Les évêques de France adoptent la synthèse du synode

En présence d’une centaine d’invités laïcs, diacres ou consacrés, les évêques de France, réunis en assemblée extraordinaire à Lyon, ont conclu le 15 juin 2022, la phase diocésaine du synode sur la synodalité en France. Celle-ci aura mobilisé 150’000 personnes depuis son lancement en octobre 2021.

À l’issue de deux journées de travaux, largement à huis clos, «une lettre d’accompagnement» de la synthèse déjà produite au niveau national a été votée par les seuls évêques, rapporte le quotidien La Croix

Ce document retient plusieurs orientations prioritaires: mieux articuler la dimension humaine de l’Église avec sa nature sacramentelle; être attentifs aux souffrances et aux attentes des femmes dans l’Église; écouter l’inquiétude des prêtres face aux conditions de leur ministère; et enfin examiner les les raisons pour lesquelles la liturgie demeure un lieu de tensions récurrentes.  

Les tradis et les jeunes peu touchés

Tout en déplorant que le processus synodal n’ait pas atteint tout le peuple de Dieu dans sa diversité, en particulier les fidèles traditionalistes et les jeunes, le texte relaie l’espérance de voir la synodalité devenir le style ordinaire de la vie de l’Église. Il invite  les communautés à marcher au pas des plus petits et des plus pauvres, ou encore a respecté la diversité ou la complémentarité des missions, charismes et dons.

Regrets et absences

Fait notable, la lettre d’accompagnement votée par les évêques relève certaines absences dans les thématiques remontées du terrain: la mission, le témoignage des chrétiens sur les grands enjeux sociétaux, écologiques ou de solidarité internationale. La famille comme lieu d’apprentissage de la fraternité n’est pas évoquée, poursuit-elle. Elle regrette que certaines richesses spirituelles chrétiennes – les sacrements, la vie consacrée, le célibat des prêtres, le diaconat… – soient souvent ignorées ou dévalorisées.

La synthèse de la consultation et la lettre doivent désormais être envoyés à Rome.

Publiée une semaine plus tôt la collecte, rédigée par l’équipe nationale à partir des synthèses diocésaines, dépeignait sans ambages la situation de l’Église en France, et proposait des pistes concrètes pour la réformer.

Y figuraient notamment l’aspiration profonde à une Église plus fraternelle, et tournée vers les marges; le désir d’une gouvernance laissant plus de place aux laïcs; le souhait de renforcer le rôle des femmes dans l’institution; la volonté d’engager le dialogue avec les non-chrétiens. (cath.ch/cx/mp)