Le cardinal Zen s'oppose à l'accord entre Rome et la Chine mais ne veut pas rompre le dialogue. (Photo:  Wikimedia commons Heurik CC BY-SA 2.0 DE)
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Pas de séparation stricte entre Eglise ›officielle’ et Eglise 'clandestine', souligne un évêque chinois

La séparation en Chine continentale entre Eglise ›officielle’ et Eglise dite ›clandestine’ n’est pas aussi nette, que l’on peut le croire a rappelé Mgr Jean-Baptiste Yang Xiaoting. L’évêque coadjuteur de Yan’an, dans la province du Shaanxi, au centre du pays, s’exprimait le 23 mars 2018 lors d’un congrès à l’Université pontificale grégorienne de Rome. Une situation reflétée par la diversité des évêques du pays.

77 évêques sont actuellement en poste en Chine. La grande majorité d’entre eux, 53, sont reconnus à la fois par le gouvernement chinois et par le Saint-Siège. Dans la plupart des cas, ils ont d’abord été nommés par Pékin, puis le Vatican a fini par ratifier leur nomination, après quelques années. Dans de plus rares cas, la nomination est d’abord romaine. C’est notamment le cas de Mgr Yang Xiaoting, évêque de Zhouzhi: il est nommé coadjuteur en 2006 par Benoît XVI et reçoit l’ordination épiscopale en 2010 avec l’accord gouvernemental.

Selon les estimations, la Chine compterait environ 10 millions de catholiques. Certains pasteurs diocésains sont ›légitimes mais illégaux’, c’est-à-dire nommés par Rome mais non reconnus par Pékin. D’autres sont reconnus par les deux parties donc ›légitimes et légaux’. D’autres encore n’ont pas reçu de mandat du Saint-Siège mais ont été nommés par le gouvernement : ils sont donc ›légaux mais illégitimes’.

Lettres d’excuses

Les évêques légitimes, mais illégaux, sont au nombre de 17, soit 22%. Deux d’entre eux sont confrontés à la présence d’un évêque officiel nommé par Pékin sans l’assentiment de Rome. Selon la presse spécialisée, le Vatican aurait demandé au mois de décembre aux pasteurs légitimes de ces diocèses (souvent très âgés ndlr) de se retirer au profit de l’évêque nommé par le gouvernement.

Il y a enfin sept évêques, soit 9%, nommés par Pékin sans mandat de Rome. Le Vatican considère cinq de ces diocèses comme vacants, les deux autres étant ceux où il y a aussi un évêque légitime. En février, la presse rapportait que ces sept évêques excommuniés pour leur ordination sans mandat avait écrit une lettre d’excuses au souverain pontife pour demander leur réintégration.

Deux évêques disparus

Par ailleurs, deux évêques reconnus par le Vatican, Mgr James Su Zhimin et Mgr Cosma Shi Enxiang, ont disparu respectivement depuis 1996 et 2001. Le second serait toutefois mort en 2015. Un autre évêque, Mgr Thaddeus Ma Daqin, auxiliaire de Shanghai, nommé par les deux parties, est empêché par Pékin d’exercer sa mission depuis son ordination en 2012.

Selon plusieurs sources, dont le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, Rome et Pékin se rapprocheraient d’un accord sur cette question de la nomination des évêques. Un sujet délicat, puisque Rome considère qu’elle relève de la compétence du successeur de Pierre tandis que la Constitution chinoise interdit aux fidèles d’une religion d’être assujettis à une domination étrangère (article 36). (cath.ch/imedia/xln/mp)

Le cardinal Zen s'oppose à l'accord entre Rome et la Chine mais ne veut pas rompre le dialogue.
24 mars 2018 | 10:38
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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