Monika Schmid salue Mgr Gmür à la sortie de la messe à Fribourg le 6 septembre 2022 © Bernard Hallet
Dossier

Evêques suisses: «Seul le prêtre peut présider l’eucharistie»

6 janvier 2023 | 16:32
par Maurice Page
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Dans une lettre commune adressée, le 5 janvier 2023, aux personnes actives en pastorale, les évêques de Bâle, Coire et Saint-Gall les appellent à respecter les règles liturgiques: «Vous savez tous que seul le prêtre préside valablement l’eucharistie, accorde la réconciliation sacramentelle et administre l’onction des malades», insistent-ils dans ce qui apparaît comme une réponse à «l’affaire Monika Schmid». Et un avertissement sévère à celles et ceux qui ne respectent pas les règles communes.

A l’occasion de la nouvelle année, les trois évêques, Felix Gmür, Joseph Bonnemain et Markus Büchel, adressent d’abord leurs remerciements et leurs voeux à leurs agents pastoraux mais souhaitent aussi partager leur inquiétude.

«Nous savons très bien qu’il n’est pas rare que votre travail exige un double équilibre. Il y a un grand écart entre ce pour quoi vous brûlez, votre foi personnelle, et la confrontation avec tout ce qui fait que l’Église est si douloureusement en retard sur l’Évangile.» A cela s’ajoute le regard de la société lorsque vous vous reconnaissez comme une personne active et engagée dans l’Eglise.

Mgr Joseph Bonnemain rappelle à l’ordre ses agents pastoraux | DR

«Comme vous, nous évoluons dans ces zones de tension et faisons de notre mieux pour les supporter et les vivre dans une attitude d’espérance. Nous sommes très reconnaissants pour le processus synodal, qui nous montre une fois de plus que nous sommes en route ensemble et que ce n’est qu’ensemble que nous pouvons être des témoins crédibles de Jésus-Christ.»

Un témoignage commun exige des règles communes

Pour les évêques néanmoins, «le témoignage commun nécessite des formes et des règles communes. En ce qui concerne le respect de ces règles, (…) nous, évêques, recevons régulièrement des demandes et des réactions inquiètes, notamment en ce qui concerne les célébrations religieuses. Les fidèles ont droit à des services religieux qui respectent les règles et les formes de l’Église».

«La liturgie inculturée, mais homogène dans ses formes de base, est un trésor de notre Église qui donne une patrie aux croyants, en particulier aux migrants, dans le monde entier. Nous rappelons donc avec insistance que les formes et les règles liturgiques s’appliquent également dans notre pays, conformément aux dispositions des évêques», poursuit la lettre.

Seul le prêtre préside valablement l’eucharistie

«Elles concernent en particulier ceux qui président les célébrations. Vous savez tous que seul le prêtre préside valablement l’eucharistie, accorde la réconciliation sacramentelle et donne l’onction des malades. C’est précisément pour cela qu’il est ordonné. Cette règle de foi catholique romaine doit également être respectée sans restriction dans nos diocèses», avertit le message. 

Une réponse à «l’affaire Monika Schmid»

Le prêtre est l’homme de l’eucharistie | Pixabay.com

«Il ne s’agit pas ici d’une obéissance aveugle et encore moins de la promotion d’un cléricalisme patriarcal, mais de la conviction que les prêtres, dans le service et l’exécution des sacrements, rendent visible que Jésus-Christ lui-même agit dans et par les sacrements. Ils maintiennent en quelque sorte ouvert l’espace pour l’action de Dieu dans la liturgie. C’est pourquoi l’Église maintient depuis le début du christianisme – et ce en consensus œcuménique avec presque toutes les autres Églises chrétiennes – qu’il faut une désignation sacramentelle, c’est-à-dire une ordination, pour présider la célébration de l’eucharistie et pour dire la prière eucharistique en tant que prêtre concélébrant.» 

Les textes liturgiques ne sont pas non plus quelconques, car ce ne sont pas nos textes, mais ceux de toute la communauté de foi. L’Église connaît une grande diversité de textes, y compris dans l’œcuménisme, mais ils suivent tous une structure de base qui doit être respectée. 

La liturgie n’est pas un terrain d’expérimentation personnelle

Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall, à l’église des jésuites à Lucerne | © Jacques Berset

«Nous entendons les demandes de nombreuses personnes de pouvoir participer à la liturgie d’une autre manière, par exemple en tant que femme. Nous entendons la demande d’un langage approprié et apprécions votre souci d’un bon langage dans la liturgie. Cependant, nous vous demandons instamment de ne pas faire du signe de l’unité qu’est la liturgie un terrain d’expérimentation de projets personnels. C’est précisément dans la célébration mondiale de la même liturgie que nous sommes catholiques et solidaires les uns des autres.

«Utilisez la diversité des formes de célébrations liturgiques que l’Église propose. Et utilisez les lieux de la liturgie tels que la réflexion, la prédication, la méditation, les intercessions, les chants, la musique, le silence, pour pouvoir vous y inscrire personnellement. Nous recommandons à tous ceux qui souhaitent approfondir la question de lire la lettre apostolique Desiderio desideravi du pape François.» 

Sans évoquer la possibilité de sanctions, les évêques concluent par des remerciements chaleureux  pour «votre engagement dans la foi et de votre loyauté». (cath.ch/com/mp)  

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Monika Schmid salue Mgr Gmür à la sortie de la messe à Fribourg le 6 septembre 2022 © Bernard Hallet
6 janvier 2023 | 16:32
par Maurice Page

Dans une lettre commune adressée, le 5 janvier 2023, aux personnes actives en pastorale, les évêques de Bâle, Coire et Saint-Gall les appellent à respecter les règles liturgiques: "Vous savez tous que seul le prêtre préside valablement l'eucharistie, accorde la réconciliation sacramentelle et administre l'onction des malades", insistent-ils dans ce qui apparaît comme une réponse à “l’affaire Monika Schmid”. Et un avertissement sévère à celles et ceux qui ne respectent pas les règles communes.

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