Valais: Témoignages de prêtres et d’anciens prêtres

L’obligation du célibat en question

St-Maurice: Ils ont été prêtres mais certains ont quitté leur ministère. Un recueil de seize témoignages, sous la direction de Michel Salamolard et Maxime Morand, sort aux éditions St-Augustin le 7 juin 2011. Face à la chute effrénée des vocations, les «partis» et les «restés» témoignent de leur expérience afin d’apporter une pierre à l’édification de l’Eglise de demain. «Prêtres, et après? L’avenir des paroisses et de l’eucharistie» lance un cri d’espérance pour un déploiement des ministères de manière plus large. Sans être un brûlot contre le célibat ecclésiastique, cet ouvrage relance tout de même la question de l’obligation universelle du célibat des prêtres.

Un tiers des paroisses en Europe n’ont pas de prêtre, et la tendance ne laisse entrevoir aucun progrès. A la question «est-ce la communauté qui fait le prêtre ou le prêtre qui fait la communauté», Michel Salamolard apporte une réponse: «pas de prêtre, pas de communauté, pas d’eucharistie.» Le constat est alarmant, mais il suscite, chez ce prêtre valaisan, une intuition à l’origine du nouveau livre: «Ceux qui ont quitté le ministère ont beaucoup à dire par leur parcours de vie. Ils ont des métiers à dimension humaine.»

Jean-Jacques Raviglione était prêtre de 1968 à 1985, avant de devenir éducateur spécialisé; Maxime Morand, prêtre de 1981 à 1986, est devenu directeur des ressources humaines dans un établissement bancaire privé genevois; Gérald Theler, prêtre de 1974 à 1986, s’est engagé auprès des détenus et dirige un foyer de semi-liberté. Tous partagent avec leurs anciens collègues François-Xavier Amherdt, Claude Ducarroz ou Michel Salamolard cette dimension humaine; ils s’en distinguent par leur départ de l’Eglise et leur vie d’homme marié.

Attention cependant à ne pas voir dans la parution de ce nouvel ouvrage un manifeste contre le célibat. L’abbé Claude Ducarroz reconnaît par exemple que le célibat est bon serviteur de son ministère. Il en appelle toutefois à une ouverture de l’Eglise à différentes vocations humaines, l’obligation du célibat ne trouvant pas une justification évangélique.

Un recueil qui devrait faire entendre sa voix, ou plutôt ses voix, celles des séniors, celles de l’expérience, mais une même voix tout de même, comme l’affirme Claude Ducarroz, «une voix d’Eglise et de fidélité!»

Encadré:

Michel Salamolard et Maxime Morand (dir.) «Prêtres, et après? L’avenir des paroisses et de l’eucharistie» Editions Saint-Augustin, Saint-Maurice, 2011.

Avec les contributions de:

François-Xavier Amherdt, Iso Baumer, Bernard Bonvin, Etienne Catzeflis, Claude Ducarroz, François Gachoud, Jean-Marie et Bernadette Kroug, Jean-François et Valérie Maillard, Michel Massy, Bruno Miquel, Caroline Morand, Adrian Nistor, Jacques Perroux, Jean-Cyprien Pitteloud, Jean-Jacques Raviglione, Gérald et Marceline Theler. (apic/pf/amc)

7 juin 2011 | 17:01
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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