Chili: Le Saint-Siège confirme la nomination d’un évêque controversé

Santiago/Rome, 31 mars 2015 (Apic) La Congrégation pour les évêques n’a pas trouvé de «raisons objectives» de s’opposer à la nomination de Mgr Juan Barros Madrid, dans le diocèse d’Osorno, au sud du Chili. C’est ce qu’a succinctement indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 31 mars 2015, un peu plus de deux mois après la nomination par le pape François de cet évêque chilien soupçonné par certains d’avoir couvert un prêtre pédophile, à l’origine de protestations au niveau local.

«Avant la récente nomination de Mgr Juan de la Cruz Barros Madrid comme évêque d’Osorno, la Congrégation pour les évêques a étudié attentivement la candidature du prélat et n’a pas trouvé de raisons objectives pour en entraver la nomination», assure le Bureau de presse du Saint-Siège. Le Vatican n’a pas souhaité en dire plus alors que le prélat de 58 ans, évêque depuis une vingtaine d’années, est accusé par des membres du clergé et des responsables politiques locaux d’avoir couvert par le passé un prêtre pédophile.

Mgr Barros Madrid avait été officiellement installé évêque le 21 mars dernier dans son nouveau diocèse, dans une ambiance particulièrement chahutée par des fidèles, prêtres et députés chiliens opposés à sa nomination. Ses opposants avaient aussi envoyé en février une lettre au pape François, demandant la révocation du prélat.

Soutenu par la Conférence épiscopale

Selon ses accusateurs, il aurait couvert les actes pédophiles du Père Fernando Karadima, prêtre particulièrement charismatique dans le pays, lorsqu’il était lui aussi prêtre à Santiago du Chili. Le Père Karadima fut reconnu coupable en 2011 par la justice chilienne et le Vatican d’actes pédophiles commis dans les années 1980 et 1990.

Pour y voir plus clair, le pape François avait reçu en audience, le 6 mars dernier, l’archevêque de Concepción, au centre-sud du Chili, Mgr Fernando Natalio Chomali Garib. Celui-ci avait alors été présenté par le Saint-Siège comme «administrateur apostolique du ›siège vacant’ du diocèse d’Osorno». Mgr Barros Madrid était, cependant, soutenu par la conférence épiscopale locale.

Fin mars, cette affaire avait inquiété certains membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, qui n’avaient pas hésité à exprimer publiquement leur inquiétude à travers la presse. (apic/imedia/bl/lf/rz)