Le carnaval de Rio (photo Flickr Fora do Eixo CC BY-SA 2.0)
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Le président guinéen finance le carnaval de Rio à coup de millions

Malabo, 23 févier 2015 (Apic) La donation de plus de 3 millions d’euros faite par le président de la Guinée équatoriale, Toeodoro Obiang, à l’école de samba de Beija-Flor du carnaval de Rio est une insulte envers le peuple guinéen, estiment les opposants.

Teodoro Obiang Nguema, 72 ans, président depuis 35 ans de la Guinée équatoriale, serait un des chefs d’Etat les plus riches du monde. Selon la presse brésilienne, le président guinéen aurait un «faible» pour l’école de samba de Beija Flor, la plus titrée de toute l’histoire du Carnaval de Rio. Le président guinéen a été aperçu à plusieurs reprises au fil des ans au premier rang dans le Sambodrome de la métropole carioca à l’occasion du carnaval.

Après quatre ans de disette, l’école de Beija Flor a à nouveau conquis le titre en 2015. Cette victoire aurait été rendue possible par la donation privée la plus élevée de l’histoire – à hauteur de 10 millions de réais, soit environ 3,15 millions d’euros – de la part de Teodoro Obiang.

Coïncidence ou pas la chanson à thème de la Beija Flor, qui accompagne le défilé des chars, des musiciens et des danseurs, a été précisément dédiée aux beautés de l’Afrique, et tout particulièrement à celles de la Guinée.

Une insulte pour le peuple guinéen

Pour Tutu Alicante, avocat et expert en droits de l’homme aujourd’hui en exil, cette attitude du président Obiang est «une insulte au peuple de Guinée Équatoriale, parce qu’il s’agit d’argent que le président et sa famille dérobent à la population. Ce gouvernement traite les ressources naturelles du pays et les profits qu’il en tire comme si c’était de l’argent privé, le leur. Ce don est une autre pièce de la propagande de la dictature.»

«Notre pays a le PIB le plus élevé d’Afrique grâce au pétrole. Mais au moins 75% de la population n’ont pas accès à l’eau potable. Si les gens tombent malades, ils meurent. Même les médicaments de base, comme ceux pour le paludisme, sont introuvables, et les épidémies constantes», a fustigé le militant. (apic/misna/mp)

Le carnaval de Rio (photo Flickr Fora do Eixo CC BY-SA 2.0)
23 février 2015 | 13:26
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 1 min.
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