Homélie du 13 mai 2021 – Ascension (Mc 16, 15-20)

Abbé Alexandre Mayomona – Eglise Notre-Dame de Grâce, Orbe, VD


Chers frères et sœurs,

L’Eglise célèbre aujourd’hui la fête de l’Ascension. Oui, la fête de l’Ascension, c’est la fête de l’Espérance. Avec l’Ascension de Jésus, quelque chose de notre humanité a déjà pénétré pour toujours dans le monde de la vie divine. En cette fête de notre espérance, Jésus nous trace le chemin. Jésus nous entraîne à sa suite jusqu’à Lui, par Lui et en Lui. Il nous introduit dans la joie et l’éternité, du mystère de Dieu. Alors, forts de cette espérance, levons les yeux vers cet horizon, et demandons au Seigneur de nous délivrer déjà de tout ce qui resserre notre cœur et rétrécit le champ de notre regard pour répondre à son invitation, pour être à son service.
En effet pour beaucoup, l’Ascension paraît comme un départ, un éloignement du Christ, comme si la lumière du Christ ne brillait plus parmi nous, comme s’il nous laissait orphelins, comme si Jésus était absent, alors qu’il a dit et a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.

Nous pouvons retrouver partout la présence spirituelle du Christ

Oui, chers amis, l’Ascension n’est pas un départ mais, une intensification de la présence du Christ parmi nous. Il disparaît physiquement d’un endroit bien limité et bien déterminé pour que nous puissions retrouver partout sa présence spirituelle. Et voilà qu’aujourd’hui il ordonne à ses apôtres d’aller dans le monde entier, de proclamer l’Évangile à toute la création. Dans cet évangile, le ressuscité bouscule ses apôtres ; sans tenir compte de leur incrédulité, il prend l’initiative de leur faire confiance, si imparfait soient-ils encore.


Aujourd’hui, c’est chacun de nous qui est invité à aller dans le monde entier pour annoncer la bonne nouvelle. N’attendons donc pas que nous soyons d’abord des hommes et des femmes parfaits pour que nous allions en mission, en commençant par les périphéries de nos villes et villages. Aujourd’hui, ce n’est plus Simon-pierre, Paul, Jean ou jacques que le Christ envoie en mission. C’est chacun de nous que Jésus invite à partir en mission. Il nous invite à quitter nos habitudes pour aller à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps. Ils ont besoin d’écouter la parole du ressuscité.

La mission : un départ, une sortie

Comme vous pouvez le comprendre, la mission suppose un départ, sortir de chez soi, de son petit univers. Si pour les apôtres, la mission consistait à aller vers le peuple païen, aujourd’hui, vous et moi, nous sommes appelés à partir dans les périphéries. Et dans ces périphéries, le Christ y est aussi, au milieu des hommes et femmes les plus démunies, les plus vulnérables. Ils ont besoin de toi qui porte l’image et la ressemblance de Dieu. N’oublions pas chers amis, que, l’évangile c’est d’abord un kérygme, un cri, une bonne nouvelle qui doit être annoncée dans la joie du cœur. Aujourd’hui, nous sommes invités à retrouver cet élan de nos premiers frères dans la foi. Dans notre monde d’aujourd’hui, le Christ ne nous demande pas forcément de convaincre, de prouver comme les scientifiques, mais simplement de témoigner avec joie et force de notre foi. Voilà le message d’espérance que nous avons à transmettre à notre monde. Beaucoup vivent dans l’indifférence. D’autres sont hostiles à la foi chrétienne. Ils sont également nombreux ceux et celles qui sont douloureusement marqués par la souffrance, la maladie, et le découragement. Devant ces situations qui nous dépassent nous devons apporter l’espérance comme le Christ, après sa résurrection. Quand il apparaît aux apôtres, son premier mot est un message d’espérance : La paix soit avec vous.
Voilà frères et sœurs, à la suite des apôtres, le Seigneur envoie aujourd’hui des hommes et des femmes de notre temps pour proclamer la bonne nouvelle. Le Seigneur nous délègue pour œuvrer en son nom et à sa place, pour évangéliser toute créature.

