Les cloches de Bellelay cherchent un nouveau clocher

Après plusieurs années de tergiversation et de pérégrination, la saga des cloches de Bellelay, dans le Jura bernois, pourrait trouver un épilogue en 2022.

Faute d’avoir trouvé un asile définitif à l’église catholique de Moutier, les dix grandes cloches de l’association Cultura Bellelay cherchent désormais un autre clocher, en Suisse ou au-delà.

L’association a lancé fin janvier 2022 un concours international en vue de la donation de ses dix cloches à une institution capable des les mettre en valeur et d’en faire profiter le public, a expliqué à cath.ch Marco Roth, un des initiateurs du projet. Selon le Journal du Jura, l’ancienne Abbaye de Montheron, aux portes de Lausanne, mais aussi la basilique de Walcourt en Belgique ou encore une église en Slovénie ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour ce cadeau dont la valeur est de 260’000 francs.

Une idée qui a germé autour de Bellelay

C’est à l’approche du tricentenaire de la reconstruction de abbatiale de l’ordre des prémontrés, à Bellelay, entre 1709 et 1714, que l’idée de faire revivre les dix cloches qui annonçaient les offices depuis 1718 a germé dans le tête de Bernard Heiniger, le musicien qui avait déjà ressuscité les grandes orgues de l’église du monastère. Liquidée par Napoléon après l’invasion française de 1798, l’abbaye jurassienne est devenue un hôpital psychiatrique. L’association Cultura Bellelay s’est ainsi donnée pour mission de faire revivre son patrimoine régional.

Avec l’aide de nombreux donateurs, l’association a commandé à la célèbre fonderie Rüetschi, à Aarau, des répliques des dix cloches qui formaient le carillon de Bellelay. Les premières cloches sont coulées et baptisées en 2016. Elles circulent alors dans le Jura, à la recherche de potentiels acheteurs. Et c’est la paroisse de Moutier qui semble être la plus séduite par ces imposants campaniformes. Mais à la suite d’un changement de curé et de conseil de paroisse, la communauté catholique n’est aujourd’hui plus intéressée à cette reprise. Les cloches entreposées sur des châssis sur le parvis de l’église ne peuvent plus y rester. La plus grosse pèse 2,2 tonnes, les autres entre 200 kilos et une tonne.

‘Moutier carillonne’ pas remis en cause

Le second projet de «Moutier carillonne», porté par les mêmes personnes, s’oriente aujourd’hui vers un carillon mobile d’une quarantaine de cloches qui serait monté sur une remorque susceptible de se déplacer dans les festivals ou les diverses manifestations. La fonte des cloches manquantes et leur installation pourraient coûter environ 200’000 francs, estime Marco Roth. Il est actuellement entré en négociation avec la commune de Moutier pour trouver un local d’entreposage. (cath.ch/mp)