Sénégal: Profanations de cimetières musulmans et catholiques

Le Sénégal est confronté, depuis fin 2015, à une vague de profanations de tombes dans les cimetières catholiques et musulmans, tant à Dakar, la capitale, qu’à l’intérieur du pays.

A Diokoul, un quartier de Rufisque, ville historique en banlieue est de Dakar, le cimetière catholique de la localité a été profané le jour du Vendredi-Saint, par des inconnus. Après s’y être introduits, ils ont détruit des croix et des objets d’ornements sur les tombes, ont rapporté le 29 mars 2016, les médias sénégalais.

L’abbé Stanislas Diouf, curé de la paroisse Ste-Agnès de Rufisque, a dénoncé cet acte commis «au moment où l’Eglise célèbre la Passion du Christ». Le cimetière ouvert il y a 150 ans, a déjà été profané plusieurs fois dans le passé, mais cette fois-ci, c’est «les auteurs en ont fait trop», a déclaré Raul Turpin, son responsable.  Il a ajouté que les lieux sont devenus «très, très exigus» et manquent de sécurité. Les maires des différentes communes de la ville ont été sollicités pour l’attribution d’un terrain «où nous pourrons enterrer nos morts», mais en vain.

«Nous aurions souhaité que la sécurité soit renforcée dans ce cimetière qui n’a qu’un gardien, trop âgé maintenant». En outre, le cimetière est compartimenté, de telle sorte que quelqu’un peut s’y introduire sans être vu. Il a lancé un appel à la commune pour aider à sécuriser les lieux. Parmi les morts enterrés dans ce cimetière, figurent 15 soldats français, décédés entre 1905 et 1945.

Profanation de sépultures

La profanation du cimetière catholique de Diokoul est le dernier cas en date de profanation de lieux de sépulture au Sénégal. Depuis fin novembre dernier, la presse rapporte régulièrement des cas de profanations de tombes dans des cimetières musulmans, Pikine, l’une des plus grandes villes de la banlieue nord-est de Dakar, Thiaroye, Yeumbeul, des localités voisine de Pikine, ainsi qu’à Kébémer, entre autres.

Début mars, dans un cimetière musulman de Pikine, le corps d’une femme de 80 ans, a été retrouvé exhumé et jeté à l’air libre, le lendemain de son enterrement. Il y a deux semaines encore, vers la mi-mars, le corps d’un enfant a aussi été retrouvé déterré. (cath.ch-apic/ibc/mp)