Une manifestation de footballeuses musulmanes voilées interdite par la Préfecture de police de Paris

Homélie du 6 février 2022 (Lc 5, 1-11)
Chanoine Olivier Roduit – Basilique de Saint-Maurice, VS
Frères et sœurs, chers amis,
Alors que nous sommes à l’heure des Jeux Olympiques d’hiver et que les températures sont plutôt bien fraîches, l’Évangile du jour évoque plutôt les vacances d’été. Avec Jésus, nous sommes au bord du lac de Génésareth. Et, depuis une embarcation sur l’eau, Jésus parle aux gens restés sur la berge… Les installations du Festival de Jazz de Montreux de l’année passée n’ont rien d’inédit ! Il faut dire que la foule se pressait autour de lui pour l’entendre. Mais qu’ont-ils vraiment entendu ? N’y avait-il pas le bruit des clapotis de l’eau et le murmure inévitable de la foule… Mais ces gens étaient près de Jésus, ils ont compris le sens de son enseignement… que l’évangéliste ne rapporte pas ici.
Je pense souvent à cette situation. J’aurais tant aimé pouvoir être de ceux qui écoutaient en direct Jésus au bord du lac.
Heureusement, les évangélistes nous ont rapporté ses paroles. Saint Paul nous le dit avec force dans la deuxième lecture. La bonne Nouvelle, les apôtres nous l’ont enseignée ; et l’Évangile, nous l’avons reçu. Mais qu’en faisons-nous donc ? Pouvons-nous en faire quelque chose ?
Saint Pierre lui-même doutait de ses capacités, lui qui ne voulait pas jeter les filets… Et nous connaissons le résultat de son action missionnaire extraordinaire.
Certes, c’était un pécheur — il a pu renier Jésus jusqu’au moment de sa passion. Mais le Seigneur l’avait choisi et envoyé.
Choisis pour être témoins
Nous tous, frères et sœurs, chacun à sa mesure et à sa manière, nous sommes appelés et choisis par le Seigneur pour être ses témoins. Pas seulement les prêtres et les religieux – religieuses, mais tous les baptisés.
Les trois lectures de ce jour nous montrent des hommes pécheurs, qui se croyaient incapables, et qui ont été appelés à de grandes missions.
Isaïe et Pierre, dans la première lecture et l’Évangile, se sentent indignes de la tâche qui leur est confiée. Isaïe s’écrie : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures ». Une fois purifié par l’ange, il accepte sa mission. Pierre crie à Jésus : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car suis un homme pécheur ». Et pourtant, l’Évangile de ce jour se termine par ces mots : « Laissant tout, ils le suivirent ».
Saint Paul, dans la deuxième lecture, se considère comme le plus petit des apôtres, se qualifiant d’avorton ! Il affirme que sa mission, il la doit à la grâce de Dieu, et non à ses mérites.
Réfléchir à notre manière d’être apôtres
Oui, chers amis, je nous invite aujourd’hui à prendre un peu de temps pour nous mettre à l’écart, comme les disciples au bord du lac, pour réfléchir à notre manière d’être apôtres au cœur de notre monde.
Vous direz qu’Isaïe a eu la chance d’avoir une vision grandiose : le Seigneur siégeant sur un trône céleste et entouré d’anges le louant au milieu de la fumée de l’encens. Notre vie à nous pourra paraître peut-être bien plus prosaïque, simple et banale. Cependant, c’est le Seigneur de l’univers qui s’adresse à nous dans le secret de notre cœur. Quel appel, quelle vocation grandiose !
Les lectures de ce jour nous invitent à ouvrir les yeux sur le monde et à ne pas nous résigner sur les situations que nous vivons et que nous pouvons trouver bien banales.
Chacun est appelé à être actif, apôtre, missionnaire, à changer le peu de chose qu’il peut changer. Et la première chose qu’il peut changer, c’est sa vie, sa manière d’être.
Nous avons tous en tête l’exemple de grands personnages dont l’action est, ou a été, retentissante. Mais n’oublions pas que nous pouvons nous aussi changer le monde en refusant de nous résigner à la pauvreté de ce que nous vivons, et en nous laissant interpeller par la Parole de Dieu. Puissions-nous, comme Isaïe, tout simplement dire : « Me voici, envoie-moi ! »
Avec Jésus, nous ne devons rien craindre et nous sommes assurés de la réussite de notre mission si nous mettons notre confiance en lui. Ce ne sera peut-être pas une pêche miraculeuse avec des barques débordant de poissons, ce ne sera peut-être pas spectaculaire, mais nous aurons fait ce que le Seigneur attend de nous.
Nous mettre en route
Cependant lorsque l’on regarde le monde qui nous entoure, il semble que bien peu de gens paraissent avoir entendu l’appel de Dieu. — Que nous aimerions que nos églises soient pleines de gens enthousiastes et que nos séminaires et noviciats soient remplis de jeunes… — Pourtant Dieu est à l’œuvre en cet âge, ne doutons pas du jour qui vient. Il suffit de nous mettre tout simplement en route.
