Le président biélorusse Alexandre Loukachenko affirme avoir de bonnes relations avec l'Eglise orthodoxe au Belarus  | © aquamber_lj Flickr
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Biélorussie: Loukachenko accuse l'Eglise catholique de «propagande»

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko accuse l’Eglise catholique au Belarus de «propagande antigouvernementale». L’homme fort de Minsk a cependant promis de ne pas fermer les églises catholiques du pays, malgré leur «propagande anti-Loukachenko».

«Ecoutez, nous n’avons pas fermé les églises catholiques, même si elles ont diffusé de la propagande anti-Loukachenko, anti-Etat. Nous ne les avons pas fermées, au contraire, nous essayons de les protéger et de les soutenir», a-t-il déclaré à l’agence de presse biélorusse Belta.

Le président biélorusse cite l’action de la police anti-émeute sur la Place de l’Indépendance, où se trouve l’Eglise rouge, l’église catholique des Saint-Siméon-et-Sainte-Hélène, appartenant à l’archidiocèse de Minsk.  »Bien qu’ils aient lancé de fausses histoires selon lesquelles nous ne laissions pas les gens entrer dans l’église là-bas, les églises catholiques sont ouvertes et le seront encore en Biélorussie», a-t-il poursuivi.

La paix entre les religions, «nous en sommes fiers»

«Nous ne permettrons jamais que l’Etat prenne des mesures de répression contre les églises catholiques ou orthodoxes, les musulmans, les juifs, peu importe qui», a déclaré Alexandre Loukachenko. «Parce que c’est notre fierté, la paix entre les religions, la paix entre les nations […] Nous en sommes fiers», a-t-il lancé.

Mais le président biélorusse n’a pas expliqué pourquoi l’archevêque Tadeusz Kondrusiewicz, chef de l’Eglise catholique en Biélorussie, qui était alors en Pologne, n’a pas été autorisé à rentrer au pays le 31 août 2020. Il avait déclaré quelques jours après l’interdiction d’entrée de Mgr Kondrusiewicz, que c’était «juste la personne la plus connue. Peu importe qu’il soit catholique, orthodoxe ou musulman, il doit respecter la loi», a-t-il justifié, en l’accusant de «mélanger l’Eglise et la politique».

Rappelons que le 26 août, selon des témoins, la police anti-émeute avait bloqué une centaine de manifestants à l’intérieur de l’Eglise rouge alors qu’elle dispersait une manifestation sur la Place de l’Indépendance à Minsk. Selon Belta, Loukachenko a déclaré, en citant les représentants de la police anti-émeute, qu’»ils protégeaient les personnes qui priaient à l’église de la foule qui se rassemblait».

Dans l’attente de «changements positifs»

A l’occasion de la réception pour l’élévation à la dignité de métropolite de l’évêque Benjamin, élu métropolite de Minsk et de Zaslavl, le 6 septembre 2020, ce dernier n’a pas évoqué précisément les tensions dans son pays. Il était reçu par le patriarche Cyrille, chef de l’Eglise orthodoxe russe, à la salle du Haut Conseil de l’église du Christ-Sauveur de Moscou, en compagnie des autres hiérarques de l’Eglise orthodoxe biélorusse.

Le nouvel exarque patriarcal de toute la Biélorussie [Patriarcat de Moscou] a cependant  relevé que «la pandémie, puis les problèmes qui touchent notre patrie ont forcé les gens à s’interroger, à chercher avant tout le Royaume des cieux, le reste devant venir par surcroît». Il a cependant estimé «qu’il faut saisir le moment pour parler, espérant être entendus et que des changements positifs interviennent. Plus tard, si nous laissons passer l’occasion, cela sera plus difficile!» (cath.ch/interfax/mospat/be)

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko affirme avoir de bonnes relations avec l'Eglise orthodoxe au Belarus | © aquamber_lj Flickr
8 septembre 2020 | 11:01
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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