Suisse alémanique: L’utilisation interreligieuse des églises ne suscite pas l’enthousiasme

Les églises peu fréquentées seraient en surnombre

Aarau/Zurich, 22 août 2011 (Apic) La mise à la disposition de diverses confessions religieuses des églises peu fréquentées ne suscite pas l’enthousiasme. Une telle utilisation est «irréaliste», selon les responsables des Eglises en Argovie et à Bâle, peut-on lire dans le quotidien «Aargauer Zeitung» (AZ) à Aarau.

Selon une estimation du Conseil exécutif de l’Eglise réformée du canton de Zurich, les deux tiers des églises dans la ville de Zurich sont superflues, affirme l’AZ. Certes, le recul du nombre des fidèles et des pratiquants causent du souci aux Eglises, mais il ne semble toutefois pas être question d’utiliser les bâtiments religieux à tour de rôle – le vendredi pour les musulmans, le samedi pour les juifs et le dimanche pour les chrétiens, comme le suggérait l’automne dernier l’ex-municipale radicale zurichoise Kathrin Martelli.

Les institutions ecclésiastiques en Argovie et à Bâle considèrent les propositions de Kathrin Martelli, faites l’automne dernier, comme irréalistes. Une étude mandatée par l’Eglise réformée zurichoise leur redonne de l’actualité. D’après elle, il y a beaucoup trop d’églises à Zurich par rapport au nombre de fidèles et aux capacités financières. Au lieu des 47 lieux de culte de l’Eglise réformée, dans le meilleur des cas, 20 suffiraient.

Proposition irréaliste

Mais la proposition d’utiliser les églises sur une base interreligieuse est considérée comme non réalisable par Claudia Bandixen, présidente de l’Eglise cantonale réformée argovienne, selon l’AZ du 18 août. Elle relève que l’église est un lieu qui crée l’identité et des religions aussi différentes que le christianisme, le judaïsme et l’islam ne peuvent être unifiées. Chacune des trois religions auraient à y perdre dans une telle situation, en mentionnant également le fait qu’elles contiennent des éléments qui les rendent mutuellement incompatibles.

De plus, relève Claudia Bandixen, le nombre des personnes se rendant à l’église reste constant dans le canton d’Argovie. S’il y a un recul des naissances, il est compensé par l’immigration en provenance d’autres cantons. Et pour elle, il n’y a pas trop d’églises dans le canton d’Argovie, notamment dans les campagnes, où elles sont davantage l’expression de la culture et de l’identité de la population.

Les «églises paritaires» existent depuis des siècles

Christoph Sterkman, vicaire épiscopal du diocèse de Bâle pour le vicariat épiscopal de la région St-Ours (qui comprend les cantons d’Argovie, de Bâle-Campagne et de Bâle-Ville), qui rappelle l’existence pendant des siècles d’»églises paritaires», traditionnellement utilisée par catholiques et protestants. Mais il ne pense pas que la proposition de Kathrin Martelli soit réalisable, étant donné qu’une telle utilisation interreligieuse ne serait pas du tout souhaitée.

Par contre, Peter Preisinger, secrétaire du Conseil de l’Eglise évangélique-réformée de Bâle-Ville, n’écarte pas cette possibilité: pas pour une église déjà existante, mais pour un nouveau centre des religions qui serait à construire. Mais, estime-t-il, une telle démarche devrait alors être entreprise par l’Etat. (apic/kipa/job/am/be)

22 août 2011 | 17:24
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
Aarau (3), Zurich (130)
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