comme il serait bon si nos familles, elles aussi, accueillaient avec foi les appels et les promesses que le Seigneur ne cesse de nous adresser.

Concernant la vertu de la droiture, les saintes Ecritures décrivent saint Joseph comme un homme juste. L’évangile d’aujourd’hui nous en a donné une preuve parmi tant d’autres : il nous parle de la présentation de l’enfant Jésus au temple selon la prescription de la loi du Seigneur. Saint Joseph, l’homme juste, fait que sa famille observe la loi du Seigneur. Par cinq fois, l’évangile que nous avons entendu souligne que ce que fait la sainte famille en présentant Jésus au temple, c’est pour accomplir ce qui est « prescrit par la loi. » En cela l’évangile rappelle ce que nous a dit la première lecture que grâce à la foi de notre père Abraham, il fut estimé comme juste. Puissions-nous avoir des familles où les hommes, les femmes et les enfants vivent dans la droiture, accomplissant les prescriptions du Seigneur à l’exemple de la sainte famille !

Les grâces et les bénédictions du Seigneur

Enfin, la grâce et la bénédiction : Les trois lectures d’aujourd’hui nous montrent que la foi et la droiture des membres de nos familles appellent sur nous des grâces et des bénédictions du Seigneur. La foi et la droiture d’Abraham et de Sara leur ont valu la grâce de la naissance d’Isaac, leur fils héritier et la bénédiction d’être à l’origine d’une descendance nombreuse. La foi et la droiture de la sainte famille sont couronnées par toutes sortes de grâces et de bénédictions de la part du Seigneur. Une de ces grâces est l’enfant même de cette famille, Jésus, qui, comme nous l’avons entendu, grandissait, se fortifiait, rempli de sagesse, la grâce de Dieu étant sur lui. Quant aux bénédictions, l’évangile nous a parlé des bénédictions que le Seigneur donne à cette famille à travers deux personnes pieuses : Syméon qui bénit toute la famille et Anne, fille de Phanuel de la tribu d’Aser qui, proclame les éloges de Dieu et parle de l’enfant. Combien nos familles seraient-elles comblées de grâces et bénies de Dieu et des hommes si nous vivions dans la foi et la droiture comme la sainte famille.

Ne célébrons donc pas cette fête de la sainte famille simplement pour la célébrer. La prière sur les offrandes d’aujourd’hui demande au Seigneur d’affermir nos familles dans sa grâce et dans sa paix, par l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph. Nous aussi, faisons notre mieux pour imiter les vertus de la foi et de la droiture qui ont caractérisé cette famille. Ainsi, le Seigneur versera sur nos familles ses grâces et ses bénédictions, comme il l’a fait pour la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph. Ainsi soit-il.

Fête de la Sainte Famille
Lectures bibliques : Genèse 15, 1-6, 21, 1-3; Psaume 104; Hébreux 11, 8 … 19; Luc 2, 22-40