Produire les signes et les fruits du Royaume : paix, justice, liberté, charité, joie.


Le jour de l’Ascension, c’est le temps de l’Eglise qui commence. Cela marque un tournant très déterminant dans l’histoire du monde, et dans notre histoire de chacune et chacun d’entre nous.
Désormais c’est le temps de l’Église, de l’engagement et du service. Le temps de la confiance et des responsabilités.
Pour cette tâche, le Christ ne nous laisse pas seuls. Il reste avec nous. C’est lui qui fait le principal travail dans le cœur des hommes et des femmes de notre temps.
Participant à la gloire du Fils, sanctifiés dans les eaux du baptême, nous pouvons produire les signes et les fruits du Royaume : paix, justice, liberté, charité, joie.

Oui, le Royaume adviendra par nos mains, par nos soins et avec Lui. Et le tout se joue maintenant et ici. Le Seigneur compte sur nous, il veut travailler avec nous. Alors soyons tous des évangélisateurs là où nous sommes aujourd’hui et pour toujours ! Amen

ASCENSION DU SEIGNEUR
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Psaume 46, 2-3, 6-7, 8-9; Éphésiens 4, 1-13; Marc 16, 15-20

Homélie TV du 13 mai 2021 – Ascension (Mc 16, 15-20)

Mgr Lode Aerts, Evêque de Bruges, Belgique

Chers frères et sœurs, ici présents dans la cathédrale de Bruges ou qui nous suivez depuis votre écran, je vous salue de tout cœur.
La relique du Saint-Sang se trouve près de moi, le long de l’autel. Ce n’est pas par hasard que cette relique, fidèlement vénérée depuis des siècles, est proche de l’autel. C’est là en effet, que nous célébrons dans l’eucharistie, le don que le Christ nous fit par amour, de son corps et de son sang. Cet amour l’emporte sur la mort. Il vient de Dieu, il établit donc un pont entre la terre et le ciel. Il n’attire pas seulement le Christ au ciel. Si nous suivons ses pas, il nous y mène aussi, nous ses frères et sœurs bien-aimés. Le ciel, sœurs et frères, n’est pas un mirage. C’est là que Dieu vit et où nous pouvons dès maintenant, dans cette vie, être chez nous avec Lui. Soyons donc reconnaissants et emplis d’espérance en ce jour de l’Ascension.

Le Christ nous accompagne sur nos routes

Chers frères et sœurs, aujourd’hui la procession du Saint-Sang ne sortira pas dans notre ville : sa splendeur toute en sobriété, ses centaines de figurants qui donnent vie à l’histoire biblique.
Une fois encore, elle n’aura pas lieu. Et pourtant, nous pouvons processionner de manière très spéciale. En effet, nous participons tous à la procession de l’amour de Dieu à travers le temps ! Nous qui comme chrétiens, portons son nom, le Christ nous accompagne incognito sur nos chemins de vie. Même si nous ne pouvons processionner le Christ dans les rues de Bruges aujourd’hui, il nous accompagne sur nos routes. Il accompagne les médecins et les infirmières qui se rendent auprès des malades, les scientifiques et les politiciens qui prennent des responsabilités, les parents et les enseignants qui aident patiemment les enfants, les jeunes et les étudiants qui poursuivent courageusement, les pauvres et les étrangers qui gardent le cœur ouvert, tous ceux qui font confiance au ciel de Dieu dans leurs prières.

La procession de l’amour de Dieu à travers le temps.

Participons à la procession de l’amour de Dieu à travers le temps. Animés par l’Esprit de Jésus, nous formons ensemble le peuple de Dieu et le corps du Christ. Dans notre amour au service des autres, Jésus se rend visible dans son Église, comme dans sa relique la plus authentique.

