Suisse: Le Chapitre de St-Nicolas à Fribourg fête ses 500 ans en 2012
Une découverte esthétique et catéchétique de cinq siècles d’histoire
Fribourg, 22 novembre 2011 (Apic) Le Chapitre de la cathédrale St-Nicolas de Fribourg fêtera cinq siècles d’existence en 2012. Un jubilé placé sous le signe de la découverte esthétique et catéchétique de la cathédrale, et une occasion de rappeler l’importance culturelle et politique du Chapitre dans l’histoire de la ville et du canton de Fribourg.
Le 20 décembre 1512, une bulle du pape Jules II crée le «vénérable et exempt» Chapitre collégial de St-Nicolas à Fribourg, formé de 15 chanoines autonomes par rapport à l’évêque de Lausanne. C’est le célèbre magistrat et humaniste fribourgeois Pierre Falk qui, lors d’un séjour à Rome, obtint cette insigne faveur, à la demande des autorités et de la Bourgeoisie de la ville, rappelle le prévôt actuel, le chanoine Claude Ducarroz.
Depuis cette date, le Chapitre de St-Nicolas a influencé l’histoire culturelle et politique de la ville et du canton de Fribourg. Ses privilèges seront longtemps maintenus, comme par exemple la nomination du prévôt et des chanoines par les autorités civiles jusqu’en 2004. «Je suis le premier prévôt élu par ses pairs. Il n’y a pas si longtemps, cette tâche était dévolue aux autorités civiles, en l’occurrence le Conseil d’Etat, en souvenir de l’implication de Pierre Falk dans les négociations de 1512», raconte le chanoine Ducarroz. Selon le prévôt, ce changement de régime est consécutif à Loi du 26 septembre 1990 concernant les rapports entre les Eglises et l’Etat, ainsi qu’au Concile Vatican II qui a mis en place des Conseils autour des évêques.
Accent sur le message chrétien
L’histoire de la cathédrale St-Nicolas est intimement liée à celle du Chapitre. C’est pour cette raison qu’à l’occasion de ce 500e anniversaire, les organisateurs ont voulu insister sur la redécouverte de l’édifice qui fut une église paroissiale avant d’être la collégiale du chapitre en 1412, puis la cathédrale depuis 1924 seulement. «Nous voulons mettre l’accent sur le message chrétien que ces beautés contiennent et révèlent. C’est important de montrer, aux jeunes d’une part et au grand public d’autre part, l’esthétique de cette cathédrale et toute la catéchèse qui en découle», précise le prévôt.
Tout au long de l’année 2012, plusieurs visites guidées, en français et allemand, seront organisées à l’intention du public mais aussi des enfants et des jeunes (par exemple des classes, des groupes de catéchèse, des servants de messe, des premiers communiants, des confirmands, etc). De nombreux événements importants marqueront ce jubilé, qui sera ouvert par la messe du 6 décembre 2011, en la cathédrale St-Nicolas, en la solennité de Saint Nicolas de Myre. Au printemps 2012, un audio guide de la cathédrale sera présenté et, à l’automne, un livre historique grand public, réalisé sous la direction de l’historien Jean Steinauer. (apic/ea/nd)
Le terme chanoine désigne un prêtre inscrit sur un «canon», soit une liste d’Eglise. La création des chapitres est un souhait de certains évêques du IVe siècle voulant constituer autour d’eux une communauté de prêtres, fidèles aux règles de St-Augustin et exerçant le ministère liturgique et pastoral dans leur cathédrale. Selon Claude Ducarroz, il existe trois formes de chapitres en Suisse. Les chapitres «réguliers», comme ceux du Grand St-Bernard ou de St-Maurice, en Valais, où les chanoines suivent une règle, tout comme les religieux. Les chapitres plus ou moins «indépendants» du pouvoir épiscopal, comme à Beromünster, dans le canton de Lucerne ou encore les collégiales d’Estavayer-le-Lac ou de Romont, dans le canton de Fribourg. Enfin, les chapitres liés à une cathédrale, qui forment le conseil rapproché de l’évêque, comme à Fribourg, à Sion, à Soleure, à Lugano ou à Coire.
Le Chapitre cathédral de St-Nicolas compte aujourd’hui 12 chanoines, dont 9 résidants et 3 non-résidants. «Le chapitre exerce surtout une activité liturgique dans la cathédrale. Nous nous retrouvons matin et soir pour la prière communautaire. Nous présidons chaque jour l’eucharistie de 18h15», explique le prévôt Ducarroz. Cinq siècles après sa création, le Chapitre de St-Nicolas, même s’il a perdu son influence dans la vie civile, reste présent à travers ses chanoines. Ces derniers exercent toutes sortes de fonctions au service du diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, tantôt comme proches collaborateurs de l’évêque, tantôt dans le ministère paroissial. «Nous sommes attentifs à porter dans notre prière la vie du diocèse, mais aussi celle de notre canton et de notre pays», conclut Claude Ducarroz. Plus d’infos sur le jubilé: www.chapitre-stnicolas.ch (apic/ea/nd)
par webmaster@kath.ch
