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Homélie du 6 décembre 2020 (Mc 1, 1-8)
Fr. Emmanuel Durand O.P. – Collégiale Saint-Laurent, Estavayer-le-lac, FR
Consolez, consolez mon peuple ! Qui peut dire cela au temps de l’épreuve, tandis que celle-ci n’est pas encore passée ? Qui peut dire cela, aujourd’hui même, à celles et ceux qui portent le deuil, ceux qui vivent en exil, ceux qui affrontent la maladie ou la précarité, les persécutions ou les conflits armés ? Il n’y a que deux hypothèses : soit une telle injonction émane des faux prophètes à la parole facile et alors elle n’a aucun intérêt ; soit c’est Dieu lui-même qui parle.
Dieu vient en personne
Eh bien aujourd’hui, alors que la pandémie n’est pas finie et que notre monde vacille de toutes parts, Dieu ose proclamer à nouveau : Consolez, consolez mon peuple ! Tout être de chair, dans sa vulnérabilité et sa fragilité, verra dans les faits que la bouche du Seigneur a parlé. Dieu nous commande – et lui seul peut le faire – d’être consolés et de consoler à notre tour en vertu d’une espérance certaine : Dieu vient en personne.
Il vient non seulement avec puissance mais aussi avec tendresse : il porte les agneaux sur son cœur, il mène à un rythme adapté les brebis mères qui allaitent. Dieu ne renonce jamais à rassembler, à sauver et à consoler. Les consolations humaines sont importantes dans nos vies : l’affection, l’attention, l’amitié, la compréhension et la compassion… mais elles ne tiennent que si elles sont le relais de la consolation que Dieu seul peut donner ; à savoir lui-même présent, au creux de tous nos manques, à la portée de notre foi et au contact de nos mains.
C’est précisément pour être au contact de nos mains que Dieu s’est fait chair en la personne de Jésus. Il a osé entrer dans notre condition, parler notre langue, partager nos repas et nos deuils, afin que la consolation annoncée ne soit pas seulement divine et spirituelle, mais aussi concrète, humaine, fraternelle et amicale.
Le regard de foi de Jean
Le prophète Jean-Baptiste a compris que celui qui venait juste après lui rendait présent un salut d’un tout autre ordre que le sien. Pas simplement un baptême de conversion et le pardon des péchés, pourtant bien nécessaires, mais la consolation ultime de Dieu, le baptême dans l’Esprit Saint… consolation qui s’accomplit au jour de la Pentecôte, par une effusion inédite de joie et une conversion radicale des cœurs.
Au sujet de Jésus, Jean le Baptiste affirme : « je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales ». Se courber pour défaire les sandales d’un hôte revenait aux serviteurs et aux esclaves. Jean ne se reconnaît même pas digne de cela. Cela nous donne une idée de la hauteur de Jésus sous le regard de foi de Jean… En Jésus, c’est Dieu lui-même qui vient après que Jean ait ouvert le chemin.
L’exemple du service ultime
Et pourtant, vous le savez, lors du dernier repas, Jésus s’est abaissé devant chacun de ses disciples pour leur laver les pieds. Jésus a lavé leur péché et leur a donné en acte l’exemple du service ultime.
En Jésus, Dieu ne recule devant rien pour prendre soin de ses enfants. De toute sa hauteur, qui donnait le vertige à Jean Baptiste, Dieu s’abaisse devant chacun de ces êtres de chair et leur manifeste, par un geste plein de compassion et de tendresse, l’intime proximité du salut de Dieu.
Ce qu’il a fait là, nous sommes invités à le reproduire à notre tour : traduire en gestes, les uns pour les autres, le salut et la consolation de Dieu.
2e DIMANCHE DE L’AVENT
Lectures bibliques : Isaïe 40, 1-5.9-11; Psaume 84, 9ab-10, 11-12, 13-14; 2 Pierre 3, 8-14; Marc 1, 1-8