Des députés veulent pouvoir prier et méditer sous la Coupole fédérale

Pour faire face à l’agitation lors des sessions parlementaire, une dizaine d’élus ont demandé en octobre 2023 la création d’une salle de silence et de méditation, pour pouvoir se ressourcer. La motion semble séduire dans les différents partis. Reste encore une place dédiée à trouver.

Par Grégory Roth, avec Delphine Gasche / 24 heures

En pleine session, le Parlement est extrêmement bruyant. Tout le monde se croise, discute et débat à tout moment et partout, dans les couloirs et les salles du Palais fédéral. «Certains trouvent dans des instants de prière et de contemplation un moyen précieux pour se recentrer afin de reprendre le travail avec plus de force», relève Rocco Cattaneo (PLR/TI) dans sa motion déposée lors de la dernière session, relayé par le quotidien 24 heures du 13 octobre 2023.

De telles salles existent déjà dans les gares, les aéroports, les centres commerciaux et les stades. Et au sein du parlement, les mères et les fumeurs ont déjà leur salle dédiée. Une autre pour le ressourcement pourrait donc bien être mise en place.

Une salle pour tous

Cette salle ne serait pas réservée aux croyants. «Ce serait simplement un lieu de tranquillité pour soi. Toute personne travaillant dans le parlement pourrait y avoir accès», déclare Laurent Wehrli (PLR/VD), cosignataire de la motion.

La motion est cosignée par des élus de l’UDC, du Centre et du PS, mais son idée qu’elle véhicule semble bienvenue en dehors de ce cercle. «Le parlement est extrêmement bruyant. Chacun a ses stratégies pour supporter les trois semaines de session. Moi, j’utilise la salle d’allaitement quand elle est libre. C’est positif de vouloir instaurer des espaces plus calmes et de prendre en compte la santé mentale dans le travail parlementaire», salue Léonore Porchet (Les Verts/VD).

Près des Chambres, les places manquent

D’autres avis sont plus partagés. «Je n’ai rien contre la création d’une telle salle. Son utilité est peut-être évidente pour certains. Mais je suis dubitatif.» déclare Baptiste Hurni (PS/NE). «Nous sommes déjà à l’étroit. Les places de travail sont rares près des deux Chambres, les salles de réunion sont sous tension et réservées de manière quasi continue pour des séances de travail ou des visites.».

Le Neuchâtelois n’est pas non plus persuadé que se recueillir avant ou après les décisions fasse partie des attentes de la population. Il serait plus utile, selon lui, de réduire le bruit ambiant dans les espaces communs.

Déjà une salle de repos

A noter qu’une salle de repos a déjà été aménagée dès 2016 pour les parlementaires. Mais elle se trouve dans l’aile est du Palais fédéral. Les élus doivent changer de bâtiment. (cath.ch/24h/gr)