Bernard Litzler

Trump et l’anti-Trump

Le triomphe de Donald Trump est une surprise. Le milliardaire s’installe à la Maison Blanche pour quatre ans. Un bail inattendu pour le promoteur immobilier. Alors même que son parti peinait à croire en ses chances, le voilà dans le Bureau ovale où convergent tous les grands problèmes du monde.
Toutefois la victoire de Trump, longtemps qualifié de «clown» par ses adversaires, inspire quelques leçons, pas forcément agréables.
La politique devient-elle un champ de bataille où tous les coups sont permis? Seule la victoire a semblé compter dans la course terrible des prétendants. La campagne à laquelle nous avons assisté a été lamentable, désastreuse même. Elle augure d’un monde où tous les coups, surtout les plus bas, sont permis. La chose publique mérite mieux que des invectives. La responsabilité politique, chose sérieuse et stimulante, ne saurait se rabaisser au niveau du caniveau.
Les médias et les sondages, favorables à Hillary Clinton, font leur mea culpa. Et découvrent soudain que la crise économique a laissé des hordes sur le bord de la route. L’électeur blanc des Etats ruraux du centre des Etats-Unis, qui mesure les effets d’une mondialisation cruelle, a pesé de tout son poids. Il a propulsé à Washington celui en qui personne ne croyait. Mesure-t-on réellement le poids de la détresse des sans-travail ou des working poors (ceux qui travaillent à plein temps sans parvenir à tourner)? La chose publique, c’est d’abord du travail, une dignité, un avenir. Aux Etats-Unis comme en Europe, la leçon est terrible. Elle fait le lit des populismes et de l’isolationnisme.
Soudain le monde entier apparaît plus brutal. La victoire de Donald Trump, mise en relation avec la politique guerrière de Poutine, la chasse aux sorcières d’Erdogan en Turquie et la répression d’Al Sissi en Egypte, voire la montée du Front national en France, laisse apparaître une planète aux abois, où le discours simpliste et la matraque semblent plus efficaces que les analyses nuancées.
Mais ce monde n’est pas le nôtre. A un monde qui désespère de lui-même, nous sommes appelés à un surcroît d’espérance. L’avancée vers un monde nouveau, plus fraternel, dépend aussi de nous. Et curieusement la figure du pape François apparaît comme l’«anti-Trump» par nature. La douceur, la finesse, la subtilité plutôt que la force, la brutalité, les insultes. L’Evangile plutôt que la loi du plus fort. Pour qui votons-nous?

Bernard Litzler
11 novembre 2016

Le président américain Donald Trump a «vraiment hâte» de rencontrer le pape
11 novembre 2016 | 09:14
par Bernard Litzler
Temps de lecture: env. 2 min.
pape françois (2270), Trump (11)
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