Sr. Mary Daniel Abbud (à g.) et Regina Roba ont été tuées dans une embuscade, au Soudan du Sud, le 15 août 2021 | DR
International

2021: 21 missionnaires tués dans le monde

Selon les données recueillies par l’agence vaticane Fides, 21 missionnaires ont été tués dans le monde en 2021. Le nombre le plus élevé a été enregistré en Afrique, et sur le continent américain. De 2000 à 2020, selon les données enregistrées, 536 missionnaires ont été assassinés dans le monde.

Le bilan 2021 fait état de douze prêtres, un religieux, deux religieuses, six laïcs tués, rapporte l’agence d’information missionnaire Fides. Le nombre le plus élevé de victimes a été enregistré en Afrique, où 10 missionnaires ont été tués (6 prêtres, 2 religieux, 2 laïcs), suivie par l’Amérique, avec sept missionnaires tués (4 prêtres, 1 religieux, 2 laïcs) puis l’Asie, où 3 missionnaires ont été tués (1 prêtre, 2 laïcs).

En Europe, un prêtre a été tué: le Père Olivier Maire, Provincial de France de la communauté des Missionnaires Montfortains, retrouvé sans vie en Vendée le 9 août. Un migrant d’origine rwandaise, connu des services de police pour avoir incendié la cathédrale de Nantes en juillet 2020, et que la communauté religieuse hébergeait dans le cadre de son contrôle judiciaire, s’était alors rendu à la police, s’accusant du crime.

La liste publiée annuellement par l’agence Fides ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict du terme, mais tente de recenser tous les chrétiens catholiques engagés d’une manière ou d’une autre dans une activité pastorale et qui sont morts de manière violente, mais pas systématiquement «en haine de la foi».

«Ils ne pouvaient pas ne pas témoigner»

Comme le montrent les quelques informations sur leur biographie et les circonstances de leur mort, les missionnaires tués n’étaient pas en évidence pour des œuvres ou des engagements marquants, mais témoignaient de leur foi dans des contextes de violence, d’inégalité sociale ou d’exploitation.

Ces prêtres, ces religieux, religieuses et laïcs, étaient conscients du danger, étant souvent nés dans le pays où ils sont morts. «Quand tout conseillait de se taire, de se mettre à l’abri, de ne pas professer la foi. Mais ils ne pouvaient pas, ils ne pouvaient pas ne pas témoigner», a rappelé le pape François, le 14 septembre dernier à Budapest.

Evolution du nombre de travailleurs pastoraux tués dans le monde depuis 1990 | © Isabella H. de Carvalho / I.MEDIA

De plus en plus de laïcs

Parmi les victimes, se trouvent de nombreux laïcs, dont le nombre ne cesse de croître: des catéchistes tués dans des affrontements armés avec les communautés qu’ils animaient au Sud-Soudan. Des jeunes gens tués par des snipers alors qu’ils apportaient de l’aide aux personnes déplacées fuyant les affrontements entre l’armée et les guérillas au Myanmar. Une missionnaire laïque italienne brutalement assassinée au Pérou par des délinquants voulant dérober son téléphone portable; un jeune homme dont la voiture a sauté sur une mine en République centrafricaine ou encore un catéchiste indigène, militant non violent des droits de l’homme, tué au Mexique.

Ces dernières années, l’Afrique et l’Amérique se sont relayées en tête de cette liste tragique. De 2000 à 2020, 536 missionnaires ont été tués dans le monde. (cath.ch/fides/bh)

Sr. Mary Daniel Abbud (à g.) et Regina Roba ont été tuées dans une embuscade, au Soudan du Sud, le 15 août 2021 | DR
30 décembre 2021 | 12:02
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!