
Homélie du 25 mars 2016 (Jn 18, 1 – 19, 42)
Père Claude Etienne – Institut La Pelouse, Bex
Notre société s’ingénie à occulter le spectacle de la mort : les gens meurent en famille ou dans les hôpitaux, voire seules. Les médias nous mettent devant la réalité brutale de la mort violente : accidents, crimes, attentats terroristes. conflits armés. Veillons bien à ne pas tomber dans le dolorisme ou le voyeurisme morbide.
« La croix du Christ est la victoire de l’amour »
En ce Vendredi Saint, notre regard se porte vers la Croix du Christ. Cette croix symbolise la souffrance de l’homme, notre souffrance. Pour beaucoup, elle s’appelle longue maladie, souffrance, échec, violence, deuil. Mais la croix du Christ n’est pas une croix comme les autres. Elle est pour tous les hommes et pour chacun absolument UNIQUE. Elle est notre unique espérance parce qu’elle est la victoire de l’amour. En ce Vendredi Saint, nous ne célébrons pas la souffrance ni la mort. Nous célébrons le signe de l’immense amour de Jésus Christ et de Dieu notre Père pour tous les hommes sans exception. Ce n’est pas une croix ignominieuse, c’est une croix glorieuse, c’est la Croix de l’Amour.
La croix du Christ, signe d’amour et signe de notre salut, reste pour chacun de nous un mystère. Il n’est pas facile de l’accueillir en vérité surtout si nous connaissons la morsure de la souffrance. Quand tout va bien, quand la réussite, le succès et la santé sont au rendez-vous, il est assez facile de chanter la croix victoire de l’amour. Mais quand le Seigneur nous invite à Gethsémani, nous reconnaissons bien vite nos limites. Alors que faire en ce Vendredi Saint ?
« Jésus n’a pas attendu le Calvaire pour donner sa vie »
Pour progresser dans l’intelligence du mystère de la croix, il ne suffit pas d’acclamer la croix ou de la vénérer. Le plus important c’est de prendre modèle sur le Christ : Il n’a pas attendu le Calvaire pour donner sa vie. Il l’a fait jour après jour au hasard des rencontres, chaque fois qu’il s’est mis au service des petits, des malades et des pauvres.
En ce Vendredi Saint, les uns pour les autres, nous prierons l’Esprit Saint pour qu’il ouvre chacun de nos cœurs à l’intelligence de plus en plus grande de ce mystère d’amour qu’est le mystère de la Croix. Et c’est alors seulement que nous pourrons chanter en toute vérité : « Victoire ! Tu règneras. O croix, tu nous sauveras. »
CÉLÉBRATION DE LA PASSION ET DE LA MORT DU SEIGNEUR
Lectures bibliques : Isaïe 52, 13 – 53, 12; psaume 30; Hébreux 4, 14-16 ; 5, 7-9; Jean 18, 1 – 19, 42
Les reproches du Christ à son peuple
Bruxelles: « Etre unis dans la foi comme dans l’humanité »
Réfugiés: Saint-Maurice, une cure d’accueil
Les chanoines de l’hospice du Simplon perpétuent la tradition

Homélie du 20 mars 2016 (Lc 19, 28-40 et Lc 22, 14 – 23, 56)
Abbé Marc Donzé – Basilique Notre-Dame, Lausanne
Introduction
Bonjour et bienvenue à vous tous et toutes, ici dans la basilique Notre-Dame et un peu partout sur les ondes d’Espace 2.
J’ai mis sur l’autel un rameau d’olivier, car, aujourd’hui, nous rappelons l’entrée de Jésus à Jérusalem, monté sur une humble bête de somme, un âne gris. Entrée joyeuse et populaire… et la foule acclamait en agitant des rameaux. Nous avons évoqué cette entrée par la joyeuse pièce d’orgue qui a commencé la célébration.
Mais, en ce dimanche, nous nous tournons aussi, et plus longuement, vers la Passion du Christ. Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, a souffert, est mort et a été enseveli. Il a manifesté aux hommes tout l’Amour du coeur de Dieu, s’offrant aux grandeurs et aux horreurs de la liberté des hommes. Il a donné à Dieu tout l’amour qu’un homme peut donner, avec un coeur totalement pur et totalement solidaire des gloires et des errances de l’humanité.
Comme les filles de Jérusalem transies d’émotion, notre coeur se serre devant le drame de la Croix, où se vit l’échange le plus vrai et le plus dramatique entre l’homme et Dieu.
HOMÉLIE
Mon frère, ma soeur,
Je suis traversé d’un grand souci.
Pour la foi chrétienne, la mort de Jésus sur la croix, suivie de sa résurrection, est l’événement central de l’histoire des hommes. Car cette mort, où Jésus offre tout l’amour qui est possible entre l’homme et Dieu – et, parce qu’il s’agit d’amour, dans le plein respect de la liberté des hommes… cette mort donc ouvre le chemin d’une pleine communication de vie et d’amour entre Dieu et les hommes.
Ce chemin avait été perdu, car les hommes avaient regardé le bout de leurs sandales au lieu de lever les yeux vers Celui qui leur donne vie, amour et paix. Il fallait le retrouver. Jésus-Christ en a refait la trace. Saint Jean de la Croix, imité bien plus tard par Salvador Dali, l’a subtilement exprimé, en dessinant la Croix de Jésus, vue d’en-haut, regardée par le Père avec flamme et tendresse.
« En ce monde, il y a plus d’amour et de vie que d’irrespect et de destruction »
Jésus-Christ a refait la trace, mais tous ne la suivent pas encore. La liberté des hommes s’exprime à hue et à dia et les chemins de l’amour vécus par Jésus sont loin d’être universellement partagés, même de façon implicite. Le temps jusqu’à la pleine harmonie pourrait être encore long. Mais il est déjà en route, car en ce monde, je le crois, il y a plus d’amour et de vie que d’irrespect et de destruction.
Mon souci, ce n’est pas d’abord que beaucoup d’hommes et de femmes ignorent Jésus-Christ, et sa mort et sa résurrection. Dieu saura se donner à connaître en leur coeur par les voies mystérieuses de l’Esprit saint.
« Notre foi a son point d’appui fondamental en la mort et la résurrection de Jésus »
Mon grand souci, le voici. C’est que bien des chrétiens considèrent la croix de Jésus, comme un événement historique quelconque, voire anecdotique J’entends si souvent parler d’une foi plutôt vague en la puissance de Dieu. Mais notre foi a son point d’appui fondamental en la mort et la résurrection de Jésus, car c’est là que se trouve l’ouverture nouvelle et définitive vers l’avenir.
Alors, cher frère, chère soeur, en méditant la passion du Christ aujourd’hui, oserons-nous dire que notre foi s’appuie sur ce moment unique du Golgotha et du matin de Pâques ? Amen.
Dimanche des Rameaux et de la Passion
Lectures bibliques : Isaïe 50, 4-7; Psaume 21; Philippiens 2, 6-11; Luc 22, 14 – 23, 56

Exhortation post-synodale
