De nombreux réfugiés arrivant en Europe sont des mineurs (Photo: Freedom House)
Suisse

Chrétiens et juifs de Suisse appellent à l'empathie au-delà du statut de réfugié

Les Eglises chrétiennes de Suisse et la communauté juive appellent, à l’occasion du sabbat et du dimanche des réfugiés des 18 et 19 juin 2016, à l’empathie pour toutes les personnes en détresse, au-delà des catégorisations légales.

«Qu’est-ce qu’un mortel pour en faire si grand cas, pour fixer sur lui ton attention?» (Job 7,17) A travers l’histoire de Job, commune aux traditions juive et chrétienne, la Conférence des évêques suisses (CES), la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse, et la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), rappellent que l’on ne peut pas faire de distinction entre les victimes d’une violence «qui emporte tout».

Pas de solution simple

L’appel interreligieux souligne la médiatisation du sort des réfugiés. Il note en même temps que «l’Europe est comme une maison dont les poutres commencent à faire entendre des craquements inquiétants sous la pression de ces rescapés». Face à l’ampleur des flux de réfugiés qui pose des problèmes énormes à l’Europe et à la Suisse, les institutions religieuses relèvent qu’il n’y a pas de solution simple. Pour les Eglises chrétiennes et la communauté juive, il s’agit ainsi de ne pas rendre notre empathie pour les personnes en détresse dépendante de la reconnaissance d’un statut légal de réfugié. «Entre la compassion et l’application de critères distinctifs politiques s’ouvre un vide béant où se reflète la fragilité de notre propre existence», conclut l’appel inter-confessionnel.


Soutien au principe de l’asile ecclésiatique

Dans le cadre du débat interne aux Eglises sur la question des réfugiés, le «Cercle d’amis Cornelius Koch-solidarité chrétienne» a récemment lancé une démarche de soutien au principe d’asile ecclésiastique. L’association de défense des réfugiés, basée dans le canton de Genève, met à disposition des lettres-type à envoyer à Gottfried Locher, président du Conseil de la FEPS et à Mgr Charles Morerod, président de la CES.

La missive exprime «l’indignation» de l’expéditeur par rapport à l’absence de position des institutions chrétiennes face à certaines actions d’occupation des églises, en Suisse, par des réfugiés menacés d’expulsion. La lettre cite l’affaire de l’église réformée St-Laurent, à Lausanne, et l’arrestation par la police, le 3 mars dernier, de huit réfugiés, à l’intérieur de l’église réformée St-Mathieu à Bâle.

Le «Cercle d’amis Cornelius Koch-solidarité chrétienne» demande donc aux responsables chrétiens «d’affirmer clairement votre soutien aux réfugiés menacés d’expulsion ainsi qu’à toutes les personnes qui les soutiennent». Les pétitionnaires affirment en outre que «le Conseil œcuménique des Eglises (COE), le pape François et les directions des Eglises de nos pays voisins se sont clairement positionnés du côté des réfugiés et de leurs défenseurs».

L’abbé Cornelius Koch, décédé en 2001, a été très actif, principalement en Suisse alémanique, pour la défense des réfugiés et des immigrés. Après s’être investi, entre 1973 et 1986, dans l’aide aux Chiliens fuyant le régime Pinochet, il a porté secours aux réfugiés kurdes et tamouls, puis s’est engagé pour la régularisation collective de dizaines de milliers de sans-papiers de Suisse. (cath.ch-apic/com/arch/rz)

De nombreux réfugiés arrivant en Europe sont des mineurs
1 juin 2016 | 13:44
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
CES (341), FEPS (122), FSCI (27), Réfugiés (420)
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