Australie: l'Eglise confirme les chiffres de la Commission étatique sur les abus sexuels

Depuis 1950, 7% des prêtres ont été concernés par des allégations d’abus sexuels sur mineurs, a rapporté Mgr Anthony Fisher, archevêque de Sydney, en Australie. Le prélat a anticipé sur la publication de la Commission royale de Sydney, chargée d’enquêter sur les cas d’abus sexuels dans l’Eglise, dont le rapport final doit être publié d’ici trois semaines.

Le prélat a confirmé, dans un message vidéo diffusé le 6 février 2017 sur le site de son archevêché et relayé par le Bureau de presse du Saint-Siège, les chiffres présentés le 6 février dans un bilan provisoire de la Commission royale. Selon cette dernière, ce sont au total 1’496 personnes au service de l’Eglise depuis 1950 qui ont été accusées de sévices sexuels contre des enfants. Parmi celles-ci figurent des prêtres, des religieux, des laïcs et également près d’une centaine de religieuses.

Une majorité d’abus anciens

Plus précisément, Mgr Fisher ajoute que dans les trois diocèses du grand Sydney, «nous devons accepter le fait que ces allégations sont portées contre 7% des prêtres en ministère». L’archevêque australien souligne que la majorité de ces abus ont eu lieu dans les années 1950, 1960 et 1970.

Le rapport se réfère aux auteurs accusés comme présumés, souligne l’évêque australien, et ne distingue pas les allégations prouvées par la justice de celles non vérifiées. Le document ne fait pas non plus la différence entre les allégations étayées par une enquête interne à l’Eglise, et celles reconnues par l’Eglise sans qu’il y ait eu enquête.

Echanger sur les erreurs du passé

«Je me suis senti personnellement secoué et humilié par ces informations, comme je l’ai été après d’autres révélations importantes de la Commission royale», a reconnu le prélat. «L’Eglise est désolée et je suis désolé, a-t-il confié, pour les échecs passés qui ont laissé tant de personnes blessées».

Mgr Fisher a annoncé qu’il participerait prochainement à un groupe d’ecclésiastiques constitué pour échanger autour des erreurs du passé et sur ce qu’il faut améliorer à l’avenir. «Ensemble, a-t-il conclu nous aurons l’occasion de réaffirmer la détermination des dirigeants catholiques à éradiquer ce mal de l’Eglise et à démontrer le bon travail accompli». (cath.ch/imedia/ah/rz)