Vers des espaces de formation à l’action

Suisse romande: Session de l’ACI sur l’avenir des mouvements d’action catholique

Genève, 26 avril 2002 (APIC) Quelque 80 membres des mouvements d’Action catholique de Suisse romande se sont retrouvés les 20 et 21 avril à Crozet dans le pays de Gex en France. Ils ont partagé leur expérience lors d’une session organisée par l’ACI (Action catholique des indépendants). Interpellés par l’incertitude qui plane sur l’avenir de leurs mouvements, les participants ont imaginé des espaces de formation à l’action.

L’ACI de Suisse romande a invité ses membres et des représentants d’autres mouvements d’Action catholique (AC) à une réflexion sur l’avenir de leurs organisations. L’ACI constate son vieillissement et sa difficulté à accueillir les jeunes. Ceux-ci sont peu nombreux à s’intéresser à cette forme de mouvement, à tel point que la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne), par exemple, s’interroge également sur son avenir. Quant à l’Action catholique ouvrière (ACO), elle se trouve depuis quelques temps «en veilleuse» en Suisse Romande.

L’Action catholique a-t-elle encore un avenir? Et si oui comment l’imaginer? Telles ont été les questions posées lors de cette session. Les témoignages d’un ancien de l’ACO, d’une membre de l’ACI, d’un ancien jéciste et des responsables actuels de la JEC expriment tous la gratitude envers leur mouvement. «J’ai confirmé à l’usine. – J’ai appris qu’on n’est jamais impuissant. – J’ai reçu une capacité d’analyse qui me donne une longueur d’avance sur les autres. – J’ai découvert qu’il était possible de mettre en pratique la foi chrétienne». Tous ont dit que le mouvement auquel ils ont appartenu pendant 4 ou 50 ans a été décisif dans leur parcours de vie et pour leur vie spirituelle.

Approcher le monde comme un météorologue

Mais le monde change, comme l’a relevé l’intervenant de la session, le Père Jean-Pierre Caloz, Oblat de Marie Immaculée. Devenu complexe, il ne se laisse plus saisir par de simples raisonnements. Il faut plutôt l’approcher à la manière d’un météorologue, voir les évolutions actuelles et essayer de prédire leur cours futur … en sachant que l’imprévisible est toujours possible. Dans ce contexte, selon le Père Caloz, les catholiques n’ont plus à se soucier d’être la religion de tous. Ils peuvent tout simplement être heureux d’appartenir à leur «tribu». Il existe une joie de l’action, un éclat de la foi, une certitude de l’espérance qu’il convient de vivre pleinement. S’affirmer universel fait violence à autrui, dire la joie à être ce que l’on est, à pratiquer les rites et les coutumes de sa «tribu» laisse la porte ouverte à celui ou celle que cela intéresse.

Témoigner et faire confiance aux nouvelles générations

L’inquiétude devant sa mort avait incité l’ACI à organiser cette session. Au terme de celle-ci reste la volonté de témoigner de ce qui a été reçu et de faire confiance aux nouvelles générations. Pour renforcer leur témoignage, les participants ont souhaité créer des «écoles de l’action» afin de partager avec d’autres les méthodes et dynamismes qui les ont aidés à comprendre le monde et à y agir en chrétien. Ils souhaitent également reprendre le Message des Eglises «L’avenir ensemble» de la Consultation oecuménique et y puiser des pistes d’actions communes à tous les groupes ACI et peut-être plus largement à tous les mouvements d’AC.

Cette session, préparée et dirigée par une équipe de Genève et du Pays de Gex, a vu la présence du président du Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants (MIAMSI), Daniel Guéry, et de la présidente de la Communauté romande de l’apostolat des laïcs (CRAL), Andrea Wassmer. Le premier a souligné la richesse de l’engagement des mouvement membres du MIAMSI en donnant l’exemple de Madagascar où l’ACI a joué un rôle important lors des élections présidentielles de décembre dernier et des événements qui ont suivi. Andrea Wassmer a situé la session dans le contexte de le réflexion collective que mènent actuellement les mouvements d’AC au sein de la CRAL.

Des membres et des responsables de l’ACE (Action catholique des enfants), de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne) et de la CTC (Coordination des travailleurs chrétiens) ont également participé à la session. (apic/jch/bb)

26 avril 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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