Le 3e tome de ses mémoires sur une «période ensoleillée» de sa vie

Fribourg: Le dominicain Guy Musy publie «Eclaircie / 1962 – 1970»

Fribourg, 4 mai 2011 (Apic) Après «Souvenirs d’enfance» et «Entre deux mondes», le dominicain Guy Musy publie le 3e tome de son oeuvre de mémoire avec «Eclaircie / 1962 – 1970». Cette «période ensoleillée» a constitué pour lui «un temps de découvertes, d’ouvertures humaines et spirituelles» qui ne le «quitteront plus».

Guy Musy, âgé de 75 ans, est responsable de rédaction de la revue «Sources», éditée par les dominicains de la Province de Suisse.

Depuis 1962, il tient un véritable journal personnel, dont il puise de larges extraits pour constituer le 3e volet de ses mémoires. «Eclaircie» touche trois étapes du chemin de vie de Guy Musy: ses expériences pastorales de jeune prêtre, le renouveau théologique et biblique lors de son séjour d’études à Heidelberg, et son ministère dans la communauté universitaire de Lausanne.

C’est dans la capitale vaudoise qu’il a traversé mai 68, une période qu’il qualifie de «fête extraordinaire», et qui a inspiré le titre de son ouvrage «Eclaircie». Même s’il n’est pas monté aux barricades, cette époque post-conciliaire signifie pour lui «une flambée d’espérance pour nos Eglises, vite retombée dans la morosité et la grisaille».

Certes, les acteurs de cette mouvance de mai 68 «ont fait preuve d’un sectarisme stupide et iconoclaste en s’en prenant à des valeurs constitutives de cet être humain qu’ils prétendaient défendre et réhabiliter», affirme le dominicain. «Reconnaissons toutefois qu’ils furent des idéologues et des utopistes généreux (…). On peut discuter et même ironiser sur leur programme. Mais au moins ils en avaient un.»

D’autres éclaircies ont visiblement marqué cette période de la vie du dominicain fribourgeois établi actuellement à Genève. Il raconte ainsi la période de convocation du concile par Jean XXIII, qui a pris de court certains théologiens (»Mais il est devenu fou!»), puis le temps des débats marqué par des réactions très diverses au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Ainsi, Mgr Charrière avait «juré par tous les saints du paradis que le concile ne toucherait jamais à «ses» chorales paroissiales qui continueraient à chanter la messe en latin». Les jeunes prêtres, dont faisait partie Guy Musy, ne pouvaient plus se contenter des journaux et guettaient «les témoins oculaires, les experts, les observateurs, les auditeurs et autres voyageurs venus de Rome, toujours prompts à livrer quelques secrets trahis ou achetés dans une sacristie, un bar une pizzeria de la ville éternelle.»

C’est en été 1968 que le Père Musy a prononcé pour la première fois la prière eucharistique en français. Cette période post-conciliaire, qui a vu l’apparition de la messe en langue du peuple et un important souffle oecuménique, a également été marquée pour Guy Musy par une série de déconvenues, comme le frein des autorités des deux Eglises à un élan œcuménique qui avait pris la forme de célébrations communes régulières à Lausanne et beaucoup d’attentes déçues face aux applications des décisions du Concile.

Note: «Eclaircie» / 1962 – 1970», Guy Musy – Editions La Sarine, Fribourg. ISBN 978-288355-142-8.

(apic/bb)

4 mai 2011 | 15:08
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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