Milan Kundera en 1980 © Wikimedia commons/Elisa Cabot CC BY-SA 3.0
International

Milan Kundera, auteur de L'insoutenable légèreté de l'être, n’est plus

L’écrivain franco-tchèque Milan Kundera est décédé à l’âge de 94 ans, a annoncé le 12 juillet 2023 la porte-parole de la Milan Kundera Library de Brno. Il laisse derrière lui une œuvre traduite dans plus de 80 langues, pleine d’ironie et d’interrogations philosophiques.

Régulièrement pressenti pour le Nobel de littérature, mais sans jamais le décrocher, il fut l’un des rares auteurs à être entré de son vivant dans les prestigieuses éditions de La Pléiade (en 2011).

Mis à l’index en Tchécoslovaquie, puis exilé en France

Né à Brno, alors en Tchécoslovaquie, le 1er avril 1929, Milan Kundera a adhéré au Parti communiste tchécoslovaque à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avant d’en être exclu en 1950 pour un mot de trop, comme il le raconte dans La Plaisanterie, son premier roman (1967). Pourfendeur de tout conformisme et de toute idéologie, il est ostracisé derrière le Rideau de fer. Mis à l’index dans son pays après le Printemps de Prague, il s’exile en 1975 en France, avec son épouse Vera.

Déchu de sa nationalité tchèque en 1979, naturalisé français, il continuera à écrire ses romans en tchèque, jusqu’en 1990, date à laquelle il choisit le français comme langue de plume.

Une œuvre centrée sur la fragilité et la liberté

Milan Kundera n’a cessé d’explorer dans son œuvre la fragilité de l’existence humaine, mise en scène à travers les tiraillements existentiels de personnages en quête d’identité et de liberté. Que ce soit dans une Tchécoslovaquie communiste, oppressive et laissant peu de place aux illusions, ou en France. Il réfutait d’ailleurs l’étiquette d’écrivain politique pourfendeur du totalitarisme. «Le romancier n’est ni historien ni prophète: c’est un explorateur de l’existence», un porteur de mémoire, écrivait-il en 1986 dans L’Art du roman.

Deux ans plus tôt paraissait ce qui est souvent considéré comme son chef-d’œuvre, L’Insoutenable légèreté de l’être. L’intrigue se déroule dans la Tchécoslovaquie du printemps de Prague, puis de l’invasion par l’URSS, autour de la vie, notamment amoureuse, d’artistes et d’intellectuels. Kundera y visite des thèmes essentiels de la condition humaine: le sens du beau, la légèreté et la pesanteur, l’éphémère et la responsabilité humaine face au temps qui s’écoule. (cath.ch/ag/lb)

Milan Kundera en 1980 © Wikimedia commons/Elisa Cabot CC BY-SA 3.0
12 juillet 2023 | 17:46
par Lucienne Bittar
Temps de lecture: env. 1 min.
Partagez!