Egypte: Les coptes orthodoxes fêtent Noël le 6 janvier

Une fête célébrée dans un contexte de tension religieuse

Le Caire, 6 janvier 2012 (Apic) Les chrétiens coptes orthodoxes d’Egypte célèbrent Noël le 6 janvier, avec la traditionnelle messe de minuit. Les festivités se déroulent dans un contexte de tension religieuse dans le pays, rapporte radio France internationale (RFI).

Selon le Service d’information du gouvernement égyptien, une délégation officielle comprenant notamment le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayyeb, le mufti d’Egypte, Ali Gomaa, et le ministre des Waqf (biens religieux), Mohamed Abdel-el-Fadeel Qusi, a rendu une visite de courtoisie, le 4 janvier dernier, à Chenouda III, pape de l’Eglise copte-orthodoxe. Elle a formulé l’espoir que la sécurité sera rétablie dans le pays. Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim, a lui aussi envoyé un message de «salutations et de meilleurs vœux» à Chenouda III, à la même occasion.

Fin décembre, le chef de l’Eglise copte orthodoxe avait lancé une invitation à tous les partis politiques du pays à assister à la messe de Noël du 6 janvier. Les Frères musulmans l’ont acceptée, mais les salafistes l’ont déclinée. Ils ont néanmoins envoyé un message aux dirigeants de l’Eglise pour condamner d’avance toute attaque contre des lieux de culte ou des citoyens coptes.

La situation des chrétiens s’est dégradée sous Sadate

La situation des coptes, pour la plupart des orthodoxes établis depuis 13 siècles en Egypte, s’est nettement dégradée depuis une trentaine d’années, notamment avec l’arrivée au pouvoir de feu le président Anouar al Sadate, qui a toléré des mouvements islamistes pour contrer la puissance des nationalistes nassériens. Les violences, dont les incendies d’églises, souvent provoqués par de petits groupes, ou pour de petites histoires de quartiers, notamment en Haute-Egypte, se sont multipliées ces dernières années.

«Ces violences sont souvent le fait de groupes extrémistes des deux côtés, composés de personnes peu éduquées, qui ont de part et d’autre le sentiment que leurs droits sont bafoués», a estimé Mustapha Kamel al Saïed, professeur de sciences politiques à l’université du Caire. Les coptes se sentent discriminés par la Constitution égyptienne qui, dans son deuxième article, stipule que l’Islam est la principale source de législation du pays. A cela s’ajoute le fait que les lois qui régissent la construction des églises sont différentes de celles qui prévalent pour les mosquées. En outre, la conversion de l’Islam à une autre religion est interdite. L’accès à certains postes à responsabilités, notamment dans la fonction publique, l’armée, la justice, ou la direction des universités est bien plus difficile pour les chrétiens. (apic/ibc/bb)

6 janvier 2012 | 17:59
par webmaster@kath.ch
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