Première visite du pape François à l’Institut pontifical oriental sur fond de crise

Le pape François se rendra le 12 octobre 2017 à l’Institut pontifical oriental dans le cadre du centenaire de l’institution. Le pontife s’entretiendra en privé avec la communauté académique de cet Institut, ébranlé récemment par une grave crise.

L’Institut pontifical oriental est un centre de recherches et d’études supérieures chargé de promouvoir la connaissance du christianisme oriental. En 2009, l’Institut comptait 554 étudiants répartis en deux facultés, les sciences ecclésiastiques orientales et le droit canon oriental. Quelque 15% d’entre eux sont orthodoxes.

Depuis la fondation, 200 professeurs, dont une moitié de jésuites, ont enseigné à l’Institut pontifical oriental. Parmi eux, nombreux sont considérés comme les plus éminents dans leur spécialité.

«Tremblement de terre institutionnel»

En avril 2015, le vaticaniste Sandro Magister avait révélé une crise de gouvernance au sein de l’Institut, évoquant un «tremblement de terre institutionnel». Après une inspection, le général des jésuites de l’époque, le Père Adolfo Nicolás avait destitué le recteur, le Père américain James McCann et les doyens Philippe Luisier et Michael Kuchera, soit toute l’équipe dirigeante de l’Institut.

Dans la lettre par laquelle il avait notifié cette mesure, le général des jésuites dénonçait l’esprit «dépourvu de charité» qui avait désagrégé la communauté enseignante, et porté ainsi un grave préjudice à la mission de l’Institut.

En août 2015, le père David Nazar, jésuite canadien d’origine ukrainienne, a été nommé recteur de l’Institut.

Un institut fondé en 1917

L’Institut Pontifical Oriental a été créé il y a un siècle, en 1917, par le pape Benoît XV. La même année, la Congrégation pour les Églises orientales avait vu le jour au sein de la Curie romaine. Son préfet, actuellement le cardinal argentin Leonardo Sandri, est aussi grand chancelier de l’Institut.

En 1922, Pie XI confia l’Institut à la Compagnie de Jésus qui en assure l’enseignement et la direction. Il réserva au pape la nomination du recteur, sur proposition du général, après consultation des enseignants jésuites. (cath.ch/imedia/ah/mp)