Mgr Rolando Alvarez a été condamné à 26 ans de prison et a été déchu de sa nationalité | Domaine public
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Nicaragua: l'ONU appelle à la libération de Mgr Alvarez

Dans un communiqué du 18 août 2023, l’ONU et le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme pour l’Amérique centrale et les Caraïbes anglophones (OHCHR) demandent au gouvernement du Nicaragua la libération de Mgr Rolando Alvarez, l’évêque de Matagalpa. L’évêque a été condamné à 26 ans de prison pour complot contre l’intégration nationale et diffusion de fausses nouvelles.

La commission interaméricaine pour les droits de l’homme, (CIDH) et le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme pour l’Amérique centrale et les Caraïbes anglophones, (OHCHR), demandent au gouvernement de Nicaragua la libération immédiate de Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa et de toutes les personnes privées arbitrairement de leur liberté dans le pays, rapporte Vatican News. Depuis plus de 5 ans, on enregistre au Nicaragua des violations systématiques des droits de l’homme.

Un an après l’arrestation de l’évêque, le 19 août 2022, les deux organisations condamnent sa détention, l’isolement, les visites limitées des membres de famille et la réduction des soins médicaux ainsi que d’accès aux médicaments essentiels. Mgr Álvarez est détenu dans la prison de sécurité maximale du Nicaragua connue sous le nom de «La Modelo».

L’évêque de Matagalpa condamné à 26 ans de prison

Mgr Alvarez est accusé de conspiration contre l’intégrité nationale et «propagation de fausses nouvelles à travers les technologies de l’information et de communication au détriment de l’État et de la société nicaraguayens». Les autorités du pays ont également retenu les charges de désobéissance civile et d’outrage aux autorités contre Mgr Alvarez après qu’il a refusé, le 10 février dernier, de quitter le Nicaragua pour s’exiler aux Etats-Unis. Il a été condamné à 26 ans de prison, à l’interdiction d’exercer les fonctions publiques et sa nationalité lui a été retirée.  

Pour le CIDH et l’OHCHR, les accusations à l’encontre de Mgr Alvarez sont des actes contraires aux obligations internationales des droits de l’homme assumées par le Nicaragua à travers la convention américaine des droits humains, le pacte des droits humains civiles et politiques, concernant particulièrement le droit à un procès juste, à la liberté et à l’intégrité personnelle.

La persécution contre l’Eglise catholique

Depuis l’année dernière, les deux organismes internationaux collectent une documentation sur la croissance de la persécution contre l’Église catholique au Nicaragua, à travers la détention arbitraire, l’incarcération et l’expulsion du pays des prêtres et religieuses sans aucune garantie d’un procès juste ainsi que la spoliation de leurs propriétés sans aucun droit à la restitution juridique. Cela a été notamment le cas pour l’Université centraméricaine des jésuites, l’UCA, accusée de terrorisme par le régime Ortega, mise sous séquestre et confisquée.

La réalité socio-politique du Nicaragua

Le Nicaragua traverse, depuis avril 2018, une crise politique et sociale, accentuée après les élections controversées du 7 novembre 2021 qui ont offert un cinquième mandat présidentiel à Daniel Ortega; mandat marqué par un tiraillement avec les autorités religieuses nicaraguayennes. Jusqu’à présent, au moins 44 membres de l’Église catholique ont été arbitrairement expulsés du pays et 8 prêtres emprisonnés. (cath.ch/vatnews/bh)

Mgr Rolando Alvarez a été condamné à 26 ans de prison et a été déchu de sa nationalité | Domaine public
20 août 2023 | 11:37
par Rédaction
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