L’Église de Suisse nous invite à juste titre en ce dimanche à ouvrir les yeux et à répondre à l’appel de Dieu : « Me voici, envoie-moi ! » Envoie-moi… mais où ? peut-être dans un ou l’autre des nombreux mouvements d’Église qui œuvrent chacun à sa manière au service du Peuple de Dieu. Ce dimanche de l’apostolat des laïcs rappelle que tous, nous avons reçu une mission, et que nous n’avons rien à craindre à la remplir, chacun à sa manière.
N’attendons pas pour nous mettre en route, ces temps sont les derniers, et le Seigneur marche près de nous dans le quotidien de notre existence.
5e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Lectures bibliques : Isaïe 6, 1-2a.3-8; Psaume 137, 1-2a, 2bc-3, 4-5, 7c-8; 1 Corinthiens 15, 1-11; Luc 5, 1-11
Journée sur le discernement dans le Jura pastoral
Amnesty International dénonce un système d’apartheid en Israël à l’égard des Palestiniens
Nicolas et Dorothée de Flüe au cœur d’un spectacle son et lumière

Homélie du 30 janvier 2022 (Lc 4, 21-30)
Mgr Bernard Sonney – Eglise Saint-Joseph, Lausanne
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jésus a complètement raté son casting. Raté… selon les critères des gens de Nazareth, des critères somme toute assez proches des nôtres. D’où l’intérêt de cet échec ! Un échec qui est paradoxalement un succès… tout au moins une étape vers le succès de la mission de Jésus qui est de nous libérer – de points de repère qui n’en sont pas.
A la synagogue, tout comme ici lorsque nous cédons à nos vieux démons -, le portrait-robot du sauveur a les traits d’un caïd apte à remettre les pendules à l’heure, à rétablir l’ordre et la justice en toute chose. Et, accessoirement, mais le diable se cache dans les détails, disposé à favoriser quelque peu les copains, les proches, les fidèles.
Jésus ne vient pas punir, mais pardonner
Et voici que, sans prendre de gants, Jésus remet d’emblée les points sur les i. A sa manière ! Il ne vient pas punir, mais pardonner. Il ne remplit pas les prisons, il les vide. Il ne prône pas le remboursement des dettes, mais leur annulation. Où va-t-on ?
Décidément, les êtres que nous croyons bien connaître ne cesseront jamais de nous surprendre. C’est dire que nous ne les connaissons pas si bien. Jésus échappe à son entourage. Au propre et au figuré ! Impossible de saisir ce qu’il a « dans le ventre ». Impossible de mettre la main sur lui. Il passe. Si nous avons un peu de nez. Nous flairons dans ce verbe « passer » un lien avec Pâques. A Pâques, c’est vrai, Jésus va « y passer » !!! Y laisser sa peau. Mais pour passer de la mort à la vie de ressuscité.
Invités à revisiter nos acquis, nos idées
Aujourd’hui, l’aujourd’hui de l’évangile de saint Luc et le nôtre ce 30 janvier, ce jour est dense de la présence du Ressuscité qui nous accompagne.
Le Vivant, le Ressuscité nous appelle à dépasser, avec lui, ce que nous connaissons depuis toujours ou pensons connaître pour passer à la face cachée de la réalité. Jésus, le Christ, nous invite à revisiter nos acquis, nos idées. Qu’est-ce qui est trop étroit – ou faux – dans l’idée que je me fais de Jésus, des autres et de moi-même ?
Et l’apôtre le dit : « Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir…» Nos miroirs sont de meilleure facture que ceux dont a disposé l’apôtre Paul, mais notre connaissance de la réalité reste très partielle. Et tout comme nous avons besoin d’un miroir pour apercevoir l’aspect de notre visage, nous avons besoin d’être en relation avec les autres pour découvrir – dans le dialogue et la confiance – qui nous sommes les uns pour les autres, qui nous sommes les uns par les autres.
Ouvrons l’oeil
Seul le Seigneur nous connaît maintenant déjà. D’ici le face à face avec lui, ouvrons l’œil pour le deviner là où il nous donne rendez-vous :
- Dans la Parole qui nous surprend et nous ouvre de nouvelles voies.
- Dans l’eucharistie où nous touchons de nos mains ce pain qui nourrit notre foi.
- Dans le contact avec ceux et celles qui sont, d’une manière ou d’une autre, en « manque » de ce que nous pouvons partager ensemble.
- Et dans l’espace secret du cœur où il nous attend.
Certes, les contours du visage du Seigneur restent flous. Mais lorsque nous serrons la main qu’il nous tend… Nous y voyons déjà plus clair en toute chose. Amen.
4e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Lectures bibliques : Jérémie1, 4-5.17-19; Psaume 70, 1-2, 3, 5-6ab, 15ab.17; 1 Corinthiens 12, 31–13, 13; Luc 4, 21-30
L’Eglise orthodoxe russe s’implante en Afrique
Jura pastoral: un duo mixte succède à Jean Jacques Theurillat
