Suisse: assemblée générale de l’Union des supérieurs majeurs à Pensier
«Les religieux ne sont-ils que des bouche-trous?» (220694)
Fribourg, 22juin(APIC) «Les religieux ne sont-ils que des bouche-trous?»
C’est autour de cette question qu’une quarantaine de responsables de communautés religieuses masculines se sont retrouvés à Pensier, près de Fribourg, du 20 au 22 juin pour l’assemblée générale de l’Union des supérieurs
majeurs religieux de Suisse (USM). La place de la vie consacrée dans
l’Eglise et dans le monde sera d’ailleurs au centre du prochain Synode des
évêques qui se tiendra à Rome en octobre.
Cette rencontre a été marquée par la présence de plusieurs évêques, Mgr
Otmar Mäder, évêque de St-Gall, Mgr Martin Gächter, évêque auxiliaire de
Bâle et responsable pour les communautés religieuses au sein de la Conférence des évêques suisses, Mgrs Peter Henrici et Paul Vollmar, évêques auxilaires de Coire, et tous deux issus de congrégations religieuses. Quant
au nonce apostolique en Suisse Mgr Karl-Josef Rauber et à Mgr Pierre Mamie,
évêque du diocèse, ils ont également rencontré les participants à cette assemblée.
L’ecclésiologie «moyenne», selon le terme du Père Adrian Schenker, que
l’on retrouve chez plusieurs auteurs et dans de nombreux manuels, ne laisse
pas de place aux religieux et religieuses. Les évêques, les prêtres et les
communautés consitutent l’architecture essentielle de l’Eglise. Une
conception ressentie parfois durement par les religieux et qui peut même
aller jusqu’à poser des problèmes existentiels, a relevé le dominicain lors
de son exposé.
Faire abstraction du monachisme et de la vie religieuse sous ses formes
diverses lorsqu’on parle de l’Eglise est une erreur grave, estime le Père
Schenker. L’ecclésiologie doit partir de la réalité et non pas de conceptions théoriques. Il s’agit donc de s’interroger sur la nature et la
fonction des communautés religieuses.
A partir de Vatican II et de la réflexion qui a suivi, la vie religieuse
peut se déterminer selon trois catégories: le signe prophétique dans et
pour l’Eglise, le témoignage et le charisme donné à l’Eglise. Le Père
Schenker en ajoute une quatrième: la vie religieuse comme charisme de coopération multiple avec les ministères hiérarchiques de l’Eglise.
Le terme de «communauté-pilote» illustre assez bien la radicalité du
choix évangélique de la vie religieuse. Le pilote guide et entraîne la
communauté chrétienne vers sa seule fin qui est la rencontre avec le
Christ. Il affime la priorité donnée à Dieu. Une vision un peu irréaliste
et qui ne tient pas compte de la fragilité humaine, jugent certains. Les
religieux ne sont pas toujours des exemples.
Chaque ordre et chaque congrégation possède un charisme propre qui s’exprime à travers un service rendu à l’Eglise. Aux yeux du Père Schenker on
peut parler à ce titre de dimension ministérielle puisque les familles religieuses sont ainsi impliquées dans le ministère de l’Eglise.
La réflexion approfondie en groupes sera transmise à Rome, lors du
Synode sur la vie religieuse, par le Père Pierre Emonet, jésuite de Genève
et par Soeur Maria-Laetitia Mäder, des Ursulines de Fribourg désignés pour
accompagner Mgr Pierre Mamie.
Un nouveau président pour l’USM
L’assemblée statutaire a été marquée surtout par l’élection d’un nouveau
président en la personne du Père Josef Rosenast, religieux pallottin (SAC),
de Gossau, qui remplace le Frère Paul Hinder, de Lucerne. Le Père Alois
Baiker, provincial des jésuites à Zurich, rejoindra également le comité.
Le travail du bureau d’information tiers monde de l’USM a été examiné
après quelques années de fonctionnement. Après la démission du frère Bernard Maillard, de Fribourg, et étant donné les difficultés rencontrés par
ce service, le comité a proposé de suspendre ses activités à partir du 31
août prochain. Bernard Maillard a du constater en effet que les informations des divers instituts ne parvenaient pas jusqu’à lui, que les ordres
religieux concernés hésitaient ou refusaient de fournir des informations
supplémentaires, que les nouveautés importantes étaient retenues par les
religieux informés et que le fait de ne pas être journaliste limitait l’accès aux médias. A l’avenir, on s’efforcera d’améliorer la coordination
entre les responsables de l’information des divers ordres et les médias, en
particulier l’agence de presse APIC.
Autre organe important de l’USM, la commission pastorale s’est penchée
sur la participation de religieux aux divers conseils de pastorale régionaux, cantonaux ou diocésains. La commission a défini quelques critères
concernant la représentation des religieux dans ces organes. Dans le but
d’assurer une meilleure coordination, la commision pastorale s’élargira à
un membre de l’Union des supérieures majeures de Suisse romande (USMSR),
une représentante de l’Union des supérieures des ordres contemplatifs de
Suisse alémanique (VOKOS), et une de l’Union des contemplatives de Suisse
romande (UCRS).
Les comptes qui se soldent par un excédent de dépenses de 7’500 francs
sur un montant global de 92’000 francs ont été approuvés par l’assemblée.
(apic/mp)