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apic/Suisse/ Commmission pastorale
Suisse: 30 ans d’activité pour la Commission de planification pastorale
Vision, planification, participation (130996)
Berne, 13septembre (APIC) La Commission de planification pastorale de la
Conférence des évêques suisses a fêté vendredi à Berne ses 30 ans d’activité. Quelque 120 personnes étaient rassemblées pour commémorer trente ans de
tâche difficile, souvent pénible dans un temps de bouleversements et de
changements dans la société et dans l’Eglise. Mais surtout pour entretenir
la volonté d’une vision toujours renouvelée de l’Eglise.
Mgr Amédée Grab, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, au nom de la
Conférence des évêques, a répété l’importance de la collaboration entre
théologiens, sociologues, agents pastoraux et évêques. La Commission de
planification pastorale est au service de la solidarité et de la participation dans une volonté commune de lire «les signes des temps». L’enjeu est
de savoir comment l’Eglise sera évangélisatrice au IIIe millénaire, relèvet-il.
Depuis trente ans, la CPP est un lieu ou l’utopie, l’espoir, la solidarité, la participation et la réconciliation ont eu leur place, souligne Anne-Marie Höchli-Zen Ruffinen. Plusieurs rapports, issus de l’une ou l’autre
des 39 groupes de travail de la CPP jugés trop critiques ou non bibliques
n’ont pas été reconnus ni officialisés par les évêques mais la réflexion a
avancé et l’apprentissage de la réflexion commune a progressé. Le travail
de prospective est resté cohérent et logique.
Don Azzolino Chiappini, pro-recteur de la Faculté de théologie de Lugano
parle lui de la maison-Eglise formée de «pierres vivantes» et toujours en
chantier. Elle a toujours besoin de travaux et de changements. La Commission de planification pastorale a peut être parfois oublié que c’est finalement le Seigneur qui bâtit, qui est présent et qui agit. Cette dimension
spirituelle au sens fort du terme est nécessaire pour que de la planification puisse naître la vie.
Après les années post-conciliaires pleines de joie et de découvertes, le
travail est plus difficile aujourd’hui. Une des tâches prioritaires de la
CPP doit être précisement de lutter contre le découragement et la résignation. Le Tessinois remarque encore la perte du sens de la communion au sein
de l’Eglise en Suisse. Le particulier ne doit pas nous éloigner du désir de
communion.
L’abbé Marc Donzé, professeur de théologie pastorale à Fribourg, a rappelé de son côté les conditions nécessaires à une planification efficace.
La première est l’observation de la réalité, de ce qui existe, de ce qui
manque. Or ce regard est souvent insuffisant, relève Marc Donzé. La CPP et
l’Eglise en général sont mieux armées en instruments d’analyse, mais si
l’observation n’est pas bonne le résultat est compromis. Marc Donzé remarque aussi que les critères évangéliques et théologiques sont trop peu explicitment présents dans le choix des options. Ne pas se confronter sérieusement à la Parole de Dieu expose au risque de l’idéologie ou de la technocratie. Au plan de l’agir on néglige assez régulièrement la vérification.
«Ce que nous faisons correspond-il à ce que nous avons pojeté?» L’Esprit
Saint ne limite pas notre responsabilité.
On ne se parle pas
Marc Donzé a mis le doigt sur un point que plusieurs autres intervenants
avaient déjà évoqué. Les rapports entre la Conférence des évêques (CES) et
la Commission de planification pastorale. Il n’y a pas de dialogue explicite entre l’une et l’autre déplore-t-il. La CES reçoit des rapports, les
étudie, les met en pratique… ou bien les range dans un tiroir. Et de
plaider pour une procédure où chacun pourrait mieux se faire entendre; la
décision finale des évêques en tant que responsables de la pastorale restant sauve.
Dominique Studer, enseignant à Sion et militant d’Action catholique, envisage l’avenir autour de trois questions: Pourquoi participer? Où participer? Pourquoi participer en Eglise? (apic/mp)
Encadré
La Commission de planification pastorale
La Commission de planification pastorale de la Conférence des évêques suisses (CPP) est née officiellement en 1966. Mais l’initiative n’en revient
pas aux évêques. Les «parents» de la CPP furent l’Union des supérieurs majeurs des congrégations religieuses (USM), créée en 1958, et l’Action de
Carême des catholiques suisses.
Les religieux s’étaient aperçus dès les années 50 de la nécessité de
mieux coordonner les forces et les pratiques pastorales en Suisse. La création de l’Action de Carême des catholiques suisses (ADC) au tournant des
années 60 répondait à la même préoccupation.
USM et AdC ont élaboré un projet commun débouchant sur la proposition de
créer sur le plan suisse une Commission de planification pastorale où les
évêques, le clergé, les religieux et les laïcs seraient représentés de manière paritaire. Parallèlement, un Institut de sociologie pastorale aurait
la charge de l’évaluation scientifique des comportements religieux.
Le projet obtint l’approbation de la Conférence des évêques suisses en
1966. «Même si certains évêques avaient encore des doutes et craignaient
pour leurs prérogatives», se souvient le jésuite Josef Stierli, un des membres fondateurs. Otto Wüst qui deviendra plus tard évêque de Bâle fut le
premier président de la CPP.
Un travail très important
Un des premiers résultats concrets de l’activité de la CPP, fut la création de la Conférence centrale catholique romaine (RKZ) organe chargé de
récolter l’argent auprès des Eglises cantonales pour le redistribuer pour
des tâches pastorales en Suisse.
La CPP et ses groupes de travail ont contribué en trente ans à la mise
en place d’un nombre considérable d’organismes de toutes sortes, (catéchèse, liturgie, médias, pastorale des étrangers et du tourisme, oecuménisme,
formation continue, jeunesse etc.)
La CPP a également élaboré et publié plus de 80 rapports et documents
touchant tous les aspects de la pastorale. (apic/mp)