Trèves: Congrès européen pour la prévention des abus sexuels dans l'Eglise

Trèves, 20.11.2015 (cath.ch-apic) Des différences assez importantes dans le traitement des cas abus sexuels persistent entre les Eglises des divers pays européens. Tel est le principal constat de la première conférence internationale de responsables de la prévention des abus sexuels dans l’Église catholique réunie à Luxembourg et à Trèves du 18 au 20 novembre 2015. Un réseau d’experts devrait se mettre en place au cours des prochains mois.

Des délégués venant de Croatie, d’Écosse, d’Angleterre, de Belgique, de France, d’Autriche, des Pays-Bas, d’Irlande, d’Italie, de Tchéquie, de Pologne, du Vatican, de Luxembourg et d’Allemagne se sont réunis à l’initiative de l’archidiocèse de Luxembourg et du diocèse de Trèves. Pendant trois jours, les experts de 14 pays se sont penchés sur le scandale des abus sexuels dans l’Église catholique, ses conséquences et les conclusions à en retirer pour le travail de prévention. Il s’agissait notamment de mettre en évidence de bonnes pratiques de prévention, à partir d’exemples concrets de diocèses des différents pays représentés.

Pas de standards minimaux

Selon Andreas Zimmer, responsable de la prévention pour le diocèse de Trèves, le continent européen peut se diviser en trois régions. Les pays anglo-saxons, suite aux abus révélés aux Etats-Unis et en Irlande, ont mis en place des structures de prévention dès 2002. Il existe dans ces pays des programmes de formation, des responsables qualifiés et des études scientifiques. Pour les pays de langue allemande et le Benelux, l’impulsion est venue en 2010 après la révélation de cas en Allemagne.

Pour la France, les pays du sud et de l’est de l’Europe, la prise de conscience collective émerge à peine. La prévention est encore souvent laissée à l’initiative des évêques locaux. Même si les directives pour les abus sexuels du Vatican et des conférences épiscopales nationales ont été régulièrement renforcées, il faudrait au moins établir partout le même standard de base pour la prévention, estime le responsable allemand.

La question de la prévention est en effet ressentie de manière assez différente selon les pays, a renchéri Mary Hallay-Witte, responsable pour le diocèse de Hambourg. Là où il existe encore de forts tabous sur la question des abus sexuels, la prévention est beaucoup plus difficile. Il s’agit entre autres de développer la prise de conscience des enfants face aux prêtres, aux enseignants ou à d’autres personnes porteuses d’une autorité.

Pour savoir comment la prévention des abus sexuels dans l’Église catholique peut à l’avenir être la plus efficace possible, les participants à la rencontre ont souhaité la création prochaine d’un réseau européen d’experts sur ce sujet. (apic/kna/mp)