ASCENSION DU SEIGNEUR
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Psaume 46, 2-3, 6-7, 8-9; Éphésiens 4, 1-13; Marc 16, 15-20


Homélie du 9 mai 2021 – (Jn 15, 9-17)

Abbé Jean-Luc Martin – Eglise Notre-Dame de Grâce, Orbe, VD

Dans la première lecture des Actes des apôtres, Pierre et les croyants qui l’accompagnaient sont stupéfaits de voir que même les païens ont reçu le don de l’Esprit Saint. Ils sont surpris que Dieu accueille tout homme et non pas seulement ceux du peuple élu, le peuple juif. Ce fait là, est une révolution, un changement de mentalité radical. Dieu s’est manifesté durant des siècles à un peuple qu’il avait choisi, qu’il avait constitué de la descendance d’Abraham, qu’il avait préparé durant des siècles pour qu’il puisse accueillir le Messie, son Fils. Ce peuple ne pouvait pas côtoyer une personne non croyante car considérée comme impure,afin d’être pur pour rendre un culte à Dieu. Et Pierre voit que Dieu donne le même Esprit qu’ils ont reçu après la résurrection de Jésus, à des personnes de nations païennes qui ont cru à Jésus Christ.

Pierre ne comprend pas qu’une personne impure, « maudite » car sans dieu, puisse recevoir le don de l’Esprit de Dieu. Il se rend compte que Dieu a d’autre chemin que celui qu’il a expérimenté personnellement. Le chemin qui a conduit chacun de nous à connaître Dieu n’est pas un absolu. Ce n’est pas le chemin, ou la méthode, qui donne le salut, mais Dieu.

Jésus propose une relation

Les paroles de Jésus dans l’Évangile peuvent aussi nous surprendre : « demeurer dans mon amour » que nous dit-il ? il nous propose une nouvelle méthode, un nouveau protocole, un nouveau culte ? Jésus nous propose une relation : « comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour ». Pour Jésus rester dans l’amour du Père, voulait dire être uni à lui, être totalement dans sa volonté jusqu’à la croix.

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande ».  La plus grande joie de Jésus est de nous aimer, et qu’on soit ses amis. Mais cela semble à une amitié sous condition : si vous faites ce que je veux ? Quand commence une vraie amitié ?  Quand on fait quelque chose d’important pour un ami, quand nous manifestons par des actions concrètes notre amitié. Cependant si une personne manifeste concrètement son amitié à quelqu’un mais se heurte à l’indifférence de celle-ci, une vraie amitié ne va jamais commencer.

Correspondre à l’amour de Jésus

Comment être un ami de Jésus ? Quand nous répondons à son amour, quand on s’implique dans une relation avec lui. Autrement cela reste un concept, mais pas une vraie amitié. Correspondre à son amour, être avec lui, faire les choses qui lui plaisent pour être avec lui.

Aujourd’hui nous avons accès à cet amour, le véritable amour qui nous comble de joie, non pas parce qu’on fait partie de son peuple, ou la tradition, mais si nous avons foi en Jésus Christ, lui qui nous a aimés jusqu’à verser son sang sur la croix par amour pour nous, pour moi et pour toi. Nous sommes dans la même situation que saint Pierre dans la première lecture, que nous soyons loin ou proche de la vie de l’Église, que nous soyons chrétien par tradition, non croyant, non pratiquant, pécheur, que nous soyons dans les ténèbres, dans l’enfer d’une vie sans sens, qui croit, aujourd’hui, maintenant, à l’amour de Jésus Christ, reçoit le don de l’Esprit Saint et Dieu vient habiter en lui. Comme cela a été pour la Vierge Marie, elle a cru à l’annonce de l’ange et l’Esprit Saint est descendu sur elle, et elle a conçu Jésus, le Fils de Dieu. Ce même Esprit qui atteste que nous sommes fils de Dieu, enfants chéris du Père céleste.

Amen

6e DIMANCHE DE PÂQUES
Lectures bibliques : Actes 10, 25-26.34-35.44-48; Psaume 97, 1, 2-3ab, 3cd-4; 1 Jean 4, 7-10; Jean 15, 9-17