En Syrie, la population civile est la principale victime des sanctions et de l'embargo imposés par les puissances occidentales | © Caritas Suisse
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Matériel de guerre: le Conseil fédéral franchit une ligne rouge, dénonce Caritas Suisse

En modifiant l’ordonnance sur le matériel de guerre, le Conseil fédéral «franchit une ligne rouge», dénonce Caritas Suisse. Le Comité de Caritas Suisse a pris connaissance «avec consternation» de la décision du Conseil fédéral de faciliter l’exportation de matériel de guerre dans des pays en proie à des conflits armés internes.

Scandalisé par cette décision, Caritas Suisse veut intervenir auprès du président de la Confédération Alain Berset. «Le Conseil fédéral doit corriger sa décision», affirme dans un communiqué l’œuvre d’entraide catholique suisse.

La tradition humanitaire de la Suisse, une parole creuse ?

La décision du Conseil fédéral permet la livraison de matériel de guerre dans des régions en crise, constate le Comité dans sa résolution. La tradition humanitaire de la Suisse est ainsi fondamentalement remise en question: «Il n’y a aucune garantie que des armes et des munitions suisses ne seront pas utilisées contre la population civile de pays en proie à des conflits armés internes, ni qu’elles ne serviront pas à perpétrer des ‘crimes contre l’humanité’».

«La tradition humanitaire de la Suisse ne doit pas être une parole creuse», estime Caritas. Elle doit s’ancrer concrètement dans le quotidien. La nouvelle ordonnance sur le matériel de guerre n’est pas compatible avec les objectifs de politique extérieure et de politique du développement de la Suisse. «Les succès de la diplomatie suisse et de la coopération internationale avec ses bons services, ses médiations, sa politique de promotion de la paix et des droits de l’homme et sa coopération au développement seront imprudemment et inutilement remis en question par des livraisons d’armes et de munitions».

Une décision qui doit être corrigée, question de crédibilité

Enfin, Caritas regrette profondément que le Conseil fédéral ait pu prendre une décision d’une telle portée sans consulter les cercles concernés. C’est pourquoi elle souhaite intervenir auprès du président de la Confédération Alain Berset pour obtenir une correction de cette décision – afin de veiller aux intérêts des populations touchées par les conflits armés et à la crédibilité de la politique extérieure et du développement de la Suisse. (cath.ch/com/be)

 

 

 

 

En Syrie, la population civile est la principale victime des sanctions et de l'embargo imposés par les puissances occidentales | © Caritas Suisse
23 juin 2018 | 10:08
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 1 min.
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